LE FAIT DU JOUR
Rased : Darcos recule pour la moitié des postes
ÉDITORIAL
La crise frappe l’Ecole.
LE SYSTEME
Mouvement lycéen : fin ? l Deux journées d’action en janvier l Concours : La FSU proteste l Evaluation CM2 : Le Se-Unsa demande un sursis l Dix irréductibles de Base élèves l Une classe jumelée avec Pixmania l L’Allemagne crée un réseau d’écoles partenaires.
L’ÉLÈVE
Avoir deux parents, ça compte l Quand les ados se mettent en danger et nous mettent en question .
LA CLASSE
Transports scolaires interdits dans 7 départements.
LA RECHERCHE
Colloque de Nantes l L’Injep menacé.
CITOYENNETE
Agression antisémite à la sortie d’un collège l Sarkozy veut supprimer le juge d’instruction .
LES DISCIPLINES
Le climat révélé par les glaces l Mémoires d’une nation.
Le fait du jour
Rased : Darcos recule pour la moitié des postes
1500 des 3000 maîtres E et G que le ministre envisageait de sédentariser ne seront finalement pas implantés dans une classe et conserveront leurs missions d’enseignants spécialisés, annonce un communiqué du Snuipp.
Le SNUipp « se félicite de cette annonce » et « sera vigilant sur la mise en oeuvre de cette mesure afin qu’elle ne se mette pas en place au détriment d’autres postes d’enseignants comme les maîtres surnuméraires ou les enseignants remplaçants ».
Danielle Arrêteau a-t-elle été entendue ? Cette décision intervient alors que la suppression des Rased est une des causes des tensions entre le ministre et les enseignants. De nombreux élus, y compris UMP, se sont mobilisés pour leur maintien. Plus de 225 000 personnes ont signé la pétition en leur faveur et, plus récemment, la belle lettre de Danielle Arrêteau demandait leur maintien.
Le nombre de postes supprimés est-il revu à la baisse ? C’est ce que devrait confirmer ou infirmer rapidement le ministère. Sinon il restera à découvrir où le ministère pense trouver 1 500 postes…
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La crise frappe l’Ecole
Sous la pression de la crise économique, pays développés et pays en voie de développement réduisent leur budget éducatif.
« Les progrès accomplis risquent d’être réduits à néant en raison des crises alimentaire et économique mondiales, qui font basculer des millions de personnes dans la pauvreté » annoncent les Nations Unies. Selon la Banque mondiale, de nombreuses familles sont obligées de ne pas inscrire leurs enfants à l’école. L’organisation rappelle les progrès accomplis : de 2000 à 2006, 52% d’enfants supplémentaires (soit 15 millions) ont été inscrits à l’école primaire dans les 36 pays (dont 22 africains) soutenus par le programme Education pour tous.
A l’autre extrémité du développement économique, ce sont les écoles américaines qui sont menacées de connaître 4 années de récession. Selon Education Week, 31 états devront faire face à un déficit budgétaire de 30 milliards de dollars en 2009. Et ce sont aux Démocrates, qui contrôlent seuls 27 états (14 aux Républicains) que revient l’obligation de faire les choix douloureux. Ainsi, l’état de Washington (5 milliards de déficit) a du supprimer un programme d’éducation pré-élémentaire pour économiser 3 millions. L’Alabama réduira de 9% son budget éducatif. New York économisera 700 millions en 2009 dans ses écoles. La Californie, républicaine, envisage 2,5 milliards d’économies. L’ampleur des déficits impose un lissage des efforts sur 4 années. La présidence d’Obama, déjà hypothéquée par la crise dans d’autres secteurs, sera celle de la diète éducative.
L’Ecole française est-elle à l’abri ? Si le gouvernement français semble accepter l’idée d’un gigantesque déficit budgétaire en 2009, celui-ci n’annulera pas, bien au contraire, la politique budgétaire engagée depuis plusieurs années. Mais l’Etat n’est pas le seul financier de l’éducation. Les collectivités locales payent 23% de la dépense intérieure d’éducation, les entreprises 6%. La baisse des recettes fiscales, du fait du ralentissement économique, devrait affecter ces sources de financement. Elles sont pourtant indispensables à l’Ecole. Alors que la quasi totalité des dépenses de l’Etat sont absorbées par les salaires, ce sont les budgets des collectivités locales et l’argent privé qui peuvent être mobilisés pour faire bouger l’Ecole : financer l’équipement en TICE, soutenir des projets pédagogiques, lutter contre le décrochage. La crise risque de rendre l’Ecole davantage immobile.
