LE FAIT DU JOUR
Accompagnement scolaire : un nouveau dossier du Café
ÉDITORIAL
La journée d’un écolier à l’école maternelle : ne pas oublier la pause méridienne avec le temps du repas au restaurant scolaire !
LE SYSTEME
La lecture, PIRLS et la réforme du primaire l E. Maurin : il faut poursuivre la démocratisation l Seconde carrière : Un décret élargit la mobilité des fonctionnaires l In memoriam Madeleine Freinet l Bulgarie : Que faire au bout de 26 jours de grève ?
L’ÉLÈVE
Le Salon de l’éducation : J – 21 l Illettrisme : Portrait robot
LA CLASSE
Lalonde 2007 : L’éducation en débats l Le 3ème Forum des enseignants innovants à Helsinki l A Nantes, l’université d’automne des Clionautes l Premiers secours
LA RECHERCHE
Recherches en éducation n°4
CITOYENNETE
Rééquilibrage ou renforcement : le projet de réforme de la constitution
LES DISCIPLINES
Documentation : Le lire, l’arbre, le CDI l Primaire : le groupe de travail sur la maternelle l EPS : Une image positive, une place à défendre l EDD : L’Onu publie Géo 4 l EDD : La censure de Washington l Histoire : Colloque de Craonne l SES : Dessine-moi la société l SES : Le colloque de l’Apses
LES TICE
Correctif indispensable pour Real Player
Le fait du jour
Accompagnement scolaire : un nouveau dossier du Café
« Coup de pouce », « permanence devoirs », « aide aux devoirs », les appellations sont multiples, mais il s’agit de la même famille : offrir aux élèves un espace gratuit (ou à très bas coût) permettant de travailler hors de l’école à une meilleure réussite scolaire. Initiés dans les années 70, largement développés dans les années 80 avec la décentralisation, il n’est aujourd’hui pas une ZEP qui ne compte sur son territoire un ou plusieurs de ces dispositifs. On estime que 150 000 à 200 000 élèves sont concernés. Ils devraient être encore plus nombreux en 2008 puisque le ministre a décidé de généraliser l’accompagnement scolaire. Dans ce nouveau dossier mensuel, le Café interroge la légitimité et l’efficacité du dispositif sur lequel on met autant d’espoir.
L’efficacité de l’accompagnement scolaire est-elle mesurable en terme de résultat scolaire ? Le Café interroge les spécialistes comme Dominique Glasman ou Bruno Suchaut. Il enquête également dans des collèges à Nevers et en Ile-de-France. Il interroge les associations partenaires comme les Cemea ou l’Andev.
Quel avenir pour cet accompagnement ? La mesure est-elle capable d’établir « l’égalité des chances » ? Ce Dossier mensuel vous aide à construire une opinion.
N’hésitez pas à réagir sur les actualités qui vous interpellent, comme sur la plupart des articles du Café en vous rendant dans le forum correspondant (menu de droite). Pour pouvoir réagir, il faut préalablement s’être inscrit sur le site et être identifié. À très vite ! |
La journée d’un écolier à l’école maternelle : ne pas oublier la pause méridienne avec le temps du repas au restaurant scolaire !
L’école maternelle est un sujet qui revient souvent à l’actualité. D’ailleurs à l’heure où j’écris ces lignes se terminent la consultation des partenaires sur l’école maternelle au ministère de l’Education nationale. Beaucoup de questions se posent lorsque l’on cherche à définir la qualité de l’accueil à l’école des jeunes enfants. Une des questions, qui n’est sans doute pas toujours traitée avec le soin qu’elle mérite, est de savoir la place qu’il faut accorder au temps de repas et de pause méridienne. En effet, de plus en plus d’enfants, pour répondre aux besoins ou aux attentes des parents, restent déjeuner au restaurant scolaire.
Un élément de la loi d’orientation sur l’Education de 1989, repris dans la loi de 2005, affirme que les temps périscolaires doivent faire partie du projet d’école. Certes, ce temps est sous la responsabilité de la collectivité locale, mais, pour l’enfant, personnage central de cette « histoire d’un jour d’école », la journée est une continuité. Il ne peut comprendre les subtilités des passages de responsabilités d’une structure à l’autre. Il est donc essentiel que les partenaires concernés construisent ensemble un projet d’accueil global et cohérent, respectueux du rythme et des besoins de l’enfant. Le projet d’école doit par conséquent intégrer ce temps de pause méridienne.
Respecter le rythme de l’enfant voudra dire prendre en compte son besoin de s’alimenter et son besoin de se reposer, voire de dormir en fonction de l’âge de l’enfant. La question se pose donc pour ces enfants qui ont besoin de faire la sieste. L’idéal est qu’ils puissent se coucher après le repas sans avoir à attendre le retour du temps scolaire. Encore faut-il que la collectivité locale et les enseignants se soient mis d’accord pour bien l’organiser ! De toutes façons, plus tôt se sont couchés les enfants, mieux ils dormiront et plus tôt ils seront réveillés pour reprendre, dans de bonnes dispositions, les activités scolaires de l’après midi. Alors pourquoi ne pas profiter du fait que respect du rythme et efficacité font bon ménage.
