Par François Jarraud
« L’Avenir des Associations Educatives Complémentaires de l’Enseignement Public, et donc de leurs activités, est aujourd’hui gravement mis en péril par des décisions arbitraires et brutales du Ministre de l’Education nationale » annoncent 8 associations complémentaires de l’enseignement public : les Cemea, les Eclaireurs et éclaireuses de France, la FOEVEN, la Jeunesse au plein air, les Francas, la Ligue de l’enseignement, l’OCCE et la Fédération des pupilles de l’enseignement (FGPEP). Elles reprochent au ministre d’avoir brutalement réduit de 25% leur subvention pour 2008.
« Cette décision du Ministre intervient bien tardivement en fin d’exercice, à une date où toutes les actions de l’année, et les charges financières correspondantes, sont engagées » précisent-elles. Xavier Darcos a également décidé de les frapper en ne reconduisant pas à partir du 1er septembre 2009 l’aide qu’il apportait aux centaines d’emplois d’enseignants détachés indispensables à la conduite des activités de terrain des associations.
« Par ces décisions, des millions d’enfants et de jeunes scolarisés seront privés de l’action éducative des Associations agréées partenaires de l’Ecole » annoncent les associations. Pour elles, il ne s’agit plus d’un effort, compréhensible de rigueur. « Ils s’inscrivent dans une démarche politique surprenante, celle de programmer la disparition des mouvements d’Education populaire, ciment de citoyenneté et du « vivre ensemble » ». Alors que d’autres organismes voient leurs moyens augmentés, elles interrogent l’opinion : « Une démocratie de la rétorsion pour délit d’opinion et de la mise au pas cadencé est elle encore une « république » ?
Les 8 mouvements ouvrent un site commun pour abriter une pétition.
Signez la pétition
Sur le Café le 22 octobre
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lexpresso/Pages/2008/10/22102008[…]
Darcos propose un pacte (25 janvier)
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lexpresso/Pages/2008/01/2501200[…]
Educatives et complémentaires
Depuis le 6 octobre, les 8 associations éducatives complémentaires de l’enseignement public qui siègent au CNAECEP ont appris que leurs dotations de l’Etat seraient réduites de 70% : la convention pluriannuelle d’objectifs est réduite d’un quart pour l’année en cours et les subventions compensatoires pour payer les personnels détachés et mis à disposition sont supprimées dès la rentrée de septembre 2009. Le motif avancé – remettre les enseignants devant les élèves – cache en fait une réalité purement comptable : réduire les subventions de l’Etat. D’ailleurs un certain nombre de ces enseignants continueront d’être payés par ces associations, mais cette fois sur leurs fonds propres, pour pouvoir continuer un certain nombre d’actions de service public ou d’éducation populaire. Ces réductions sans précédent, qui amènent les associations à faire des choix douloureux, font écho à celles que connaissent les fédérations de parents d’élèves et les mouvements pédagogiques. Les soutiens de nombreuses collectivités, de députés, celle hier de l’Association des Régions de France pointent la contradiction entre les discours du président Sarkozy et les actes du ministre de l’Education nationale. Comme à chaque moment de crise, les finalités doivent être réinterrogées.
En quoi ces associations sont-elles complémentaires et éducatives ? Une idée reçue serait de croire qu’elles ont une mission réparatrice. A travers leurs actions quotidiennes, elles ont depuis longtemps constaté qu’une telle conception mène à l’impasse. Que l’on coordonne un atelier-relais ou une résidence d’artistes, entrer dans une vision déficitaire amène à se considérer « contre ». Quel que soit le bouc émissaire que l’on choisisse, cela mène immanquablement à considérer que l’inscription d’un parcours d’un enfant à l’école n’est pas un projet global qui concerne tous les adultes et toute la société. Il est vrai que trop d’enfants et de jeunes ont « mal à l’école » et ce, pour des raisons multiples : héritages familiaux, carences diverses, difficultés matérielles évidentes. Les mouvements d’éducation populaire que nous sommes considèrent que c’est leur rôle de favoriser la réinscription de ces enfants, de ces jeunes dans l’école, quitte à avoir parfois des visions discordantes avec les responsables de l’institution. Dans une démarche éducative, il ne s’agit pas tant de faire de l’école une institution incontournable ou indépassable que de permettre aux enfants de s’inscrire dans une institution, de s’inscrire dans un parcours qui fait grandir, d’acquérir des savoirs qui « libèrent et unissent » pour reprendre l’expression d’Olivier Reboul.
Nous faisons donc avec. Positivement et délibérément. Avec les enseignants et leurs hiérarchies. Avec les parents et leurs ressources propres. Avec les collectivités locales et leurs compétences, voire leurs initiatives singulières. S’il nous arrive de « faire à la place», c’est dans une logique de projet, donc de façon transitoire. Si nous formons des lycéens en vue des élections au conseil de la vie lycéenne, notre objectif est de faire que ces formations soient intégrées au projet et aux pratiques de l’établissement et prises en charge par les adultes qui y travaillent au quotidien. C’est notre ambition de faire grandir la sphère éducative. Par notre présence sur le territoire au long des années, nous soutenons les établissements dans cette logique de projet.
Aujourd’hui la tentation est forte de dévier de ces orientations : faire durablement « à la place ». Le corollaire est alors de nous positionner solidement comme des prestataires de service sur des segments de marché à défendre contre la concurrence. Nous savons bien que les officines privées qui créent la demande par leur matraquage publicitaire et ont parfois l’oreille des puissants ont déjà plusieurs longueurs d’avance, sont prêtes à quitter la scène à la première difficulté imprévue ou à réviser leurs tarifs. Leur objectif n’est pas le nôtre. C’est ce que nous affirmerons le samedi 29 novembre prochain au Salon de l’Education. Avec nos partenaires : parents, enseignants, associations et collectivités.
Eric Favey, secrétaire national de la Ligue de l’enseignement, délégué à la culture et à l’éducation.
Les associations complémentaires reçues au ministère
Xavier Darcos l’avait promis lors de sa visite au Salon européen de l’éducation. Le 4 décembre il a reçu 8 associations complémentaires de l’éducation nationales (Ligue d el’enseignement, FRancas, Cemea, Occe, Jpa, Foeven, Eedf, Fgadpep. » Les représentants des associations ont donc été invités à inscrire résolument leurs activités dans le domaine de la lutte contre l’échec scolaire et de l’aide aux élèves les plus en difficulté » écrit le communiuqé officiel. « Ainsi, dans le cadre de la généralisation de l’accompagnement éducatif notamment, le ministère soutiendra, par des moyens humains et financiers, toutes les actions permettant aux associations d’intervenir dans les écoles et les établissements scolaires pour développer les aides à la scolarité et mettre en œuvre des activités culturelles, artistiques ou sportives ».
Communiqué
http://www.education.gouv.fr/cid23139/rencontre-avec-les-associat[…]
|
||
|