L’argent est-il important pour l’Ecole ?
Mouvement lycéen : fin ?
La journée de mobilisation lycéenne du 8 janvier pourrait marquer une pause dans le mouvement lycéen.
« L’UNL constate une fois de plus que Xavier Darcos ne se donne pas les moyens, et ne donne pas les moyens nécessaires à une vraie réforme du lycée ». L’UNL et la Fidl appellent les lycéens » à se mobiliser au sein de leurs lycées par le biais d’Assemblées Générales, de diffusions de tracts et autres rassemblements le Jeudi 8 janvier ». Il s’agit » de lutter contre la casse du service public d’éducation orchestrée par les coupes budgétaires ». Et l’UNL fait de l’arrêt des suppressions de postes « un préalable » à tout accord avec le ministère.
Pourtant, à la veille de cette journée d’actions, la visite des forums de ces organisations montre que la mobilisation est retombée. Effet climatique ou politique, puisque le ministre a annoncé le retrait de son projet de réforme du lycée, la Fidl annonçait le 7 au soir des manifestations dans 32 départements, ce qui est inférieur aux journées précédentes. Or le mouvement du 18 décembre avait réuni près de 150 000 manifestants. Il sera peut-être difficile aux deux organisations d’atteindre ce niveau.
On aurait pourtant tort de croire à un durable retour au calme. Sous la question de la réforme du lycée, où se croisent parfois des revendications contradictoires, revient régulièrement celle de la réforme du bac professionnel. Ainsi dans les revendications d’un « syndicat lycéen de proximité » de la banlieue est-parisienne : « non au bac pro en 3 ans au lieu de 4 avec suppression des BEP; non au Bac Unique et à la suppression des filières; des réponses et un retour sur la réforme du bac pro ».
Deux journées d’action en janvier
Syndicats et mouvements appellent les enseignants à l’action samedi 17 janvier et jeudi 29 janvier.
Contre » une politique éducative qui méprise la jeunesse, les lycéens, les étudiants, les parents d’élèves, les collectivités territoriales, le monde associatif et les personnels de l’éducation », les 25 syndicats et mouvements pédagogiques signataires de l’appel « L’éducation est notre avenir » invitent les enseignants et parents à manifester le samedi 17 janvier dans tous les départements avec l’ambition de faire de cette journée un succès au moins égale à la journée du 19 octobre, qui avait réuni 80 000 manifestants.
Le 29 janvier ce sont les fédérations syndicales (Cfdt, Cftc, Cgc, Cgt, FO, Fsu, Solidaires et Unsa) qui appellent les salariés du public et du privé à participer à une journée de grève et manifestation. Elles demandent de « donner la priorité au maintien des emplois dans un contexte de crise économique », une autre politique salariale et une relance de la consommation.
Concours : La FSU proteste
« Le premier degré est sacrifié » affirme le Snuipp en réaction à la publication des postes mis aux concours. Rappelons que dans le primaire, 6 577 postes sont mis au concours externe du CRPE, 290 au troisième concours. 150 postes sont réservés au recrutement de personnes handicapées (postes contractuels). C’est nettement moins qu’en 2008 où 9 331 postes avaient été proposés au concours externe et 414 au 3ème concours. Surtout on ignore le nombre de postes au premier concours interne. L’an dernier on en comptait 1 900 mais seulement 1 395 personnes avaient été admises. Le Snuipp parle d’une « baisse d’autant plus brutale et dangereuse que le nombre d’élèves continue de croître dans les écoles ».
Dans le secondaire, le Snes estime que « en nombre stable par rapport à l’année dernière, les 8.600 postes ouverts aux concours externes seront largement insuffisants pour couvrir les besoins, au regard des départs en retraite ».
