Par François Jarraud
X. Darcos est-il en train de perdre la main ? Alors que ses indéniables capacités de communication semblaient avoir un temps mis ses opposants en difficultés, tant les personnels semblaient abasourdis sous le flot des « réformes », les derniers jours laissent penser que rien n’est jamais acquis en politique.
D’abord, la mobilisation : plus de 200 000 signatures pour les RASED, une grosse manif parisienne un dimanche mi-octobre, puis un succès indéniable de la grève du 20 novembre, avec des défilés denses et décidés. Tellement que le ministère se sent obligé d’annoncer un taux de grévistes qui fait rigoler jusqu’aux renseignements généraux. Le mammouth groggy s’st réveillé, avec un seul mot à la bouche : non au mépris. Du coup, l’avisé ministre fait un choix brusque : pas question d’ouvrir un nouveau front avec la réforme du lycée, tuée dans l’oeuf pour ne pas trop irriter tout le monde en même temps. Et au passage retrouver une fracture entre les organisations, un peu trop unies dans le premier degré. On a beau vilipender les syndicats sur les plateaux médiatiques, on n’oublie pas la prudence.
Ensuite, les élus. Surtout UMP. La fin de semaine a été chargée porte de Versailles avec la fronde des élus contre le service minimum d’accueil. Et le recul que l’on sait sur les petites communes qui pourront déroger à la règle, même si les villes (plus souvent à gauche) devront « appliquer la loi »…
Et cette semaine, dernier développement avec les associations et mouvements pédagogiques. Menacées dans leur devenir même par la brutale baisse des subventions 2008 de 25% et la suppression annoncée de leurs postes au nom des économies, elles ont fait appel au Président Sarkozy, celui qui vantait il y a quelques mois leur utilité pour accompagner les élèves après la classe.
Chacun sait que le Président n’aime pas avoir à « s’occuper de tout »… Est-ce la crainte de tomber en disgrâce comme sa consoeur Garde des Sceaux ? Toujours est-il qu’il semble que le ministre soit désormais prêt à donner quelques gages aux associations sur l’avenir de leurs postes…
Chacun sait la nécessité, pour les agents de Bourse, de se délester d’une mauvaise position avant d’être touché par la crise. Si on en juge par la détermination montante des personnels à ne plus s’en laisser compter (actions multiples reconduites, montée des « résistances » de tous ordres et à tous les niveaux, nouvelle action unitaire le 10 décembre), l’Elysée est peut être en train de se dire que la dose est dépassée. Si on en juge par tous les « signaux faibles » qui bruissaient cette fin de semaine dans les couloirs du Salon de l’Education, quelques amis de la même majorité que M. Darcos se verraient peut-être bien à sa place. A suivre, dans les prochaines semaines…
C’est par où, la sortie ?
M. Sapiès
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