LE FAIT DU JOUR
Xavier Darcos rattrapé par la carte scolaire
ÉDITORIAL
Les profs méritants sont-ils plus efficaces ? Peut-être !
LE SYSTEME
« La nuit des écoles » invite Darcos l L’IUFM de Nantes en rébellion l L’Unsa éducation souhaite une manifestation nationale en octobre l Un maître formateur sanctionné pour délit d’opinion ?
L’ÉLÈVE
Radio Jeunes : que faire ?
LA CLASSE
Reconquête du mois de juin : ce sera pire en 2009
LA RECHERCHE
Payer les profs au mérite : une bonne idée ?
CITOYENNETE
L’enseignement de la Shoah oublie Sarkozy
LES DISCIPLINES
E.D.D.: Un kit pédagogique contre la désertification l Musique au collège l Sciences : Têtes chercheuses l Histoire – Géo : La fin des IUFM est-ce la fin de l’histoire ?
LES TICE
Firefox 3 est disponible
Le fait du jour
Xavier Darcos rattrapé par la carte scolaire
« Double ânerie ». C’est ainsi, selon l’AFP, que Xavier Darcos a accueilli les conclusions du rapport sur la carte scolaire rédigé par les inspecteurs généraux Jean-Pierre Obin et Christian Peyroux.
Le rapport estime que la remise en question de la carte scolaire a entraîné « une baisse de la mixité sociale, accéléré les phénomènes de ségrégation sociale et renforcé la ghettoïsation ethnique ».
Pour X. Darcos, « ce rapport ne tient pas compte d’un phénomène central: lorsque des établissements ont commencé à perdre des élèves, nous avons décidé de leur maintenir les moyens… Il faut voir sur une longue échelle ces établissements qui vont conserver des moyens en perdant des élèves… Evidemment, ils vont renverser la vapeur » a-t-il déclaré.
Aussitôt le Snes a demandé la publication de ce rapport et de toutes les données sur les dérogations accordées.
Certains, à droite, créditent encore positivement la carte scolaire. Ainsi, réagissant le 18 juin à une agression contre un professeur dans un collège de Colombes (92), le président UMP du Conseil général des Hauts-de-Seine, Patrick Devedjian, a promis « de favoriser la mixité sociale avec une nouvelle carte scolaire » à Colombes. Comme quoi…
Sur le Café, le rapport Obin – Peyroux
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Les profs méritants sont-ils plus efficaces ? Peut-être !
A-t-on besoin de profs méritants ? C’est un rapport attendu depuis longtemps qui vient d’être publié par le National Research Council américain sur l’évaluation d’un programme de certification des enseignants, le National Board for Professional Teaching Standards (NBPTS). Les questions posées sont stratégiques pour tous les systèmes éducatifs. Améliore-t-on l’efficacité de l’enseignement en haussant la paye à travers une reconnaissance de qualification ? Ces récompenses versées aux profs les plus méritants sont-elles susceptibles de faire progresser les écoles ?
Les réponses apportées sont imprécises. Les élèves de ces profs NBPTS ont-ils de meilleurs résultats ? Oui. Partout constatent les chercheurs. Mais dans des proportions pas forcément importantes. « On constate une relation entre la certification et les résultats des élèves, mais elle n’est ni forte ni solide dans tous les contextes » disent-ils. Et il reste à calculer l’impact de l’effet prof par rapport à d’autres facteurs. Par exemple le fait qu’on les trouve plutôt dans les écoles d’enfants favorisés. Et donc d’un meilleur niveau…
Beaucoup d’espoir était mis également dans la capacité de cette reconnaissance pour mobiliser les équipes éducatives. Récompenser une élite de professeurs suffit-il à entraîner les autres et à améliorer l’ensemble de l’école ? Cela dépend conclut l’étude. Parce que ici les profs certifiés NBPTS ont plutôt tendance à se cacher de leurs collègues. Là les autorités éducatives ne les utilisent pas comme elles devraient. Résultat l’effet est faible sans qu’on puisse affirmer la part du programme.
Très à la mode actuellement, le pilotage « au mérite » n’est pas forcément rentable. Et c’est le pays qui y fait le plus appel qui nous l’explique.
