F. Jarraud
Si, comme l’usage le veut, il nous fallait faire un bilan de l’année éducative 2007, à coup sûr on ne la dirait pas marquée par les Tice. Elle se termine même par une modification des conditions de délivrance du B2i qui pourrait être lue comme l’abandon d’une des rares politiques volontaristes menées par l’institution en faveur d’une intégration des Tice. Et ce n’est pas le seul signal d’un relatif désintérêt envers les tice.
Le sujet ne passionne pas le ministre. Ses interventions sur ce terrain ont été rares. Quand il veut marquer son intérêt, il présente d’abord ses inquiétudes et insiste peu sur les enjeux. S’exprimant le 21 novembre, le ministre disait : » Aujourd’hui, sans que la formation ou les qualités personnelles des enseignants n’aient été remises en cause, leur autorité est plus régulièrement relativisée au nom des informations ou plutôt des données collectées sur internet ». Tout au plus reconnaissait-il à « l’informatique » un rôle d’information. « Le défi majeur auquel l’école doit faire face aujourd’hui, n’est pas tant celui des supports que celui des contenus. L’ordinateur, comme l’ensemble des nouvelles technologies, est partout, à la maison, dans la rue, à l’école même. .. Il faut surtout comprendre que l’enjeu principal est ailleurs. Il réside en fait dans la diffusion de contenus de qualité. Les enseignants et leurs élèves doivent avoir un accès facilité aux programmes, aux logiciels et aux dispositifs qui offrent cette valeur ajoutée pédagogique ».
Mais il serait sans doute injuste de faire porter au seul ministre la responsabilité des difficultés d’intégration des tice à l’Ecole. On voit bien chez certains collègues les tentations de traiter l’informatique comme une discipline au risque de l’enfermer définitivement dans un nouveau ghetto. On mesure aussi l’écart entre les pratiques des enseignants (et des élèves) hors de la classe et la minceur des usages en classe.
Pourtant plusieurs éléments donnent à penser que la situation n’est pas immobile. D’abord la demande sociale est sans doute plus audible par l’Ecole aujourd’hui qu’hier. Or, à tous les niveaux, la maîtrise des tice est devenue indispensable. Elles sont à la fois le support de la vie économique et de toute création culturelle, deux dimensions qui ne peuvent laisser indifférente l’Ecole. Il y a aussi la recherche d’efficacité. Or là aussi les Tice contribuent à rendre l’Ecole plus productive, pas seulement en facilitant la transmission d’informations officielles mais aussi en rapprochant parents, élèves et professeurs (et peut-être même un jour,qui sait, cadres de l’éducation et profs ?).
Mais un autre élément est mis en valeur dans le Guide 2008 du web pédagogique que publie le Café. C’est la richesse de la création enseignante, qu’elle soit personnelle ou associative. Le web éducatif ce sont d’abord ces milliers d’enseignants qui échangent, créent, adaptent en permanence des objets éducatifs. Il y a là des réseaux actifs, présents sur le terrain qui participent déjà pleinement à la formation des enseignants par les enseignants. Il faut tout l’aveuglement de l’institution pour ne pas voir le parti qui peut en être tiré. Car ce qui manque à ces réseaux ce sont quelques moyens modestes pour renforcer leurs actions et aussi une place officielle dans l’Ecole.
C’est sur ce terrain là, celui de la reconnaissance, que le Café pédagogique annoncera prochainement une initiative qui, nous l’espérons, contribuera à peindre en couleur d’espérance cette nouvelle année. Mais, pour cela, nous aurons besoin que vous partagiez avec le Café ce premier vœu pour 2008.
Le discours du ministre (21/11/2007)
http://www.education.gouv.fr/cid20466/educatice-20[…]
L’Unesco s’engage pour les Tice
« Les Standards de compétences TIC des enseignants offriront un outil qui aidera les décisionnaires politiques et les développeurs de formation pour les enseignants à organiser leur utilisation des technologies de l’information et de la communication ». L’Unesco présentera le 8 janvier à Londres ses directives pour l’intégration des Tice à l’enseignement à une centaine de ministres de l’éducation.
Selon le Directeur général de l’UNESCO, Koïchiro Matsuura, » ces standards consistent en des modules qui aideront les formateurs à hiérarchiser leurs besoins et à concevoir des programmes adaptés à des besoins et des ressources spécifiques, reflétant la conviction de l’UNESCO que les pays doivent piloter l’organisation éducationnelle ». Les standards sont déjà proposés en ligne et un site Internet permettra un suivi des formations proposées dans les pays.
La démarche de l’Unesco vise d’abord à sensibiliser les gouvernements à l’importance de l’enjeu. « Les enseignants doivent être préparés à permettre aux étudiants de s’emparer des avantages que la technologie peut apporter ». Concrètement, l’organisation a ciblé des compétences que les enseignants doivent acquérir. Par exemple, « savoir quand et comment utiliser les tice en classe », « utiliser les tice en classe entière ou en groupe », « acquérir des savoirs pédagogique sur le web », « être capable d’aider ses collègues », « être capable de créer des communautés virtuelles pour apprendre continuellement ». Une dernière partie ouvre des pistes pour monter des formations professionnelles capables d’atteindre ces objectifs.
