Par François Jarraud
« On a probablement sous-estimé l’impact du nombre d’élèves dans la classe sur les élèves faibles ». C’est une des conclusions de l’enquête menée par Peter Blatchford de l’Institut d’Education de l’Université de Londres.
Selon ses observations sur 686 élèves de 27 écoles primaires et 22 écoles secondaires, « ajouter 5 élèves dans une classe augmente que les élèves les plus faibles fassent autre chose que leur travail de 40% ». Dans une classe de 30 ceux-ci passent deux fois plus de temps l’esprit ailleurs que dans une classe de 15. Par contre cela n’affecte pas le travail des plus forts.
Augmenter la taille des classes a aussi un impact sur la pédagogie de l’enseignant. Celui-ci fait davantage appel au manuel. Il fait davantage cours. « Mais si les élèves reçoivent plus de cours, ils sont beaucoup plus passifs » ce qui nuit à leurs acquisitions.
L’étude arrive après une série de travaux assez contradictoires. On sait qu’en 2005, par exemple, une étude de la Dep avait conclu « qu’ une réduction de la taille des classes des CP est, à elle seule, d’un intérêt pratiquement nul ». Inversement Thomas Picketty, en 2006, avait démontré l’impact positif d’une forte réduction du nombre d’élèves.
Etude de P Blatchford
http://ioewebserver.ioe.ac.uk/ioe/cms/get.asp?cid=1397&1397_1=18878
Sur le Café travaux de Picketty
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lexpresso/Pages/2006/04/index050406_Ped[…]
Les syndicats anglais contre les classes trop chargées
« C’est un scandale national » clament, selon BBC News, le NUT, principal syndicat d’enseignant. Il se bat pour 20 élèves par classe au primaire à l’horizon 2020. Or actuellement la moyenne est à 25,8. (22,6 en France)
Article BBC News
http://news.bbc.co.uk/2/hi/uk_news/education/7310563.stm