LE FAIT DU JOUR
Sarkozy annonce une offensive sur l’Ecole
ÉDITORIAL
Vœu pour 2008 : halte à l’acharnement scolaire !
LE SYSTEME
Primaire : Darcos tente d’imposer le service minimum tout de suite l Les profs de langues se sentent abandonnés l La croissance du nombre d’élèves au primaire stabilisée par le recul de la scolarisation à 2 ans l Baisse du nombre d’élèves en lycée, inversion de tendances au collège.
L’ÉLÈVE
Choix scolaire et ségrégation raciale l Quartiers : Un chat avec F. Dubet aujourd’hui
CITOYENNETE
Le gouvernement veut modifier la constitution pour permettre la ratification du traité de Lisbonne l Sarkozy veut de nouveaux droits de l’Homme
LES DISCIPLINES
Maths : L’Allemagne fête l’année des maths l EDD : Le projet de loi sur les OGM gelé l Physique –Chimie : Un rapport officiel évoque le dynamisme des sections européennes l Philosophie : De quoi sommes-nous responsables ?
Le fait du jour
Sarkozy annonce une offensive sur l’Ecole
« L’année dernière j’ai écrit à tous les éducateurs de France pour leur présenter le projet éducatif que j’avais placé au cœur de ma campagne. Ce projet éducatif, le moment est venu de le mettre en œuvre ». Lors de sa conférence de presse du 8 janvier, N. Sarkozy a annoncé son intention de changer sans tarder l’école, à commencer par le primaire.
« La priorité de cette politique éducative ira à l’école primaire que l’on a trop longtemps délaissée sans voir que son affaiblissement était la cause principale des difficultés croissantes du collège », a déclaré le chef de l’Etat.
Dans sa Lettre aux éducateurs, le président annonçait des milliers de suppressions de postes et la diminution des horaires. « Il y aura moins d’heures de cours, où les moyens seront mieux employés parce que l’autonomie permettra de les gérer davantage selon les besoins, les enseignants, les professeurs seront moins nombreux ». Il souhaitait l’autonomie des établissements. Enfin il annonçait le retour à la sélection dès le primaire. « Nul ne doit entrer en 6e s’il n’a pas fait la preuve qu’il était capable de suivre l’enseignement du collège. Nul ne doit entrer en seconde s’il n’a pas fait la preuve qu’il était capable de suivre l’enseignement du lycée et le baccalauréat doit prouver la capacité à suivre un enseignement supérieur. »
Le discours de N. Sarkozy (pdf)
Dansle Café, la lettre aux éducateurs de N. Sarkozy
Sur le Café Sarkozy et l’Ecole
Dans le Café, l’analyse d’un discours de campagne
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Vœu pour 2008 : halte à l’acharnement scolaire !
Personne ne peut rater les nombreuses publicités des officines florissantes du marché de l’angoisse scolaire : elles prétendent faire réussir les élèves là ou l’Ecole n’y parvient pas. Cours particuliers ou en petits groupes, coaching, rattrapage, aides aux devoirs, entraînement aux examens, …la course est lancée. La course aux profits évidemment.
C’est d’ailleurs au motif que cette offre-là est injuste et sélective que durant la dernière campagne présidentielle, les deux candidats de tête avaient à leur façon proposé de systématiser l’offre d’accompagnement scolaire, d’aides aux devoirs et de soutien. Car les termes sont souvent confus et négligent les acquis des pratiques d’accompagnement éducatif de la scolarité conduites de puis une vingtaine d’années par de nombreuses associations et collectivités.
C’est dans ce contexte que le ministre de l’éducation nationale a affiché une ambition publique nouvelle : faire de l’offre d’accompagnement éducatif 4 soirs par semaines scolaires une obligation nationale pour tous les élèves de l’école primaire au lycée d’ici 2011. L’intention est ambitieuse et louable. Le ministre aurait gagné à associer les acteurs et partenaires, en particulier les collectivités territoriales, les fédérations de parents et les associations éducatives dans la préparation et la mise œuvre d’une telle politique. Sur le fond comme sur la forme.
