LE FAIT DU JOUR
TICE : La double fracture française
ÉDITORIAL
Désenclaver la banlieue ?
LE SYSTEME
53% de grévistes le 24 janvier ? l Service minimum : Moins d’une commune sur dix séduite par le ministre l L’éducation dans le plan banlieue l La cuisine devient enseignement obligatoire en Angleterre l Vaud : La guerre scolaire redémarre.
L’ÉLÈVE
L’Unicef présente ses pistes pour réduire la mortalité infantile l La Créateuf détecte les talents lycéens
LA CLASSE
Angoulême 2008
LA RECHERCHE
Apprendre à tout âge avec XYZep
CITOYENNETE
Le groupe Claris ouvre son blog l Propositions de loi pour le mariage homosexuel
LES DISCIPLINES
Histoire : Comment commémorer le 90ème anniversaire de 1918 ? l S.E.S. : L’Apses entre à la commission des manuels scolaires l Cinéma : Le Festimaj 2008
Le fait du jour
TICE : La double fracture française
« Près des trois quarts des élèves de 12 – 17 ans utilisent Internet à l’école (74% exactement, + 4 points en un an), mais l’usage au quotidien y reste très marginal. 34% des élèves en font une utilisation hebdomadaire (- 2 points) et 38% en ont un usage exceptionnel (+ 8 points) ». L’enquête réalisée par le Crédoc pour le Conseil général des technologies de l’information, confirme la minceur des usages des tic dans le système éducatif français. Il nous apprend même que ces usages régressent, ce qui est sans doute unique en Europe.
C’est cette évolution qui symbolise la double fracture. « Seuls 17% des élèves et 40% des étudiants ne disposent pas d’accès à Internet sur leur lieu d’études, alors que 56% des actifs ne sont pas équipés » souligne le Crédoc. « L’utilisation quotidienne semble, pour le moment, réservée aux actifs alors que pour les élèves et les étudiants, l’utilisation au sein des établissements scolaires demeure ponctuelle ».
On a là bien entendu une situation paradoxale qui n’est pas pour autant ignorée mais qui interroge le système éducatif sur ses résistances..
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Désenclaver la banlieue ?
Extrait d’une dépêche de l’AEF : « L’emploi, la formation et la lutte contre les discriminations » est l’une des trois priorités de la « rénovation sociale des quartiers » que le gouvernement entend engager, aux côtés de « la réussite éducative » et de « la question du désenclavement ». Nicolas Sarkozy présentera dans le détail le plan « espoir banlieue » le 8 février 2008.
Le mot désenclavement paraît surprenant dans ce discours de Fadela Amara sur la banlieue. Habituellement, il renvoie aux politiques menées depuis les années 60, quand il fallait « désenclaver la Corrèze » : construction d’autoroutes, voire de TGV (après la fermeture des lignes électorales de la Sncf), accès au haut débit. Pourtant, l’accessibilité aux lieux centraux est une question qui peut se poser aux « banlieues ». S’agit-il de reprendre des projets d’extension de lignes de train, de métro ? Il s’agirait alors d’investissements lourds et d’arbitrages compliqués, quand il s’agit de trouver des emprises dans des tissus urbains denses. On voit mal comment 50 ou 100 quartiers pourraient en bénéficier.
Une autre piste mériterait sérieusement d’être explorée, qui renvoie au domaine éducatif : celle de l’accès à la mobilité des populations de banlieue, pour lesquelles le monde extérieur est, pour beaucoup, un monde inconnu, inexploré. Un constat que les travailleurs sociaux, les sociologues pointent depuis longtemps. Ceux qui sont mobiles sont ceux qui ne font qu’y passer, qu’ils y résident provisoirement -comme ceux qui vivent une mobilité sociale ascendante (dont des immigrés de fraîche date) – qu’ils y passent leurs journées – à l’image de nombreux jeunes professeurs et jeunes policiers qui y sont nommés – ou qu’ils y viennent épisodiquement – comme des journalistes à la recherche d’une « actu ». Les ressources éducatives mériteraient d’être utilement mobilisées : associer les habitants à des projets de mobilité, les accompagner positivement dans une exploration du monde qui les amènerait à « sortir » de leur quartier pour y revenir, forts d’expériences personnelles, intimes qui serait source d’enrichissement collectif. Pour que ces voyages portent leurs fruits, ils doivent s’inscrire dans un temps long, être porté par des établissements scolaires, des collectivités territoriales, des projets éducatifs locaux et être partagés par les habitants. Des classes de découverte aux voyages d’une journée, de projets de coopération Nord-Sud à la production d’œuvres littéraires ou plastiques, les modalités sont diverses qui montrent aux yeux des habitants eux-mêmes qu’ils sont dignes d’apporter de la richesse, du sens et participent de l’humanité. Donc d’un monde commun.
