Il faisait beau dimanche pour l’Ecole
Avec plus de 80 000 participants annoncés par les syndicats à l’issue du défilé de dimanche (35000 selon la police), la réussite a sans doute dépassé les espérances des organisateurs qui avaient mis leur objectif affiché à 40000.
Alors même que les premiers manifestants arrivaient à la Bastille, les cortèges de la région parisienne continuaient de piaffer à la place d’Italie, départ du cortège.
Comme en témoignent les réactions recueillies dans le cortège, les raisons de manifester étaient nombreuses
RASED menacés de disparition, enseignants du second degré mobilisés sur les effectifs trop chargés, parents inquiets pour «l’Ecole de la République», représentants d’associations dont les postes de mis à disposition disparaissent, profs de SES inquiets pour l’avenir de leur discipline, instits de maternelle refusant le déni de leur professionnalité, enseignants du primaire prêts à accrocher aux grilles de la Bastille les nouveaux programmes…
Au-delà des particularismes, c’est bien le mépris ressenti de la part du ministre et des décideurs qui semblait avoir décidé les participants à remplir les cars et les trains…
Avec plus de deux tiers d’avis favorables à ce mouvement dans l’opinion, le ministre saura-t-il entendre les multiples inquiétudes ? Dimanche soir, à la télévision, le ministre a stigmatisé le « parti du statu quo », auteur d’un « crime contre l’intelligence », et a fait appel aux 97% des enseignants qui n’ont pas manifesté, avant de centrer son propos sur la réforme des lycées, affichant son ambition d’aller vers une moyenne de 21 heures de cours.
Pas sûr que ceux qui exprimaient leur ras-le-bol du « mépris » sur le pavé parisien ensoleillé l’aient entendu.