Cyril Froidure
Le groupe de travail Education au développement durable a rendu son rapport le 26 janvier 2008.
Dans son avant-propos, ce texte rappelle la définition du développement durable ou plutôt la définition la plus connue, celle de Gro Harlem Brundtland en date de 1987, ajoutant à celle-ci la réflexion selon laquelle avant d’être un champ disciplinaire, le développement durable est avant « une philosophie ». Toujours en préambule, les auteurs citent la définition donnée par l’UNESCO de l’éducation au développement durable puis s’ensuit une page de citations, dont les auteurs nous sont contemporains ou non (Albert Jacquard, Léonard de Vinci), censées nous amener vers une réflexion préalable à la lecture du rapport.
Mais ce rapport que contient-il donc ?
Tout d’abord, le rappel est fait du contexte d’élaboration de ce rapport ; suite au Grenelle, le gouvernement de former un groupe Education au développement durable dont on a confié la direction à Jacques Brégeon, professeur à l’Ecole Centrale, directeur du collège des hautes études de l’environnement et du développement durable. Le périmètre de la mission confiée à ce groupe ne recouvrait pas l’ensemble des questions de l’éducation au développement durable mais simplement celles-ci dans le cadre de l’enseignement autour de deux aces prioritaires : une réflexion sur la pédagogie et une autre sur la formation des enseignants et des autres personnels d’encadrement dans le but de généraliser l’éducation au développement durable.
Le corps du rapport aborde sept points :
-La pédagogie : l’EDD « ne constitue pas une discipline mais doit s’intégrer « au sein de chaque discipline dans chaque cycle d’enseignement mais aussi à travers « d’autres processus pédagogiques en co-pluri-inter displinarité ». En ce qui concerne les grandes lignes de cette éducation, à noter que devra être privilégiée l’action à l’échelle locale. Ainsi les écoles, collèges et lycées sont pressentis pour s’inscrire dans une démarche globale de développement durable (E3D) par le biais d’agendas 21 scolaires. A cette fin, le rapport suggère la fourniture aux établissements de documents d’aide à la mise en œuvre.
-Les thématiques EDD : Les trois volets, piliers bien connus du développement durable restent le socle de toute entreprise. Le rapport juge nécessaire d’envisager le développement durable sous les angles de la bonne gouvernance, de la solidarité, de la diversité culturelle…
La formation de la communauté éducative : formations des futurs enseignants et dès la licence si possible mais surtout il est demandé une formation de tous les enseignants déjà en poste mais sans que l’on sache vraiment comment ? par qui ?. Formation enfin de tous les autres personnels qui doit s’appuyer et être appuyer par les plus hauts niveaux : inspections générales, directions générales de l’agriculture, présidents d’universités…
-La formation des acteurs : Elle doit irriguée la formation initiale et la formation continue. Afin de mieux y parvenir, le groupe de travail préconise la mise en place d’un « programme de recherche sur la nature des compétences Développement durable requises sur les plans individuel, collectif, sociétal ».
-Les acteurs partenaires de l’éducation nationale :Familles, acteurs de la santé, associations, collectivités et services de l’état doivent s’inscrire dans cette démarche. Dans le cas des associations, elles pourraient « proposer aux jeunes, dans le cadre extrascolaire et aux adultes, durant leurs loisirs, des espaces et des temps propices à la sensibilisation et à l’éducation au développement durable.
-Les partenariats : La mise en place de partenariats devrait passer par l’élaboration d’une charte nationale ainsi que la mise en place de « procédures d’agrément et de certification pour garantir « la qualité pédagogique des actions ». Mais il est à noter ces partenariats et leur contenus ainsi que les façons de les construire restent vagues. D’ailleurs aucun exemple concret, aucune expérience n’est proposé.
-Les ressources EDD : Dans le domaine pédagogique, l’accent est mis sur les TICE, leur utilisation, la création de nouveaux supports. Il conviendra aussi e désigner des personnes ressources, de mettre à contribution les ressources déjà existantes (ministères, sites académiques…).
Plus loin, concernant le financement de cette politique d’éducation au développement durable, il n’est pas prévu de fournir un effort financier conséquent mais plutôt d’utiliser les moyens déjà existant. C’est donc pour cela que le rapport émet l’idée de la création d’une fondation nationale pour l’éducation au développement durable dont le principe est déjà soutenu par des entreprises.
Bref, il semble acquis que l’éducation au développement durable doive prendre son envol même si l’ensemble du texte est fort vague sur les modalités. Enfin, cette EDD devra se faire sans effort supplémentaire conséquent de la part de l’état.
http://media.education.gouv.fr/file/2008/27/0/[…]
Le site portail des démarches d’Agenda 21.
http://www.agenda21france.org/
Quelques exemples d’établissements en démarche de développement durable (E3D)
http://www.ac-toulouse.fr/web/personnels/5265-les-[…]
http://www2.ac-lyon.fr/etab/colleges/col-42/le-palais/spip.p[…]
http://www1.ac-nice.fr/eedd/actualites/annee 2007[…]
Le lancement de la seconde phase de généralisation de l’éducation au développement durable.