Les obstacles sont nombreux et déjà pointés par les enseignants, les animateurs, les éducateurs qui s’y sont essayés : poids des contraintes administratives liées à une judiciarisation de la société, poids des représentations et inquiétudes parentales qui freinent le départ des enfants, coût des voyages, difficulté à tenir le projet dans la durée, prévention des habitants des lieux de destination… Tout cela ne doit pas nous faire renoncer. D’ailleurs, cela coûte moins cher que de prolonger la ligne du métro ou d’assurer la couverture phonique d’une voie expresse. Mais c’est moins visible.
Olivier Masson
Secteur Education de la Ligue de l’enseignement
53% de grévistes le 24 janvier ?
Le Snuipp annonce 53 % de grévistes dans le primaire le 24 janvier.
Service minimum : Moins d’une commune sur dix séduite par le ministre
Le ministère met enligne une carte interactive permettant de localiser les communes ayant accepté de mettre en place un service minimum pour la grève du 24 janvier. Or sur 22 492 communes ayant une école, seulement 1750 ont signé une convention avec le ministère.
Cette réticence des communes ne concerne pas que les municipalités de gauche. L’Association des maires de France , pourtant présidée par un élu UMP, a manifesté son opposition au plan ministériel.
Sur le Café, le service minimum embarrasse les communes
L’éducation dans le plan banlieue
Présentant son plan banlieue, F.Amara a annoncé un système de tutorat pour les collégiens et la mise à leur disposition d’une « banque de stages » dans les quartiers prioritaires, précise l’Afp. N. Sarkozy présentera l’intégralité du plan banlieue début février.
La cuisine devient enseignement obligatoire en Angleterre
Selon BBC News, l’enseignement de la cuisine deviendra obligatoire au collège dès la prochaine rentrée. A raison d’une heure par semaine, les jeunes Anglais apprendront à cuisiner des repas.
L’objectif principal est la lutte contre l’obésité. Cet enseignement sera effectué par des assistants d’éducation.
Vaud : La guerre scolaire redémarre
Selon Le Temps, l’initiative Ecole 2010 aurait obtenu les 12 000 signatures nécessaires pour demander un referendum. Soutenu par le Centre patronal, l’UDC, un parti qui penche vers l’extrême droite, et par le Parti libéral, Ecole 2010 prône le retour à l’école du 20ème siècle, celle d’avant la réforme de 1997.
Ecole 2010 est ouvertement réactionnaire. Le mouvement veut le retour des notes, la suppression des cycles,le redoublement, le maintien de trois filières secondaires. Il entend ramener la pédagogie traditionnelle de la transmission. Ecole 2010 se réclame de l’exemple genevois, où une initiative semblable a remporté un certain succès et des ténors français de la réaction scolaire.
L’Unicef présente ses pistes pour réduire la mortalité infantile
« Que vaut une vie ? » interroge l’Unicef dans le rapport 2008 « La situation des enfants dans le monde« . « La plupart d’entre nous seraient prêts à sacrifier beaucoup de choses pour sauver la vie d’un seul enfant. Et pourtant, à l’échelle mondiale, nos priorités sont devenues floues. Chaque jour, plus de 26 000 enfants de moins de 5 ans meurent dans le monde, de causes qui, pour la plupart, auraient pu être prévenues. Et presque tous vivent dans le monde en développement ou, plus précisément, dans 60 pays en développement ». L’organisation dénonce la lenteur avec laquelle se font les progrès.
