LE FAIT DU JOUR
Maternelle : autopsie d’un mauvais texte
ÉDITORIAL
La maternelle et le musée
LE SYSTEME
L’école au défi du socle l Les tests de lecture en 6ème mis en doute l Cameroun : L’école entre démocratisation et dépréciation.
L’ÉLÈVE
A Reims, le cirque éducatif a 27 ans l Les études d’ingénieur « In vivo » l L’UNL critique le rapport sur le lycée l La Peep veut prendre le train de l’orientation l La Fcpe critique les critères d’évaluation de Darcos l Les ados britanniques préfèrent l’ordinateur au stylo
CITOYENNETE
Le projet de loi sur la rétention de sûreté devant l’Assemblée
LES DISCIPLINES
Maternelle : Des bébés et des livres l Primaire : Que faites-vous samedi matin ? l Sciences : attrapez le virus ! l S.E.S. : Les SES dès le collège ?
LES TICE
Un européen sur deux se connecte tous les jours
Le fait du jour
Maternelle : autopsie d’un mauvais texte
Le produit de la mission confiée par le Ministre de l’Education au professeur Bentolila est étonnant. A sa lecture, une question simple : cette œuvre apporte-t-elle quelque chose de nouveau ? Afin d’aider chacun de se faire une idée, le Café tente une comparaison entre ce rapport et les textes « officiels » publiés : les programmes de 2002 et le document d’accompagnement de 2006 sur les langages.
Ce dossier est complété des tribunes qui sont parvenues ces jours derniers sur ce texte qui n’en finit pas d’émouvoir les enseignants de maternelle.
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La maternelle et le musée
Les musées sont d’excellents outils pour se remémorer comment, il y a quelques décennies à peine, la bonne société parlait des peuples primitifs ou des pauvres en tous genres. On ne sait pas encore si le dernier rapport de M. Bentolila sur la maternelle finira au musée, mais si on le retrouve au siècle prochain, on ne se lassera pas de s’étonner sur la persistance de cette tendance, même au début du XXIe siècle, consistant à considérer que les sous-populations ne peuvent être qu’instruites à coups de bâtons et de bons sentiments.
Nul doute d’ailleurs que ceux qui sont chargés par l’Etat de les encadrer ne soient, pour ces esprits supérieurs, que des « petits maîtres » bien peu capables de jugement, tant est méprisant le ton de ce rapport lorsqu’il parle de ce qui se fait en maternelle (tous les enseignants qui l’ont lu nous ont immédiatement fait part de ce sentiment dominant).
Mais est-ce bien étonnant au moment ou le Président de la République lui-même, le jour précis où il était intronisé chanoine de Latran devant le Pape catholique, osait dans son discours prétendre que » dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé, parce qu’il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d’un engagement porté par l’espérance ». Bien des mots de la logorrhée bentolilesque renvoient d’ailleurs à ce lexique.
Pour Sarkozy comme pour Bentolila, le pire est-il qu’ils le pensent, ou qu’ils osent le dire tout fort ?
Patrick Picard
L’école au défi du socle
« PISA, PIRLS… Les enquêtes internationales interrogent en profondeur les systèmes éducatifs. Et en France ? Notre École publique peine à réduire les inégalités sociales et scolaires ». Le SE-UNSA organise le 16 janvier, à Paris, un colloque sur le socle commun.
« La loi d’orientation en a acté le principe. Pourtant, deux ans après son vote, sa mise en œuvre est balbutiante, voire erratique ». Parmi les intervenants, François Dubet, JF Boulagnon, etc.
Sur le Café, P. Meirieu : le socle commun
Les tests de lecture en 6ème mis en doute
» N’en doutons pas lorsque l’analyse des résultats de ce test sera publié les médias s’en empareront et les experts iront de leur commentaire pour dénoncer l’incurie de l’école primaire et de ses professeurs et l’inefficacité des méthodes de lecture ». Dominique Grandpierre, professeur en Segpa et spécialiste de la lecture, est en colère. Pour lui les tests de lecture organisés par le ministère et auxquels sont soumis environ 10 000 collégiens de 6ème sont biaisés.
« Si les difficultés de lecture existent en sixième pour trop d’élèves elles sont d’un autre ordre que « l’identification des mots ». Alors pourquoi s’obstiner depuis vingt ans à tester ce type de difficultés ?… Cette analyse dira, sans doute, que les élèves en difficulté ont des lacunes très graves dans l’identification de mots par la voie directe. Peut-il en être autrement lorsqu’à part l’exercice 6 tous les autres ont été conçus pour solliciter la voie indirecte, la voie phonologique ? Peut-il en être autrement lorsque la surabondance d’exercices ne traitant que de la voie indirecte semble vouloir impliquer que la lecture ne serait que d’ordre phonologique. Cette analyse dira, aussi, qu’une anomalie de traitement phonologique semble être fréquemment à l’origine des élèves en difficultés. Peut-il en être autrement lorsqu’on mélange correction orthographique et lecture, lecture de mots et lecture de non-mots ? Or, la lecture de pseudo-homophonie et de pseudos mots conduit obligatoirement à l’utilisation de l’accès en phonologie ». Pour D. Grandpierre le test utilisé oriente les résultats et sert les partisans de la théorie de S. Dehaene. La position de ce scientifique sur la lecture est isolée comme en témoigne le débat sur la lecture.