« La nuit des écoles » invite Darcos
« Samedi 28 juin, un peu partout en France, des écoles vont ouvrir leurs portes pour ce dernier samedi de classe de l’année scolaire afin de débattre de l’avenir de l’école: en invitant un grand nombre de personnes à venir découvrir, loin des clichés et raccourcis simplistes, les multiples facettes de l’école d’aujourd’hui… ; en participant à un vrai débat citoyen où chacun est invité à donner son avis et exprimer ses inquiétudes ».
« L’école est finie » organise l’occupation des écoles le 28 juin, avec les mêmes revendications que la nuit des écoles.
Sur le Café, sur la Nuit des écoles
L’IUFM de Nantes en rébellion
L’amphi de l’IUFM de Nantes affiche complet. C’est peut-être parce qu’aujourd’hui on y entend une leçon pas ordinaire : pour faire passer leur message d’opposition à la réforme des programmes du primaire et de la formation des maîtres, les formateurs donnent leur version de la classe en 2010…
L’Unsa éducation souhaite une manifestation nationale en octobre
« Pour exiger une autre ambition pour l’Ecole », l’Unsa Education demande aux autres organisations de participer à une grande manifestation nationale en octobre 2008.
Un maître formateur sanctionné pour délit d’opinion ?
Dominique Piveteaud, maître formateur, vient de recevoir un avis selon lequel il ne sera plus maître formateur à Paris. Bien noté, ses amis pensent que cette décision fait suite à sa participation à des débats sur les programmes Darcos.
D. Piveteaud n’est pas un inconnu au Café. Nous avions rendu compte avec enthousiasme de son livre « Comment lisent les enfants du Petit Chaperon rouge ».
Radio Jeunes : que faire ?
Proposée par Cap Canal, cette émission veut aider les parents à comprendre les radios jeunes, parfois choquantes aux oreilles des adultes. « Comment expliquer le succès de ces radios ? Faut-il s’inquiéter des propos que les animateurs tiennent dans les émissions de libre-antenne ? Les ados ont-ils besoin de la radio pour parler de sujets très intimes, voire souvent de leur sexualité ? Quelle attitude les parents doivent-ils adopter ? »
Marcel Rufo a participé à cette émission à côté de spécialistes. On peut voir en ligne le débat ou obtenir le DVD gratuitement.
La classe
Reconquête du mois de juin : ce sera pire en 2009
« L’an prochain, on peut considérer que le mois de juin aura été reconquis » a déclaré Xavier Darcos sur France Info le 18 juin. On sait que la reconquête vise à obtenir un mois de cours normal en 2009 malgré les examens. Elle consiste à repousser les examens à la fin de juin et à jongler entre cours, surveillance et examens.
Pourtant le dispositif suscite des réactions négatives. Les profs de français semblent les plus à plaindre. En cours jusqu’au 12 juin, dans les établissements pilotes, ils ont surveillé les épreuves et maintenant participent aux jurys.
La recherche
Payer les profs au mérite : une bonne idée ?
« Je veux que souffle sur lui (l’enseignant) un vent de liberté et d’évaluation. Liberté pédagogique des enseignants… Mais évaluation des enseignants selon les résultats des élèves ». Inscrite dans le programme du candidat Sarkozy, la rémunération au mérite a le vent en poupe à droite. Quelle efficacité lui accorder ? Le Café mensuel 94 interroge deux experts : Alain Chaptal et Bruno Suchaut.
Pour Alain Chaptal, « il n’existe à ce jour aucune preuve scientifiquement recevable suggérant que ce type de mesure a un impact réel sur les résultats des élèves ». Mais « pour les enseignants », écrit A. Chaptal, « cette accumulation de données statistiques n’apporte, semble-t-il, pas grand-chose de neuf par rapport à leur connaissance antérieure fondée sur leur pratique. Pour tout l’appareil administratif et gestionnaire du système éducatif, par contre, elles donnent l’illusion de pouvoir, enfin, pénétrer le mystère de la classe et de contrôler et standardiser l’activité des enseignants ».
De toutes façons, pour Bruno Suchaut (Iredu), le mérite est insaisissable : « pour le métier d’enseignant, la définition même du concept de mérite ne va pas donc de soi et nécessiterait de mobiliser des indicateurs nombreux pour l’appréhender dans son ensemble ».
