Par Nicolas Smaghue
19e festival international de la géographie
Considérée comme incontournable, la prise en compte des problématiques du développement durable a été mise à l’honneur autour d’un parcours pédagogique spécifique. Sous la coordination d’Yvette Veyret, Michel Hagnerelle et Marie-Christine Ferrandon, le développement durable est un enjeu scientifique et pédagogique.
Plusieurs conférences ont rythmé ces rendez-vous :
Tout d’abord, en liaison avec les parcours pédagogiques de l’inspection générale d’histoire et de géographie, une conférence sur l’Actualité du Développement Durable et Conférence « Enseigner le développement durable, une approche géographique » sous la responsabilité de Jacqueline Jalta, IA-IPR, académie de Paris. Il s’agissait d’une présentation de l’Atlas des développements durables (Autrement, 2008) dont vous trouverez un compte-rendu dans la rubrique « A lire » de ce mensuel. Yvette Veyret (professeur, université de Paris 10, Présidente du Comité National Français de Géographie), Laure Flavigny (Ed. Autrement) et Paul Arnould ont commenté l’ouvrage.
Puis en liaison avec les autres interventions dans le cadre du FIG :
-Conférence-débat « Les guerres de l’environnement existent-elles ou existeront elles ? avec Yvette Veyret, professeur, université de Paris 10, Paul Arnould, ENS LHS de Lyon animée par Philippe Frémeaux, journaliste Alternatives Economiques
-Conférence-développement durable « Agriculture et développement durable, nourrir les hommes » par Jean-Paul Charvet, professeur, université de Paris 10
-Conférence « Les guerres de l’eau dans le monde : quelles perspectives ? » par Frédéric Lasserre, professeur, université de Laval (Québec)
Des axes forts ont été pointés au cours de ces rendez-vous :
Le développement durable est inscrit dans les nouveaux programmes des lycées et collèges (en classe de 5e en particulier à partir de 2010). Il est une partie majeure de nos enseignements.
Il comprend trois volets qu’il faut associer, croiser aussi souvent que nécessaire : les hommes sont au cœur de la réflexion, la question des inégalités est une constante, les rapports sociétés/ressources sont constants… L’étude de cas est la démarche privilégiée pour illustrer de nombreuses approches. Varier les échelles et les regards sur les sociétés, inscrire des études dans les territoires sont des possibilités parmi d’autres ! Yvette Veyret donne un exemple d’ailleurs assez parlant : comparer la consommation d’un golf en Ecosse ou en Tunisie traduit bien les inégalités… un golf consomme l’équivalent de la consommation d’une ville de 10000 habitants.
Jean-Paul Charvet souligne par ailleurs qu’il n’existe pas non plus une seule et unique agriculture durable. Elle est certes le contraire de l’agriculture productiviste. Elle ne peut cependant nourrir tout le monde selon lui car ses rendements sont trop inférieurs. L’enjeu de répondre à une question : comment produire beaucoup plus et beaucoup mieux ?
Une constante néanmoins, ne pas sombrer dans le catastrophisme ! Le développement durable doit nous permettre de mieux vivre. Nous devons par ailleurs dépasser la simple idée de protection de la nature, idée trop réductrice du développement durable. Peut-on dire par exemple qu’on vivait mieux dans les villes européennes du XIXe siècle par rapport à celles d’aujourd’hui ? Un simple regard sur les chiffres de l’espérance de vie apporte la réponse.
A suivre, la mise en ligne progressive des actes du FIG 2008 :