Ce Café s’ouvre sur une présentation du Soudan en quelques chiffres. Le Soudan c’est cinq fois la France, 500 langues et une centaine d’ethnies ce qui peut amener à se demander ce que ces peuples possédaient en commun lors de l’indépendance. Marc Lavergne insiste bien sur le fait que cette situation pouvait être gérable seulement, et seulement si, dès le début un projet clair et des règles clairement établies avaient été mises en place.
S’ensuit une chronologies des conflits au Soudan. Précédant l’indépendance (1956), les conflits de 195 à 1972 opposèrent « africains » et gouvernement central. Leur succédèrent dix ans de paix jusqu’en 1983, année lors de laquelle les combats reprirent avec pour enjeu ou revendication la recherche pour les opposants d’une égalité entre tous les Soudanais.
Et c’est ainsi que depuis la moitié des années 80, les affrontements ont tués environ 4 millions de personnes, principalement au Sud du pays. Depuis trois ans, règne une paix fragile, si l’on excepte le cas du Darfour, mais sont à venir des élections à risques en 2009. Pour les préparer, un recensement a été lancé et de son résultat dépendra un nouveau partage des richesses
Or c’est justement ce problèmes de répartition des richesses qui a déclenchée la guerre du Darfour ; une rébellion séparatiste à l’Ouest du Soudan mettant au centre de ses exigences une revendication égalitaire ; en effet, Les habitants du Darfour, région laissée à l’abandon par Khartoum, se sentent floués par le partage inégalitaire des richesses tirées du pétrole, le manque de redistribution en direction de la périphérie. Cette révolte est, côté gouvernement, ressentie par le pouvoir central comme une menace directe contre l’unité du pays, craignant une contagion insurrectionnelle au reste du pays.
Révolte au Darfour donc mais aurait pu s’étendre à l’Est du pays délaissé mais seulement la démographie de la partie orientale du pays n’a rien à voir avec celle du Darfour, à cela s’ajoute l’absence de bases arrière en Ethiopie et en Erythrée.
Témoignant de la situation, Claude Iverne insiste sur le sous-développement de la région, presqu’aucun investissement n’a été réalisé notamment dans les domaines de l’éducation, du creusement des puits ou de la médecine ; la population y est traitée comme moins que rien, au même titre que les Nubiens et les habitants de l’Est.
Questions.
Un auditeur : Que pensez-vous du rôle de la Chine ?
Marc Lavergne : On donne à la Chine le rôle du méchant, rôle renforcée par la présence massive d’armes chinoises. Elle est une puissance émergente à la recherche de matières premières pour faire fonctionner son industrie, industrie fabriquant des produits à bas coûts dont profitent les pays occidentaux. Donc opposer Chin et Occident est un peu simpliste. Marc Laverne ajoute que le pétrole n’est pas cause du conflit, il faut plutôt aller chercher du côté du différentiel de développement. Revenant à la Chine, une dernière précision est apportée : la première selon laquelle la Chine lâcherait sans difficultés le Soudan en cas d’excès.
Un auditeur : quelles sont les forces qui s’opposent ?
Marc Lavergne : Il y a des troupes organisées et équipées du Sud, du gouvernement et enfin, celle du Darfour, non organisées, sous-équipées et formées de soldats improvisés.
Un auditeur : Quel est le rôle de la France dans ce pays et cette guerre ?
Réponse collégiale : La France ne titre rien du pétrole soudanais.
La présence française se résume essentiellement à Total et aux humanitaires. Dès 1989, la France et le coup d’état, la France a soutenu ce régime contrairement aux autres états européens, le Soudan étant considéré comme un état stable. La France l’a ainsi appuyé à l’ONU, au FMI, face à l’Union européenne. Depuis que le Soudan a été réintégrée au niveau international grâce au pétrole, la France n’a pas été payée de retour.
Un auditeur : Comment montrer la paupérisation de la population du Darfour ?
Claude Iverne : On peut le faire en photographiant les femmes allant à la quête de l’eau, mission qui est souvent l’affaire d’une journée, l’apprentissage de la lecture réservée aux garçons par exemples.
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