Car de quoi parle-t-on lorsqu’on évoque l’accompagnement éducatif ? Majoritairement, compte tenu du poids de l’école, de l’importance de la réussite scolaire … de soutien scolaire et d’aide au travail scolaire. A cet égard, si le pilotage par l’éducation nationale d’une telle obligation traduit le fait que l’Ecole doit assumer ce qu’elle prescrit c’est une bonne nouvelle. Mais elle laisse en suspens deux questions majeures au moins :
· Ce que l’Ecole prescrit aujourd’hui est-il légitime dans le cadre d’une Ecole pour tous ?
· Doit-on mesurer la réussite sur les seuls critères de l’actuelle réussite scolaire et de quelle manière ? D’autant que depuis quelques années déjà une autre réussite, dite réussite éducative fait aussi l’objet d’une politique publique.
L’intention de faire entrer l’accompagnement éducatif dans une politique de droit commun n’est pas contestable. Mais, même si le ministre a prévu que les activités sportives et culturelles et artistiques s‘y inscrivent, il y a un véritable risque de cannibalisation du temps éducatif par les contenus scolaires. Ce qui se traduira par l’externalisation croissante des responsabilités de l’Ecole et la difficulté de faire évoluer ses pratiques et ses contenus afin de démocratiser la réussite de tous les élèves et de stopper la machine à exclure qu’elle est devenue pour de trop nombreux enfants des milieux populaires.
La scolarisation excessive de l’espace éducatif, culturel et symbolique des enfants n’est pas la bonne réponse à la menace réelle d’en faire des cerveaux disponibles et des cœurs de cibles pour une consommation frénétique devenue raison de vivre.
Une Ecole singulière et exceptionnelle qui leur permet dans l’égalité d’apprendre ensemble à vivre ensemble, qui se concentre sur l’appropriation de savoirs qui libèrent et unissent, qui les outillent pour apprendre toute leur vie et qui remplit cette mission avec les autres apports culturels et éducatifs de leur famille, de leurs territoires, dans la cohérence et la complémentarité …voilà ce qu’il faudrait rechercher vraiment.
C’est d’éducation partagée et d’engagement éducatif de tous les acteurs dont les jeunes ont besoin…certainement pas d’acharnement scolaire, surtout pour réussir leur scolarité.
Eric FAVEY
Secrétaire national de la Ligue de l’Enseignement.
Primaire : Darcos tente d’imposer le service minimum tout de suite
« Afin de concilier au mieux la liberté des parents et celle des enseignants durant les périodes de grève, un service minimum d’accueil sera financé par le ministère de l’éducation nationale dans les communes volontaires. Le financement de ce service sera assuré à partir des fonds correspondant aux retenues sur salaire des enseignants grévistes… Je souhaite que ce dispositif puisse être expérimenté au plus tôt, notamment lors du prochain mouvement social prévu le 24 janvier ». Par cette note adressée aux recteurs et inspecteurs d’académie, le ministre prend une nouvelle fois le risque d’affronter les syndicats. D’autant que Xavier Darcos demande de mettre en place au plus vite, avant les municipales, le service minimum dans les écoles. Le texte fixe le montant des sommes qui seront versées par l’Etat aux communes, à charge pour elles d’assurer un accueil des enfants.
Les syndicats ont beau jeu d’ironiser, comme le Se-Unsa, sur l’absence de concertation. « Sur un sujet aussi sensible touchant au droit de grève des enseignants, le syndicat estime qu’on est en droit d’attendre d’autres méthodes… Mais, puisque le ministre est enclin à l’expérimentation, le SE-UNSA lui lance un défi. Qu’il applique tout simplement la loi qui fait obligation à l’employeur de négocier sur les sujets en conflit dans le délai du préavis de grève. Sur les salaires, l’emploi et le devenir du Service Public, le ministre de l’Education nationale n’a-t-il donc rien à négocier ? » La Fsu estime que « s’il veut moins de grèves, il doit répondre aux demandes des personnels »
Les premiers concernés par ce service d’accueil, les maires, ne semblent pas davantage enthousiastes. « C’est à l’Education nationale d’organiser le service minimum dans les écoles primaires en cas de grève des enseignants » estime Jacques Pélissard, président de l’Association des maires de France. Il dénonce « ‘une conception originale du service minimum par report de la responsabilité de l’Etat sur des acteurs étrangers aux conflits ayant conduit à la grève ».