La mortalité infantile a régressé de 25% depuis 1990, un rythme insuffisant si l’on veut réduire à 4 millions le nombre de décès d’enfants de moins de 5 ans (10 millions aujourd’hui). Ces enfants meurent de pneumonie, de diarrhée, des maladies qui se soignent facilement.
« Il existe déjà des interventions simples, fiables et abordables qui permettraient de sauver la vie de millions d’enfants. Le défi consiste à faire en sorte que ces remèdes – dispensés par le biais d’un continuum de soins de santé à la mère, au nouveau-né et à l’enfant – profitent aux millions d’enfants et de familles jusqu’à présent laissés pour compte.. » L’Unicef appelle donc à financer de modestes outils du changement : soutenir les systèmes de soin même rudimentaires, intégrer la santé et la nutrition des mères et des enfants dans une stratégie globale. Certains pays ouvrent la voie :ceux d’Amérique latine et d’Asie de l’est ont réduit de moitié leur mortalité infantile.
La Créateuf détecte les talents lycéens
Les jeunes Poitevins ont du talent ! Pour la troisième année, la Créateuf sera le rendez-vous des jeunes talents en Poitou-Charentes. Voulue par la région, la Créateuf invite les lycéens à présenter àleurs camarades leurs productions artistiques : dessins, comédies, musique, danse, sculptures etc. On attend plusieurs centaines d’artistes et des milliers de spectateurs.
La classe
Angoulême 2008
Le festival de la bande dessinée d’Angoulême ouvre ses portes du 24 au 27 janvier. Avec, toujours autant d’auteurs et d’animations, ce rendez-vous incontournable des amateurs de bulles s’ouvre aux Tic avec le concours de création de bandes dessinées spécial blogueurs. Le traditionnel concours de la BD scolaire est ouvert, quant à lui jusqu’à début mars.
Le Sceren est associé au concours mais ce n’est pas sa seule contribution à l’univers du neuvième art. Le site la Bd, ouvert depuis 2000 par le Crdp de Poitiers a fait peau neuve pour un contenu et un affichage très web 2.0. Des actualités, des ressources pour le primaire, le collège et le lycée, des références bibliographiques facilitent l’approche de la Bd en classe.
Le concours pour les blogueurs
La recherche
Apprendre à tout âge avec XYZep
C’est un numéro tout à fait original que nous propose XYZep puisqu’il s’intéresse aux apprentissages avant et après l’âge scolaire. Déplaçant ainsi l’éclairage, XYZep met en évidence des mécanismes et des réalités sociologiques qui jouent sur les apprentissages.
Ainsi Annick Weil-Barais fait le point sur les recherches en cours sur les premiers apprentissages, ceux d’âge pré-scolaire. « Il me semble que les enseignants devraient être systématiquement bien plus attentifs aux compétences cognitives des enfants et vérifier leur acquisition », écrit-elle. C’est une question de professionnalité. Or, beaucoup d’enseignants travaillent avec les enfants comme si nombre de compétences étaient présentes, implicitement acquises, ils ne proposent aucune compensation. À propos, par exemple, de la conscience phonologique, une petite enquête a montré que la plupart des professionnels estiment que cette dimension n’est pas importante, pour eux, le plus important est lié aux émotions et aux affects : la motivation, le plaisir, l’intérêt… Il y a un grand décalage entre ces représentations et les résultats des travaux scientifiques. Il est bien sûr important que l’enfant soit heureux et motivé mais on observe que c’est justement quand l’adulte a un comportement adapté, ajusté aux besoins cognitifs de l’enfant que celui-ci semble le plus heureux » .
Véronique Leclerc, Hugues Lenoir s’intéressent eux aux apprentissages des adultes,par exemple via la VAE.
