On le sait maintenant depuis quelques semaines, la prévision de recrutement des enseignants des écoles est en diminution importante. Mais les chiffres de l’INSEE semblent désormais atteindre les hypothèses de natalité les plus optimistes…
Le ministère justifie de ce recrutement modeste par les prévisions démographiques. Or, plusieurs indicateurs convergent pour indiquer que la tendance est à l’inverse : les cohortes d’élèves prévues pour les années à venir sont en augmentation.
Premier indicateur : les élèves déjà nés. Selon les propres chiffres du MEN, les enfants nés ces dernières années sont de plus en plus nombreux :
Si pour l’instant les statistiques du ministère sont publiées au compte-goutte (la Division Statistiques du ministère est elle-même assez parcimonieuse en publication, ces temps-ci, au point que les syndicats y dénoncent une rétention des informations qui n’iraient pas dans le sens attendu par la communciation ministérielle…), on peut mettre en réseau les chiffres disponible pour tenter d’y voir clair.
Dans une étude de 2006, le ministère entrevoyait plusieurs scenarii pour l’évolution des effectifs :
En effet, le « taux de fécondité » détermine une bonne part de la situation à venir. On fabrique donc plusieurs « tendances » entre lesquelles l’avenir devrait être pensable.
Or, ce taux ne cesse d’augmenter en France, atteignant même deux enfants par femme l’an passé, taux parmi les plus élevés dans les pays d’Europe :
Dans cette hypothèse, le nombre d’élèves ne devrait pas cesser d’augmenter dans les prochaines années, comme l’indiquait le ministère. On pourrait imaginer arriver à près de 150 000 élèves en plus que la prévision actuelle, si ce taux élevé se maintenait : c’est le ministère lui même qui le dit !
Il semble donc bien que la prévision de recrutement ne corresponde pas tout à fait à la situation démographique qui risque de faire augmenter largement les prévisions d’effectifs d’élèves dans les écoles maternelles, puis élémentaires, dans les années à venir.