Concours 2009 : baisse dans le primaire, maintien dans le secondaire
Evaluation CM2 : Le Se-Unsa demande un sursis
« Le ministère de l’Education nationale jugerait-il que les sujets de tension manquent dans les écoles ? » interroge le Se-Unsa. Le syndicat demande au ministre de surseoir à ces évaluations qui doivent avoir lieu du 19 au 23 janvier.
Il dénonce des passations d’épreuves trop précoce, des modalités « à la fois simplistes, ce qui interdira toute connaissance fine des acquisitions des élèves, et complexes quant au protocole de saisie et de remontée des résultats » et l’absence de garantie quant à la confidentialité des évaluations.
Le Snuipp a demandé le 7 un report des évaluations. Sur les listes de discussion les enseignants sont souvent catastrophés à la découverte des items. « Mon groupe classe ne peut pas répondre à un bon tiers des items » note une enseignante qui craint le découragement des enfants et les réactions des parents. « Finalement on devrait faire passer le bac en janvier » suggère-t-elle…
Dix irréductibles de Base élèves
Dix directeurs d’écoles de l’Isère étaient convoqués le 7 janvier par l’Inspection académique pour s’expliquer sur leur refus de saisir les notices du fichier Base élèves. Ils craignent »un redoutable outil de traçabilité des jeunes ». Le 20 décembre un nouveau recours a été déposé contre ce fichier national.
Une classe jumelée avec Pixmania
« La signature de cette convention souligne l’engagement gouvernemental en faveur de la diffusion de la culture économique et de l’esprit d’entreprendre auprès des jeunes, autrement dit des actifs de demain ». Deux ministres, Xavier Darcos et Hervé Novelli, signent le 8 janvier une convention entre l’associaton « 100 000 entrepreneurs » et le Codice. Elle prévoit qu’une classe de 3ème d’Aulnay-sous-Bois (93) sera parrainée par le distributeur Pixmania. Celui-ci aidera les jeunes de cette banlieue à trouver des stages.
Pour le ministère, « ce parrainage apporte trois contributions aux objectifs prioritaires du Codice : initier les jeunes à la vie économique et développer leur esprit d’initiative, rapprocher les enseignants des entrepreneurs, et faciliter l’offre de stages aux élèves ».
L’Allemagne crée un réseau d’écoles partenaires
100 enseignants et experts détachés, 45 millions de budget : l’Allemagne met des moyens dans le développement d’un réseau d’écoles «partenaires » susceptibles de promouvoir la langue allemande. Le réseau, en croissance, compte plus d’un millier d’écoles. Il s’agit d’écoles allemandes à l’étranger ou d’établissement qui proposent le diplôme de langue allemande ou renforcent son enseignement.
Avoir deux parents, ça compte
C’est ce que révèle une étude de l’Insee qui montre que « En 2005, 63 % des enfants de moins de 18 ans vivent avec un couple parental marié, mais ils sont de plus en plus nombreux à vivre avec un couple en union libre (18 %) ou en famille monoparentale (16 %). 37 % des enfants vivent avec au moins un parent diplômé du supérieur, 44 % avec au moins un parent cadre ou exerçant une profession intermédiaire. Les enfants les plus jeunes ont les parents les plus diplômés, mais n’ont pas plus souvent un père cadre ou exerçant une profession intermédiaire. Les jeunes enfants en famille monoparentale ont moins souvent des mères diplômées ou occupant un emploi que les jeunes enfants vivant avec un couple parental ». En Ile-de-France un enfant sur quatre vit dans un logement surpeuplé.
Quand les ados se mettent en danger et nous mettent en question
A partir d’un court film réalisé pour Cap Canal par Arielle Mémery, « SE METTRE EN JE », le professeur Philippe Jeammet, un des plus grands spécialistes français de l’adolescence, intervient le 14 janvier à Lyon pour aider les parents à agir face aux ados qui se mettent en danger. Le débat, organisé par Cap Canal, sera animé par Philippe Meirieu.
La classe
Transports scolaires interdits dans 7 départements
Selon Bison Futé les transports scolaires sont interdits le 8 janvier dans le Gard, la Haute-Garonne, le Tarn, l’Orne, l’Aisne, la Somme, l’Oise en raison du verglas.