Lire le dossier du Café mensuel 99
Citoyenneté
L’enseignement de la Shoah oublie Sarkozy
La mission Waysbord-Loing sur l’enseignement de la Shoah au CM2 a remis le 18 juin son rapport au ministre de l’éducation nationale. On se rappelle qu’une injonction du président de la République, qui voulait associer un enfant mort à tout écolier, avait été fortement combattue. Et Mme Waysbord – Loing avait été nommée présidente de commission.
Elle estime que « la thématique des enfants victimes a été d’emblée retenue comme une approche particulièrement adaptée aux élèves de CM2. Elle leur permet par le biais de récits et de figures particulières de s’initier à un passé qui a déterminé l’organisation présente du monde ».
Mais les enseignants devront veiller à ne pas traumatiser les enfants. Aussi insiste-t-elle sur « le conseil donné d’élargir le travail mené en classe, aux enfants cachés et sauvés pour éviter aussi une vision trop simplifiée de la réalité… C’est donc avant tout l’itinéraire des enfants avant leur déportation qui est évoqué. Les enfants sauvés et les Justes sont associés ».
La circulaire (à paraître) reprend imparfaitement ces orientations (entre autre sur l’appel à la vie) mais garantit la liberté des enseignants. « Pour aborder cet enseignement », écrit-elle, les maîtres sont libres de leurs choix pédagogiques et plusieurs approches, souvent complémentaires, sont possibles. La thématique des enfants victimes est cependant une entrée à privilégier au CM2 : partir d’un nom, d’un visage, d’un itinéraire, de l’exemple singulier d’une famille dont l’histoire est liée aux lieux proches – l’école, la commune, le département – constitue une approche pédagogique respectueuse de la sensibilité des enfants. À partir d’un exemple, les élèves appréhenderont la déshumanisation systématique des victimes jusqu’à l’extermination : la discrimination, les arrestations, les camps d’internement, les convois, puis les camps d’extermination. À partir des exemples des maisons d’enfants, des enfants cachés, des justes, ils approcheront aussi les notions de solidarité et de valeurs universelles ».
Mais la circulaire annonce un livret pédagogique diffusé auprès des enseignants de CM2 ainsi qu’un site Internet.
Les disciplines
E.D.D.: Un kit pédagogique contre la désertification
« La désertification est un problème de grande envergure, aux dimensions à la fois naturelles et humaines. La dégradation de l’environnement et la diminution des ressources naturelles qu’elle engendre provoquent partout pauvreté et famine. Lutter contre la désertification, c’est contribuer à l’éradication de la pauvreté. Nous pouvons tous agir, à notre niveau, pour combattre la désertification. » A l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la désertification, l’Unesco propose un kit pédagogique contre la désertification destiné aux élèves de fin de primaire , début de collège.
En fait le kit comprend un cours en ligne complété par des activités destinées au milieu. On appréciera particulièrement les nombreuses études de cas qui permettent de systématiser les informations transmises.
Musique au collège
Double page dans Les Clés de l’actualité 761 sur la musique au collège. Le magazine décrit les dispositifs innovants comme Zebrock au bahut ou « Les enfants de la zique ». Il y associe le regard des ados et d’un professeur.
Sciences : Têtes chercheuses
Le 6ème numéro de Têtes chercheuses est apru, magazine d’actualité et de diffusion de la culture scientifique de l’Université de Nantes qui propose de rendre accessible à un large public, notamment aux lycéens et collégiens, les travaux de la recherche en région.
Pour son 6ème numéro, « Têtes chercheuses » se penche sur la biodiversité, les OGM, les espaces verts et le développement durable… Comment exploiter les végétaux de façon adaptée aux nouveaux enjeux économiques et environnementaux ?
Histoire – Géo : La fin des IUFM est-ce la fin de l’histoire ?
« Pour l’apprentissage d’une citoyenneté critique ou d’une citoyenneté d’adhésion ? Telle est la réalité du choix entre le maintien d’une formation toujours améliorable des professeurs d’histoire-géographie ou sa disparition avec celle des IUFM ». Laurence de Cock, formatrice en IUFM, fait le lien entre la formation pédagogique des enseignants, qui permet la formation critique de l’élève, et la formation purement disciplinaire qui est envisagée.
Sur le Café, le dossier formation
les tice
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