Les profs de langues se sentent abandonnés
Comme les autres ? Certainement pas ! Selon une étude de la Depp, les profs de langues se démarquent de leurs collègues par des caractères particuliers.
Ce n’est pas tant par leur âge : le prof de langues est une dame qui entre dans la quarantaine, ce qui correspond à peu près à la moyenne des profs. Par contre ce sont plus que d’autres d’anciennes bonnes élèves et elles ont suivi un parcours de formation un peu particulier (3 sur dix ont vécu à l’étranger, 2 sur 10 ont enseigné dans le privé).
Mais la principale caractéristique de ces enseignantes, c’est le malaise dans le métier. Devenues profs pour transmettre des connaissances (à 80%), la moitié d’entre elles estime passer son temps à être éducateur et non professeur. Plus de 8 profs sur dix se sentent concernées par l’indiscipline des élèves et une sur deux craint l’affrontement avec les élèves, 3 sur 10 les violences verbales, 1 sur 10 les violences physiques.
« C’est le sentiment dominant que les difficultés concrètes du métier ne sont pas prises en compte qui prime et demeure la cause principale de cette impression (plus de six sur dix), sentiment alimenté par deux autres raisons prépondérantes à leurs yeux : à la fois un sentiment d’impuissance à faire réussir tous les élèves et celui d’une dégradation de l’image de l’enseignant dans la société qui rassemble un professeurs de LV sur deux dans les deux cas » estime la Depp. « La perspective d’une évolution de carrière ou d’un changement de carrière donne le sentiment à deux professeurs de LV sur dix que cela solutionnerait leur malaise ».
Sur le Café, seconde carrière spécial profs de langues
La croissance du nombre d’élèves au primaire stabilisée par le recul de la scolarisation à 2 ans
Malgré la hausse démographique, à la rentrée 2007, selon les chiffres de la Depp (ministère) il y à peu près autant d’élèves au primaire qu’en 2006 (+1 000). Ce curieux phénomène s’explique par l’évolution croisée du pré-élémentaire (- 1%) et de l’élémentaire (+ 0,8%). Le nombre d’enfants scolarisés à 2 ans a encore régressé : – 8%, le taux de scolarisation à cet âge descend à 21%.
Baisse du nombre d’élèves en lycée, inversion de tendances au collège
Retournement de tendance au collège. Alors que le nombre d’élèves baisse encore cette année (- 19 000), les classes de 6ème et 5ème connaissent une progression sensible du nombre d’élèves. Les taux de redoublement reprennent une tendance à la baisse (6% en 4ème et 3ème).
C’est en seconde que la baisse des effectifs est la plus forte, pour des raisons démographiques et malgré un taux de passage en hausse. A l’issue de cette classe, 57% des élèves vont en première générale, 22% en technologique, 4% en professionnel, 13% redoublent. En première les effectifs diminuent en raison de la forte baisse des passages du bep vers la première technologique (- 20% par rapport à l’année dernière). D’après la Depp ce serait le résultat de l’attractivité du bac pro. Globalement le lycée perd 1,4% d’élèves par rapport à 2006.
Le lycée professionnel perd 6 000 élèves (soit 2000 de plus qu’en 2006). « La progression du cap en 2 ans associée au développement du bac pro en 3 ans, en forte hausse depuis son expérimentation en 2002, ne suffisent pas à compenser la diminution de l’attrait des collégiens pour le brevet professionnel » estime la Depp (-3% d’élèves en bep). Globalement le secondaire perd 46 000 élèves, soit – 0,9%.
Choix scolaire et ségrégation raciale
Sur quels critères les parents choisissent-ils l’école de leurs enfants ? La question va se poser en termes nouveaux en France à la prochaine rentrée, du fait de la disparition de la carte scolaire. Or une étude de l’EPIC (Education Pubic Interest Center, effectuée par Natalie Lacerino-Paquet et Charleen Brantley montre que les parents se basent avant tout pour leur choix sur des critères ethniques.
« Les parents blancs tendent à éviter les écoles à forte concentration d’immigrés et les parents des minorités tendent à éviter les écoles à fort pourcentage de pauvres ».
Quartiers : Un chat avec F. Dubet aujourd’hui
L’Afev organise le 9 janvier à 14 h un chat avec le sociologue François Dubet.
