est chargée pour la maternelle, celle-ci est tantôt décriée, tantôt
reconnue, malmenée et réhabilitée. Dans ce numéro, petit tour d’horizon
de ces débats récemment retranscrits dans le Café…
A
la Une : La maternelle, pour et contre…
La maternelle est la clé de la réussite
au collège
» S’il est
admis, au regard des comparaisons internationales, que les résultats
des écoliers français sont moins satisfaisants qu’auparavant, rejeter
la responsabilité de ce constat sur l’école maternelle est un
raisonnement qui n’est pas validé scientifiquement. Ce n’est pas parce que les
élèves qui éprouvent des difficultés à l’entrée au CP voient leurs
chances de réussite fortement compromises, qu’il faut en rechercher les
causes obligatoirement au niveau de la scolarité effectuée en
maternelle. Ces interrogations et réflexions demandent à être
rapprochées d’observations factuelles et objectives sur l’efficacité de
l’école maternelle, sachant par ailleurs que les travaux scientifiques
sont peu nombreux dans ce domaine ». Alors que l’école
maternelle est attaquée (par le HCE, par Alain Bentolila…), Bruno
Suchaut fait plus que prendre sa défense : il montre que les
apprentissages que l’on y fait sont déterminants.
»
La fréquentation de l’école maternelle procure un avantage pour la
suite de la scolarité, tant sur le plan des acquisitions, qu’en termes
de carrière scolaire en réduisant la probabilité de redoubler une
classe, et notamment le cours préparatoire. Les effets étant d’autant
plus positifs que la scolarisation en maternelle a été longue » rappelle
B. Suchaut. Les différences qui apparaissent entre les élèves dès la
maternelle ne sont pas forcément dues à l’école. » L’origine sociale
joue un rôle significatif ».
Surtout B.Suchaut identifie des
compétences précises acquises en maternelle et qui décident de l’avenir
scolaire. « Les
compétences dans l’acquisition de la langue écrite, dans la
structuration du temps et dans la construction du nombre à la fin de
l’école maternelle déterminent les capacités attentionnelles des élèves
à l’entrée au cycle III. Par ailleurs, ces capacités attentionnelles
sont liées aux compétences en calcul mental qui elles-mêmes vont
déterminer les futures acquisitions des élèves en numération et calcul
à l’entrée au collège et, de façon indirecte, les compétences en
compréhension. Ce dernier domaine étant central pour expliquer la
réussite ou l’échec des élèves à l’entrée au collège… On peut déjà
proposer des pistes de réflexion concernant l’école primaire. Les
analyses montrent que les élèves sont d’autant plus armés à l’entrée au
collège s’ils ont développé des compétences élevées dans certains
apprentissages à l’école maternelle. Les activités numériques et la
structuration du temps sont des domaines particulièrement importants à
travailler. Le recours à des activités systématiques et structurées qui
génèrent des effets transversaux et durables sur les acquisitions des
élèves ne signifie pas pour autant que le programme de l’école
maternelle doit être calqué sur celui de l’école élémentaire. Des
activités ludiques (jeux mathématiques) ou l’éducation musicale peuvent
être considérés comme des vecteurs d’apprentissage particulièrement
pertinents ».
L’étude
Le
dossier Pisa du Café
versus
« Il faut fermer les écoles maternelles », essai pamphlétaire de Dazay :
A quoi sert la maternelle ?
« Il faut fermer les écoles
maternelles ». C’est le titre du dernier pamphlet à la mode
rédigé, paraît-il, par un inspecteur qui s’abrite courageusement
derrière un pseudonyme. L’auteur plaide pour la scolarisation à 5 ans
et dénonce l’école maternelle comme une garderie coûteuse et inutile.
Pour déplacés qu’ils soient, ces
propos se situent dans un flot croissant de critiques que l’on voit
grossir particulièrement dans l’éducation nationale parallèlement à la
crise financière qui frappe l’Ecole. Ne pourrait-on utiliser l’argent
du préscolaire pour financer l’enseignement supérieur, demandent
certains rue de Grenelle. En septembre, le rapport du HCE
a demandé que l’on « s’intéresse à l’école maternelle » soulignant que
les inégalités y naissaient. Plus récemment, le rapport Bentolila a
stigmatisé l’école maternelle, estimant que « à trop vouloir faire de
l’école maternelle une école « autre », on risque de contribuer – par
endroit – à en faire « autre chose » qu’une école… Les séquences où
l’apprentissage s’effectue sous le contrôle attentif et lucide de
l’enseignant sont en fait extrêmement réduites ». Pour A. Bentolila
l’école maternelle doit prendre modèle sur l’élémentaire en mettant
l’accent sur les savoirs. Et somme toute c’est vers cela que vont les
nouveaux programmes du primaire.