La recherche
Colloque de Nantes
« Personne ne pourra contester la faiblesse de la mobilisation des savoirs scientifiques par les décideurs, enseignants, éducateurs et formateurs dans l’analyse des pratiques et des métiers de l’éducation et de la formation. Il nous paraît donc nécessaire de réunir des représentants de ces différents mondes pour nous interroger ensemble sur le rôle et les incidences que peuvent avoir les recherches, mais aussi sur les difficultés qu’éprouvent praticiens et acteurs de terrain pour que la recherche prenne justement en compte leurs problèmes, leurs interrogations, leurs témoignages, leurs expériences et pour qu’ils y participent activement ». L’Université de Nantes organise les 18 et 19 juin 2009 un colloque sur « Pratiques et métiers en éducation et formation : formalisation de l’expérience et apports de la recherche ». Elle lance un appel à communication.
Les thèmes abordés portent sur la prise en compte des résultats des recherches en éducation prises en compte par les décideurs et les enseignants.
L’Injep menacé
« Les enquêtes internationales montrent que les jeunes Français sont particulièrement inquiets et pessimistes quant à leur avenir et leur intégration dans la société. Il faut répondre à cette inquiétude et à ce malaise, mais élaborer des politiques de jeunesse en phase avec les besoins des jeunes exige une vraie connaissance de la place des jeunes dans la société, de leur situation, de leur mode de vie, de leurs valeurs. » Sociologues et spécialistes de l’éducation et de l’enfance signent un texte poiur demander le maintien du budget de l’Injep, amputé de 50%. Parmi les signataires : F Dubet, P Meirieu, O Galand etc.
Citoyenneté
Agression antisémite à la sortie d’un collège
Une collégienne de 14 ans a été insultée et battue à Villiers-le-Bel (95) en tant que juive. Ses agresseurs, des collégiens, se sont justifiés en faisant allusion au conflit de Gaza. Le recteur de Versailles
Le recteur de Versailles « a demandé au chef d’établissement d’organiser dans les meilleurs délais une action éducative pour l’ensemble des collégiens afin de dénoncer ces comportements et faire prendre conscience à ces jeunes élèves de la gravité de ces actes ».
Sarkozy veut supprimer le juge d’instruction
« Il est temps que le juge d’instruction cède la place à un juge de l’instruction qui contrôlera le déroulement des enquêtes mais ne les dirigera plus » a affirmé le président de la République le 7 janvier. Ce projet suscite l’opposition des magistrats au nom de la séparation des pouvoirs.
Les disciplines
Le climat révélé par les glaces
Le Musée des arts et métiers à Paris présente jusqu’au 30 avril 2009 une importante exposition sur l’atmosphère, le climat et les régions polaires ou comment le « réchauffement climatique » a été confirmé grâce aux recherches menées dans les régions polaires depuis 50 ans.
Exposition familiale, elle présente plus de 130 objets originaux, instruments scientifiques et objets personnels des hivernants : du weasel (véhicule polaire) ayant appartenu à Paul-Emile Victor en 1947, aux fusées-sondes destinées à étudier les aurores et ballons-sondes utilisés pour l’étude des gaz de l’atmosphère jusqu’au carottier employé en Antarctique pour extraire des carottes de glace et l’air qui y est piégé depuis plus de 800 000 ans.
Mémoires d’une nation
Comment créer une mémoire européenne ? Lancé par trois instituts tchèques, Mémoire d’une nation veut « définir la substance des régimes totalitaires du Xxeme siècle : le nazisme et le communisme ». Pour cela, le site réunit les souvenirs de milliers d’individus qui se sont retrouvés dans des situations critiques, ont été témoins d’évènements et sont capables de les relater.
Le site propose les témoignages d’un millier de personnes, anciens combattants de la seconde guerre mondiale, représentants de la résistance tchécoslovaque en 1939-1945, victimes de l’Holocauste, prisonniers politiques des années 50, mais aussi fonctionnaires du pouvoir exécutif – agents du KGB, NKVD, StB, fonctionnaires politiques.
Si une grande partiue des témoins est tchèque ou slovaque, le site, appelé à se développer, est déjà un grand lieu des mémoires d’Europe et révèle, pour les gens de l’Ouest, de nombreux faits méconnus.
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