Surle café, entretien avec F Dubet
Citoyenneté
Le gouvernement veut modifier la constitution pour permettre la ratification du traité de Lisbonne
Le gouvernement a déposé un projet de loi constitutionnelle pour permettre l’adoption du traité de Lisbonne signé le 13 décembre dernier. De nouveaux articles permettront au parlement français d’exercer prévues par le traité.
Sarkozy veut de nouveaux droits de l’Homme
« Je souhaite que le préambule de notre constitution soit complété pour garantir l’égalité de l’homme et de la femme, pour assurer le respect de la diversité, pour rendre possibles de véritables politiques d’intégration ou pour répondre aux défis de la bioéthique ». S’exprimant lors de la conférence de presse du 8 janvier, N. Sarkozy a annoncé qu’il confiait à S.Veil le soin de rédiger le texte.
Les disciplines
Maths : L’Allemagne fête l’année des maths
Expositions, concours, « été scientifique » : tout sera bon cette année en Allemagne pour célébrer les maths, devenues officiellement objet de célébration cette année.
EDD : Le projet de loi sur les OGM gelé
« Le Président doit savoir que, sur les OGM en particulier, il est temps d’être transparent et équitable. L’agitation politico-médiatique ne doit pas remplacer l’expertise scientifique. De même, la démagogie ne doit pas se substituer à la responsabilité politique… La FNSEA préfère la recherche et la vérité au plaisir de faire plaisir. La civilisation c’est aussi cela. Ni plus ni moins ». Le président de la Fnsea, Jean-Michel Lemétayer, est en colère. N. Sarkozy a en effet annoncé le report du vote de la loi sur les OGM.
Faisant suite au Grenelle de l’environnement, le projet de loi relatif aux organismes génétiquement modifiés institue une Haute Autorité sur les OGM chargée de surveiller les cultures. L’article 5 impose une garantie financière aux exploitants agricoles et l’article 6 une déclaration précise des cultures OGM. Le projet avait été accueilli positivement par les agriculteurs de la Fnsea. Il devait être adopté début février et permettre la levée de l’interdiction de vente des semences OGM. C’est donc sur ce point que la tension va se porter. Le gouvernement envisage de reporter le débat parlementaire à après les municipales…
Physique –Chimie : Un rapport officiel évoque le dynamisme des sections européennes
« L’enseignement dans les SELO (sections européennes et de langues orientales) a été pour les professeurs l’occasion d’innover sur bien des points » reconnaît un rapport des inspecteurs généraux Philippe Bassinet et Gilbert Pietryk. Le rapport souligne les retombées très positives pour l’apprentissage des langues (« Peut-être moins obnubilés par l’emploi du present perfect ou l’oubli d’un « s » au génitif, peut-être « décomplexés » et n’ayant plus peur de faire des fautes en voyant un adulte s’exprimer du mieux qu’il peut dans une langue qu’il ne maîtrise pas à la perfection (dans la majorité des cas), les élèves se prêtent au jeu »). Mais les sciences y gagnent aussi : « L’existence d’une section européenne sciences physiques et chimiques dans un établissement donne évidemment à cette discipline une place toute particulière ».
Pourtant tout n’est pas parfait. L’organisation du bac est toujours très difficile. Les enseignants n’ont pas assez de liens avec les profs de langues. L’Inspection recommande de créer un réseau de profs ainsi qu’une banque de sujets.
Philosophie : De quoi sommes-nous responsables ?
« La responsabilité, c’est in fine la vérité des actes. Certes les mots par exemple ont également une importance capitale et de ce point de vue ils engagent, mais ce n’est qu’à titre de relais des décisions et des actions. De quoi sommes-nous responsables ? De rien de plus que ce que nous faisons ou ne faisons pas, le refus de l’action étant bien évidemment dans de nombreux cas une forme déguisée et en quelque sorte perverse d’actions ignorées (l’inconscient freudien) ou dissimulées à soi-même (la mauvaise foi sartrienne). » Gilles Behnam ouvre ce nouveau Mag Philo par cette réflexon.
Le Mag offre un abécédaire sur la responsabilité, des analyses sur le développement durable oula responsabilité.
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