Lire le texte de D. Grandpierre
Surle Café, le dossier lecture
Cameroun : L’école entre démocratisation et dépréciation
Comme nombre de pays d’Afrique de l’ouest,le Cameroun a du mal à conjuguer l’éducation pour tous et le maintien du niveau scolaire. C’est ce que montre la dernière étude du Pasec réalisée pour la Confemen (Conférence des ministres de l’éducation des pays ayant le français en partage).
De 1996 à 2004, le nombre d’enfants scolarisés au primaire est passé de 2 à 3 millions, avec une hausse importante en 2001 suite à la suppression des frais d’écolage. Globalement les élèves sont davantage issus de familles pauvres.
Revers de la médaille, « dans un contexte où les ménages contribuent à 44% des dépenses d’éducation, cette modification substantielle de la population scolaire a un impact profond sur le système éducatif, en particulier sur les modes de recrutement des enseignants (maîtres des parents, vacataires) et sur les formes de scolarisation (écoles communautaires). Les dépenses publiques d’éducation n’ont pas suivi la progression des effectifs et le coût unitaire moyen a été réduit, ce qui veut dire que le gouvernement dépense moins pour chaque élève ».
Cela se traduit par une baisse sensible du niveau particulièrement en fin de primaire. Celle-ci résulte davantage, pour le Pasec, de la pauvreté des enfants que de la baisse de qualification des maîtres. De nombreux enfants sont sortis de l’école pour participer aux travaux des champs par exemple.
Pour améliorer le niveau le Pasec recommande de diminuer le nombre de redoublements et d’améliorer les pratiques d »évaluation des enseignants.
A Reims, le cirque éducatif a 27 ans
Du 10 janvier au 2 février près de 40 000 scolaires découvriront un spectacle de cirque original dans un des plus beaux cirques en dur à l’ancienne, le cirque de Reims.
Le spectacle est prolongé par un atelier éducatif où les élèves s’entraînent aux arts du cirque et préparent un spectacle. Un dossier pédagogique propose des pistes de travail en classe pour préparer la venue au cirque. Derrière cette opération, la ville de Reims qui depuis 27 ans soutient ce dispositif original.
Les études d’ingénieur « In vivo »
Tester les études d’ingénieur, c’est ce que propose IngéFrance, un organisme qui regroupe plusieurs écoles (Hei Lille, Epf Sceaux, Eigsi La Rochelle, Esigelec Rouen). Il propose aux lycéens de terminale scientifique de passer deux jours dans une des écoles et de se mettre dans la peau d’un élève ingénieur.
L’UNL critique le rapport sur le lycée
« Le rapport de l’IGEN consacré à la filière scientifique contient des constats partagés par tous les acteurs de la communauté éducative mais en déduit des propositions inappropriées et en décalage avec les attentes des lycéens » estime l’UNL. Le syndicat lycéen estime que l’application du rapport entrainerait « une réduction de l’offre de formation pour les lycéens ».
Sur le Café, le rapport surla série S
La Peep veut prendre le train de l’orientation
« Trop souvent déconnectées de la réalité du marché de l’emploi, les équipes éducatives regardent les résultats scolaires comme s’ils constituaient une fin en soi. N’est-il pas temps d’associer les professionnels du monde de l’entreprise aux partenaires éducatifs à l’heure des choix d’orientation ? N’est-il pas temps d’associer encore plus étroitement les parents d’élèves au processus d’orientation ? » L’association de parents d’élèves estime que » orienter tardivement en Première ou en Terminale relève d’une incohérence coupable. La PEEP réitère sa demande que soit mise en place l’initiation d’un projet de l’élève dès la classe de cinquième ». La Peep prend une position qui pourrait être critiquée d’une part par les parents, plutôt demandeurs d’une orientation tardive, d’autre part des experts pour qui l’orientation précoce renforce les inégalités sociales, comme l’Ocde vient de le rappeler.
La Fcpe critique les critères d’évaluation de Darcos
« Quelle pertinence peuvent avoir des indicateurs de dépense, si le fait de supprimer 11 200 postes pour y substituer des heures supplémentaires est en soi un indicateur de la performance du ministre ? » interroge la Fcpe. La première association de parents d’élèves estime que « on aurait pu imaginer que la réussite des élèves à tous les niveaux d’enseignement était la finalité centrale du système éducatif… Cela pouvait se traduire par des critères portant sur la baisse du nombre de jeunes sans qualification, un taux de redoublement fortement réduit ou, plus fondamentalement, une amélioration de la maîtrise des connaissances et compétences transmises par l’Ecole… »
Les ados britanniques préfèrent l’ordinateur au stylo
Selon une étude portant sur 1500 jeunes Britanniques âgés de 11 à 16 ans, la moitié d’entre eux possède leur propre ordinateur. A 75% ils préfèrent le clavier au stylo pour faire leurs devoirs. La même proportion surfe sur Internet tous les jours.