Citoyenneté
Le groupe Claris ouvre son blog
Le groupe Claris n’est plus à présenter. Depuis 2001, il alimente la réflexion sur les questions d’insécurité et de violence dans et hors l’institution scolaire. Ouvrir un blog est pour le groupe un nouveau moyen de susciter des réactions et des échanges avec les lecteurs. A la une du nouveau blog : un article de Laurent Mucchieli sur la police de proximité, de Laurent Ott sur les mères accompagnatrices de sorties scolaires, sur Base élèves etc.
Propositions de loi pour le mariage homosexuel
« L’évolution du regard de notre société sur l’homosexualité témoigne de notre profond attachement à la République et à ses valeurs universelles, car il n’est pas de démarche plus communautariste que celle visant à sanctuariser des droits pour certains et à refuser leur accès à d’autres ». Au nom de ce principe, et peut-être en lien avec la condamnation récente de la France par la Cour européenne des droits de l’homme, le député P. Bloche a déposé deux propositions de loi sur le mariage et la parentalité homosexuelles.
Proposition de loi de M. Patrick Bloche visant à ouvrir le mariage aux couples de même sexe, n° 586
Les disciplines
Histoire : Comment commémorer le 90ème anniversaire de 1918 ?
« Il est nécessaire d’éviter le contre-sens de transformer ceux qui ont été dans leur masse des combattants conscients (même s’ils ne clamaient pas tous les jours leur patriotisme) en simples victimes ». Dans ce débat qui agite les historiens, la Commission réunie autour de Jean-Jacques Becker vient de remettre son rapport.
Elle recommande d’axer la commémoration sur trois thèmes : le sacrifice des jeunesses européennes pour leur pays, les atteintes aux populations civiles, le progrès dela démocratie.
Sur ces thèmes est construit un parcours de mars à novembre 2008. En mars pourrait se tenir une cérémonie aux morts des deux camps, en mai une commémoration des troupes africaines, le 14 juillet un défilé franco allemand, évidemment le 11 novembre une grande cérémonie.
Les élèves seront mobilisés. « L’opération « Le soldat connu » consisterait à proposer que dans chaque localité soit effectuée par les élèves des établissements scolaires, une recherche sur les morts de la guerre issus de la commune (professions, âge, arme, lieu de la mort, descendants actuels, etc.) en s’aidant du site de la Direction de la mémoire, du patrimoine et des archives. Il s’agit par cette initiative de faire sortir de leur anonymat les morts dont les noms figurent sur les monuments ». A coté de cette vision assez traditionnelle de l’événement, JJ Becker nous fait découvrir Joost Van Vollenhoven, un hollandais naturalisé qui démissionna de son poste de gouverneur générale de l’AOF pour protester contre le recrutement de la « force noire ».
S.E.S. : L’Apses entre à la commission des manuels scolaires
Selon l’AFP, Sylvain David, président de l’Apses (association des professeurs de SES), participera à la commission d’audit sur les manuels d’économie instituée par le ministre. L’Apses avait réagi aux attaques lancées contre les SES par le ministre, puis par Michel Rocard.
Ce geste d’apaisement est troublé par de nouvelles attaques lancées contre les SES par la Peep, seconde association de parents d’élèves. Celle-ci dénonce « la vision manichéenne » qui guiderait les professeurs de SES, leur « pensée unique » et carrément « l’endoctrinement » dont souffriraient leurs élèves.
Sur le Café, les SES une discipline sous pression
Cinéma : Le Festimaj 2008
La 5ème édition de Festimaj festival international de films d’écoles se déroulera à Meyzieu du 27 au 31 mai 2008. Pour cette nouvelle édition, le président du jury sera André Melançon, figure incontournable du cinéma québécois pour enfants.
Le festival est ouvert à toutes les catégories d’enseignement de la maternelle à l’enseignement supérieur que les films aient été réalisés dans un établissement scolaire, dans un atelier de pratique artistique ou par des élèves individuellement.
Les inscriptions se font en ligne et sont gratuites et ouvertes jusqu’au 15 avril 2008, les films quant à eux devront être envoyés avant le 1er mai.
le Cafe
Les anciens Expresso ?
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