Par François Jarraud
Première lecture officielle de Pirls et Pisa
Il revenait hier à la Depp, direction des études du ministère de l’éducation nationale, de donner une première interprétation officielle des deux grandes enquêtes qui nous occupent depuis une semaine :Pirls et Pisa. Pour la première,la Depp retrouve les analyse de 2001.
L’analyse de Pisa 2006 permet de situer sur des compétences précises les faiblesses françaises. « Les élèves français réussissent mieux dans le domaine des raisonnements scientifiques que dans celui faisant appel à une utilisation des connaissances » relève la Depp. Mais une information mériterait davantage d’analyse : » Entraînant une baisse globale de 17 points entre 2000 et 2006, le pourcentage des élèves de niveaux faible et très faible est passé de 15 à 22% (en moyenne dans l’OCDE on est passé de 18 à 20%), avec dorénavant 8,5% des élèves de niveau très faible, contre 4% en 2000. »
Surle Café,lire le compte-rendu de F Solliec
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lesdossiers/Pages/2007/pisa06_analysesDEPP.aspx
N. Mons : Un système éducatif qui doit encore s’améliorer
« Je n’irai pas le sens du discours catastrophiste qui a cours actuellement » nous confie Nathalie Mons, maître de conférences en sciences de l’Education à l’Université de Grenoble II et membre du consortium de PISA 2009. « Les résultats de PISA 2006 sur la culture scientifique sont dans la continuité de ceux de PISA 2000 sur la compréhension de l’écrit et de PISA 2003 sur la culture mathématique. Ils révèlent un système éducatif qui doit encore s’améliorer mais qui n’est pas en queue de peloton ».
N. Mons tire un enseignement principal de l’enquête Pisa : » la nouvelle étude de PISA 2006 le confirme : les pays qui réussissent le mieux comme la Finlande ou la Corée sont également ceux qui ont le plus faible nombre d’élèves en grande difficulté scolaire. Pour améliorer nos performances, il ne faut donc pas aller vers un système éducatif élitiste qui viserait à développer une élite conséquente au détriment des élèves les plus faibles, avec par exemple un retour des filières dans notre collège unique ». Un programme nécessaire mais qui prend l’opinion majoritaire à rebrousse poil.
Surle Café lire la suite de l’article de N. Mons
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lesdossiers/Pages/2007/Nath[…]
P. Meirieu : Le collège est à reconstruire
« l’enquête… privilégie, à juste titre, les savoirs transférables, l’autonomie intellectuelle, la compréhension des problèmes plutôt que la restitution des solutions. Le moins qu’il nous faudrait faire serait de nous demander si, en dépit de quelques injonctions dans les programmes, c’est bien ce type de travail qui est développé en France, dans les classes et au quotidien ». Pour Philippe Meirieu, les mauvais résultats de Pisa reflètent des objectifs pédagogiques désuets. Il met aussi en cause les usages pédagogiques du collège. » Nous payons au prix fort le manque de courage politique dans ce domaine, les réformes en trompe l’œil, la désaffection des initiatives comme les Itinéraires de découverte. Depuis longtemps, de nombreux chercheurs considèrent qu’il faut cesser de considérer le collège comme un « petit lycée » et s’engager dans une refonte en profondeur des champs disciplinaires et des méthodes pédagogiques. Il est temps de s’y mettre ».
Sur le Café, lirela suite de l’article de P. Meirieu
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lesdossiers/Pages/2007[…]
PISA : B. Suchaut : Etre vigilant sur les mesures politiques
« S’il est incontestable, d’un point de vue relatif, que notre pays est moins bien classé en 2006 qu’il ne l’était en 2003 ou en 2000 dans cette même enquête, ceci reste insuffisant pour se prononcer réellement sur la qualité de notre système éducatif » estime Bruno Suchaut (IREDU). Cela parce que « PISA mesure l’expérience scolaire, mais aussi familiale et personnelle, accumulée par les jeunes de 15 ans depuis leur naissance. Il est par conséquent difficile de relier un score moyen des jeunes français avec les seules caractéristiques de l’enseignement secondaire ».
Aussi, pour lui il est urgent d’attendre avant d’avancer des remèdes. » Il reste à présent aux spécialistes à… identifier les facteurs explicatifs à différents niveaux : du pays lui-même et de son contexte socio-économique et culturel, de l’organisation global du système éducatif, du fonctionnement des établissements et des conditions socio-économiques et culturelles du milieu familial de l’élève. C’est uniquement à partir de ces analyses que l’on pourra réellement dégager des pistes d’actions en matière de politique éducative… Il faut donc être vigilent sur les mesures politiques qui pourraient être prises rapidement à partir de la publication des résultats de PISA 2006 sans qu’aucune analyse complémentaire et spécifique sur la situation de la France ne soit effectuée ».
Surle Café, lire la suite de l’article de B. Suchaut
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A. Giordan : Pisa ne dit pas l’essentiel…
« PISA n’est qu’un « thermomètre », contestable comme tout thermomètre. Il confirme cependant ce que nous avançons depuis un certain temps ! Mais l’essentiel n’est pas là… Qu’ont réellement appris les élèves en fin de scolarité obligatoire ? En termes de connaissances bien sûr, mais également en termes de démarches ou d’esprit scientifique ? Qu’en font-ils ensuite sur un plan personnel, professionnel ou sur un plan citoyen, face aux enjeux d’une société transformée par les sciences et les techniques. Sur ces plans, PISA est muet ; or le bilan est plus dramatique et les savoirs importants ne sont pas à l’école. » André Giordan réagit à la publication de Pisa pour appeler à une réflexion sur l’enseignement des sciences. « La priorité n’est plus d’enseigner les sciences pour elles-mêmes, mais au travers des sciences et des techniques d’introduire chez l’apprenant une disponibilité, une ouverture sur les savoirs, une curiosité d’aller vers ce qui n’est pas évident ou familier. S’approprier des démarches de pensée prend alors une place prépondérante. L’individu doit pouvoir mettre en oeuvre à côté des démarches expérimentales (observation et classification comprises), des démarches systémiques ou pratiquer la modélisation, l’argumentation et la simulation ».
Sur le Café,lire l’article d’André Giordan
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lesdossiers/Pages/2007/PI[…]
Surle Café, autre article d’A. Giordan
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lesdossiers/Pages/2007[…]
Surle Café, autre article d’A. Giordan
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lexpresso/Pages/24102007EDD.aspx