Pourtant
cette attaque sur l’école maternelle pourrait paraître étrange. En
effet la France se distingue depuis longtemps par l’importance qu’elle
accorde à son école maternelle, nettement plus développée que chez ses
voisins. Et c’est justement le chemin que prennent les pays développés
ou non. Récemment le Parlement européen a demandé aux Etats d’investir
dans l’éducation préscolaire, reconnaissant son importance. C’est aussi
le cas de l’Unesco. Enfin, aux Etats-Unis, certains réfléchissent à
supprimer l’année de terminale et à utiliser les moyens dégagés pour
investir dans le préscolaire.
Car
loin d’être inutile, la maternelle est au centre de la réussite
scolaire. C’est ce qu’affirment les chercheurs. Ainsi récemment Bruno
Suchaut (ci-dessus).
Ajoutons que les effets de la
scolarisation en maternelle sont d’autant plus significatifs que
l’enfant provient d’un milieu défavorisé. Mais c’est sans doute tout
l’objectif de notre pamphlet que de défendre les intérêts des
privilégiés en habillant l’égoïsme de classe des oripeaux de
l’élitisme. Pour ceux-là, mieux vaut investir en CPGE qu’en maternelle.
Au pays du bling-bling la haine des pauvres commence à deux ans.
Sur
le Café, le dossier sur le rapport du HCE
Sur
le Café, le dossier sur le rapport Bentolila
Sur
le Café, B. Suchaut
Sur
le Café, Investir ou réformer
Fenêtre
Sur Cours titre « le
brûlot du Concombre masqué »
Le rapport Bentolila au regard d’un
spécialiste de la communication de l’enfant
Hubert
Montagner, ancien directeur du laboratoire de psycho-physiologie de la
Faculté des Sciences de Besançon, est un spécialiste reconnu des moyens
de communication chez le petit enfant. Il explique pourquoi
le rapport Bentolila « est l’arbre qui masque la forêt des questions
dérangeantes » et en quoi il ignore ce qu’est vraiment la communication
enfantine et les rythmes enfantins.
Pour
lui, le rapport Bentolila aggravera les inégalités sociales.
« Il est temps de sortir l’école maternelle de “l’oubli” et du
dogmatisme, de redéfinir ses finalités et d’en faire une priorité pour
la nation » conclue-t-il. « C’est en effet entre trois et six ans qu’il
faut agir intelligemment pour donner toutes leurs chances à tous les
enfants, quelles que soient leurs particularités, quel que soit leur
milieu familial, social, culturel et ethnique. Il faudrait notamment
méditer l’exemple de la Finlande, reconnue par tous ou presque comme le
meilleur élève de la classe européenne, un pays où on privilégie
l’écoute, le bien-être, les rythmes et l’épanouissement de l’enfant, et
où l’apprentissage de la lecture à l’école est seulement organisé à
partir de l’âge de sept ans ».
Sur
le Café, la tribune d’H. Montagner
Nouveaux programmes et maternelle :
Le dossier du café consacré aux nouveaux
programmes
Systèmes
éducatifs :
A l’heure ou les enseignants de
maternelle deviennent « enseignants pré-élémentaires » sur I-Prof,
voyons comment ça se passe ici et là…:
En Europe, l’entrée en maternelle
« De
jeunes Européens âgés de 4 ans sont en classe, derrière leur bureau
avec des livres et du travail à la maison… D’autres sont sur une
balançoire et apprennent en jouant … Les enfants pauvres ou immigrés ou
qui ont besoin d’une aide spécialisée peuvent être exclus de ces deux
univers ». L’ouvrage du Cidree (Consortium of Institutions for
Development and Research in Education in Europe) présente les modes
d’éducation de 4 à 8 ans en Europe et force est de constater qu’ils
sont variés !
Par
suite, chaque système éducatif affronte à sa façon la question de
l’entrée à l’école, celle de la préparation de l’enfant à l’école et de
l’adaptation de l’école à l’enfant. L’ouvrage analyse la situation dans
10 pays européens : Angleterre, Ecosse, Irlande, Pays-Bas, Flandres
belges, Hongrie, Autriche,Suisse,Italie et Espagne.
CIDREE,
The Education of 4-8 Years Olds. Re-designing School Entrance Phase,
Cidree, 2007, 144 p.
Présentation
En Bretagne, les maires bretons veulent
garder leur maternelle dès 2 ans
Selon
Le Télégramme de Brest, 261 maires de Basse Bretagne ont signé un appel
demandant le respect du droit à l’école pour les enfants de moins de 3
ans. Alors que 65% des enfants de moins de deux ans sont scolarisés, le
rectorat souhaite ramener ce taux à 15% à la rentrée…
Article
Télégramme
Métier
:
18ème
Salon national Freinet
Autre organisation de la classe,
difficulté d’apprendre, handicap : le 18ème Salon national pédagogie
Freinet travaillera ces thèmes les 26 et 27 mars à Nantes. Au programme
des conférences (Serge Boimare, Yves Reuter etc.) et des ateliers
(école, collège etc.).
Le programme
Jeux mathématiques à Villiers sur Marne
Les
26 et 27 mars, c’est la fête des jeux mathématiques à
Villiers-sur-Marne. J. Helayel, formatrice IUFm, présentera
l’utilisation de jeux à l’école maternelle. De nombreux jeux seront
présentés.
Le
programme