Citoyenneté
Le projet de loi sur la rétention de sûreté devant l’Assemblée
Peut-on maintenir un criminel en prison après l’exécution de sa peine ? Peut-on juger un fou ? L’Assemblée nationale examine aujourd’hui un projet de loi qui innove en ce sens. « Il n’est pas admissible que les auteurs des infractions les plus graves, commises sur les victimes les plus vulnérables que sont les enfants, ne fassent pas l’objet, lorsque cela est strictement nécessaire, de mesures de police ou de sûreté qui, tout en ne constituant ni une peine ni une sanction, sont indispensables au regard de leur dangerosité » estime Rachida Dati. « Il apparaît nécessaire de permettre une mesure de rétention… à l’égard de ces personnes s’il apparaît qu’elles demeurent extrêmement dangereuses après avoir effectué l’intégralité de leur peine privative de liberté ». Le même projet de loi prévoit un jugement d’irresponsabilité pénale pour les malades mentaux.
Les disciplines
Maternelle : Des bébés et des livres
Comment bébé s’empare-t-il des objets culturels ? Comment évolue l’édition des livres d’enfants ? L’association ACCES organise à Beaubourg (Paris) le lundi 14 janvier un colloque sur « la petite histoire des bébés et des livres ». Parmi les intervenants des psychiatres, des psycho-linguistes et bien sûr des éditeurs.
Primaire : Que faites-vous samedi matin ?
C’est la question que le Snuipp pose aux enseignants du primaire suite à la décision ministérielle de supprimer les cours du samedi matin. Le syndicat demande « à quoi devraient être affectées ces heures » en proposant en choix les relations avec les parents, le travail d’équipe, la formation, le soutien individualisé etc. A noter que le ministre a déjà répondu à cette question : les deux heures iront à l’aide individualisée, du moins s’il est possible de la mettre en place.
Sciences : attrapez le virus !
Comment donner le goût des sciences ? Si une solution existe sans doute passe-t-elle par Science in School. Nous avions déjà évoqué cette publication financée par la Communauté européenne. Son dernier numéro (n°7) est simplement éblouissant.
Science in School tient le pari de l’éducation, c’est-à-dire de s’adresser à la fois aux enseignants et aux élèves. Aux premiers il apporte des exemples concrets de pratiques pédagogiques expérimentales. Par exemple David Featonby,un Britannique, propose une série d’expériences qui mette en action des principes scientifiques que l’on peut faire aisément partout et qui soit accessible aux enfants dès le primaire. Par exemple faire flotter une orange avec et sans peau. D’autres articles décrivent les projets pédagogiques Catch a Star et Classroom @ Sea menés par des lycéens ou leurs enseignants. Classroom @ Sea a ainsi emmené des professeurs participer à des recherches en mer.
Ajoutez à cela un article sur la vie et la carrière d’une jeune chimiste catalane (un bon exemple pour l’orientation), quelques articles synthétiques sur des questions scientifiques, une présentation claire et agréable et vous avez une formule gagnante, capable de naviguer entre prof et élève.
Il reste une ombre au tableau : la revue est en anglais. Cela ne nous empêche pas de vous recommander vivement cette revue.
S.E.S. : Les SES dès le collège ?
C’est ce que souhaite Michel Rocard, membre de la commission Pochard. Lors d’une rencontre avec l’Association des professeurs de SES (Apses), M. Rocard a souhaité « qu’un enseignement de sciences économiques et sociales soit dispensé à l’ensemble des élèves du secondaire ». Une position qui convient à l’Apses qui demande « que l’enseignement de SES soit intégré aux enseignements communs de la classe de seconde ».
A l’origine de la rencontre l’audition du délégué interministériel à l’orientation Bernard Thomas devant la Commission Pochard. A cette occasion, M. Rocard avait violemment critiqué l’enseignement des SES. Si la réconciliation semble faite entre l’ancien ministre et l’Apses, on est bien obligé de rappeler que la revendication d’un enseignement des SES dès le collège était à l’origine une suggestion de B. Thomas pour redresser un enseignement des SES jugé néfaste…
Sur le Café, les SES sous pression
les tice
Un européen sur deux se connecte tous les jours
Selon une étude de l’EIAA, un consortium d’annonceurs sur Internet, 47% de Européens se connectent tous les jours. Ce taux monte à 66% chez les 16-24 ans. Les usages montants concernent la vidéo surle net, les actualités, les réseaux sociaux.
le Cafe
Les anciens Expresso ?
Les archives complètes de L’Expresso
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