Le communiqué Unesco et l’accès aux standards
http://portal.unesco.org/ci/fr/ev.php-URL_ID=25[…]
L’université numérique vue par le rapport Isaac
« Le nouvel environnement numérique constitue un double défi pour les établissements d’enseignement supérieur. Cette révolution numérique oblige les institutions d’enseignement supérieur à mieux répondre aux attentes de la génération actuelle, native du digital, en leur offrant des dispositifs de formation adaptés à cette nouvelle donne et intégrant les nouvelles possibilités de transmission des connaissances. L’université est donc amenée à repenser ses méthodes pédagogiques. Les technologies de l’information et de la communication constituent un réel levier pour bâtir ces nouveaux dispositifs d’apprentissage. La finalité est de préparer l’insertion des étudiants « natifs du digital » dans la société de la connaissance en réseau. Ce premier défi nécessite d’en relever un second : insérer les universités dans les réseaux numériques de la connaissance ». Ce diagnostic est posé par Henri Isaac dans le rapport sur l’université numérique remis à la ministre de l’enseignement supérieur.
Pour lui, « l’usage des technologies numériques permet de compléter et d’améliorer la pédagogie de face-à-face; de repenser la pédagogie classique en face-à-face en articulant des temps en présentiel et du travail asynchrone (forum, blog, wiki, travail collaboratif, etc…); de donner accès à des enseignements grâce au numérique dans des dispositifs hybrides présentiel/ à distance; de développer l’enseignement à distance ».
Il fixe donc la barre très haut : « 100% des documents pédagogiques numériques pour 100% des étudiants; le numérique au service de la réussite étudiante (podcast, tutorat); le numérique pour une pédagogie innovante (travail collaboratif en réseau); faciliter le travail de l’étudiant (ressources accessibles 24h/24h, 365j/365j)… ; accompagner les équipes présidentielles face aux défis du numérique; améliorer la formation au métier d’enseignant; réarticuler la production des ressources numériques des Universités Numériques Thématiques; favoriser l’essor de l’Enseignement à Distance (E.A.D.) ».
La question c’est évidemment comment faire cette révolution numérique ? Là le rapport est un peu court car le sujet va bien au-delà des questions d’équipement. On en retiendra une proposition intéressante : développer une recherche sur les serious games.
Le rapport (pdf)
http://media.education.gouv.fr/file/2008/08/3/universiten[…]
Le Café publie le Guide du web pédagogique
Quels sont les sites réellement incontournables dans ma discipline ? Quel site peut m’aider à préparer mes cours au primaire ? Ce nouveau Dossier mensuel du Café pédagogique s’en tient à l’essentiel : dix sites incontournables et trois « coups de cœur » pour chaque discipline. Au total un guide de 120 pages pour naviguer de façon efficace sur le web pédagogique.
Le Guide en ligne
http://cafepedagogique.net/lesdossiers/Pages/indispensa[…]
Télécharger le Guide en pdf (3 Mo)
http://cafepedagogique.net/lesdossiers/Documents/pdf/guide08.pdf
L’affichette du Guide pour la salle des profs
http://cafepedagogique.net/lesdossiers/Documents/pdf/guideaff.pdf
Le Nigéria refuse les ordinateurs à 100 dollars
» A quoi cela sert de lancer le projet Un ordinateur portable par enfant si les enfants n’ont pas de bancs pour s’asseoir et travailler, s’ils n’ont pas d’uniformes pour aller à l’école et s’il n’y a pas d’infrastructures scolaires adéquates ? » Selon le réseau humanitaire IRIN, c’est cet argument qu’a utilisé le ministre de l’éducation du Nigéria pour justifier le refus d’honorer la commande d’un million d’ordinateurs passé en 2006 par le gouvernement précédent. Imaginé par N. Negroponte, « l’ordinateur à 100 dollars » (One Laptop Per Child) devrait permettre aux pays en voie de développement d’utiliser les Tice dans leur système éducatif.
Selon l’IRIN, le prix croissant de l’OLPC (188 $) et la concurrence d’autres ordinateurs à bas prix pourraient expliquer le rejet de la commande. « Le monde ne va pas attendre le Nigeria. L’utilisation de l’ordinateur va être une condition préalable à l’alphabétisation dans le futur et si nous ne commençons pas maintenant nous allons accroître la fracture numérique » estiment les dirigeants du projet PLPC.
Article Irin News
http://www.irinnews.org/fr/ReportFrench.aspx?ReportId=76055
L’OLPC dans le Café
http://cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/03072007Accueil.aspx
Un européen sur deux se connecte tous les jours
Selon une étude de l’EIAA, un consortium d’annonceurs sur Internet, 47% de Européens se connectent tous les jours. Ce taux monte à 66% chez les 16-24 ans. Les usages montants concernent la vidéo surle net, les actualités, les réseaux sociaux.
L’étude
http://www.eiaa.net/Ftp/casestudiesppt/EIAA_Me[…]