Une autre question qui se pose est la continuité. Ces enfants de maternelle ont particulièrement besoin de repères et bon nombre d’entre eux ont du mal à vivre les ruptures. Or, passer du temps scolaire, avec un binôme enseignant-ATSEM, au temps de la pause méridienne peut être brutal si ce sont de nouvelles personnes qui s’occupent d’eux. Plusieurs communes ont mis en œuvre une solution qui consiste à organiser le temps de travail des ATSEM, qui étaient présentes sur le temps scolaire le matin, afin qu’elles assurent l’encadrement éducatif des enfants durant le temps du repas et de la pause méridienne. A condition d’avoir, en accord avec l’équipe enseignante, leur propre temps de pause, elles deviennent les personnes référentes qui peuvent ensuite être les relais d’informations auprès des enseignants.
Une autre question à traiter est la valeur éducative de la restauration scolaire. En effet le temps du repas doit être un temps éducatif. Il permet, certes, d’évoquer l’éducation nutritionnelle mais aussi l’éducation comportementale autour des besoins d’autonomie et de socialisation. Ces besoins visant la construction identitaire et l’épanouissement de l’enfant rejoignent les objectifs de l’école maternelle. Le lien avec le projet d’école trouve encore ici son évidence afin que toutes les personnes, chacune dans leurs missions respectives, agissent en cohérence pour lui apprendre progressivement à faire seul (dessiner, compter mais aussi utiliser ses couverts et se servir) et à vivre en groupe (respect des autres et du matériel mais aussi apprendre à se servir et à participer aux tâches collectives).
Tous ces aspects de complémentarité, entre le temps scolaire et le temps de pause et de repas le midi, favorisant un accueil global sont évoqués dans la norme de service restauration scolaire publiée par l’AFNOR en octobre 2005. Il est tout de même important de préciser qu’une telle complémentarité ne peut se construire ni se réguler sans des temps de réunions et de concertation programmés entre les différentes équipes.
Michel Le Jeune
Chargé de mission restauration d’enfants et de jeunes, Ligue de l’enseignement.
Retrouvez tous les mercredis la tribune de la Ligue de l’enseignement !
La lecture, PIRLS et la réforme du primaire
« Encore nous avons perdu des places… Aujourd’hui, sur 40 pays, nous sommes dans les six derniers. Même la Bulgarie est devant nous ». S’exprimant au grand jury RTL, Xavier Darcos a annoncé de mauvais résultats pour la France à l’enquête internationale PIRLS 2006. Il a aussitôt annoncé une « clarification » des programmes de l’école : « Il faut que dans les objectifs de l’école primaire que nous centrions sur l’écriture, la lecture, le français. Sans maîtrise de la langue, nous ne ferons rien »
Les premiers résultats de l’enquête PIRLS 2006 devraient être publiés dans trois semaines. PIRLS évalue les habiletés des élèves de 9 ans par rapport à la lecture de textes littéraires et informatifs. 43 pays ont participé à cette enquête qui fait suite à Pirls 2001 et à une première étude en 1991.
L’enquête de 2001 avait déjà montré une position médiocre de la France. 12 pays faisaient mieux qu’elle, 15 moins bien et 7 avaient des résultats similaires. A noter que la Bulgarie, citée par le ministre en repoussoir, obtenait d’excellents scolaires en 2001, se classant 4ème. Les résultats français étaient un peu plus faibles en 2001 qu’en 1991. Les propos de X. Darcos laissent penser que la position de la France a continué à empirer depuis 2001.
Comment expliquer ce phénomène ? Nous avons interrogé Bruno Suchaut, qui avait travaillé sur les résultats de 2001. Qui est responsable de ce fiasco éventuel ?
« Il est vrai que depuis 30 ans », nous dit B. Suchaut, « le classement de la France dans les évaluations internationales est moins favorable. Pour l’école primaire on ne dispose que peu d’évaluations et les résultats de PIRLS 2006 constitueront une base de comparaisons pertinente (mise en rapport des résultats de PIRLS 2001).
Les causes de cette baisse relative de qualité n’est en tout cas pas à mettre du côté des ressources car, le coût par élève a augmenté significativement dans la même période. Les conditions globales d’enseignement se seraient donc plutôt améliorées (en termes de taux d’encadrement notamment). La problème est que le système éducatif français (école primaire notamment) n’a pas pu transformer efficacement les ressources en résultats.
La recherche des causes de ces moindres performances n’est pas aisée, car elle demande à bien séparer ce qui tient au contexte économique et sociale du pays (et donc des caractéristiques socio-économiques de la population) de ce qui tient au fonctionnement de l’école. La mise à disposition des données de PIRLS 2006 permettront d’examiner plus en détail la part de chacun de ces facteurs.
Ce que l’on sait en revanche, c’est que le pilotage de l’école primaire n’est pas efficace actuellement, d’autant plus que des réformes se succèdent sans qu’elle ne puissent véritablement être appliquées. Mais de là à penser que c’est la seule raison des baisses de performances….
On peut supposer que les enseignants ont besoin de repères stables pour leurs pratiques, ce qui n’est pas le cas actuellement dans les discours successifs des ministres (comme on peut le voir au sujet du débat sur l’enseignement de la lecture par exemple)
Je ne pense pas que les solutions soient à rechercher du côté de prescriptions officielles car on sait que les modalités de mises en oeuvre des textes portant sur les pratiques sont difficiles. C’est sans doute plus dans une réflexion sur une nouvelle organisation du pilotage de l’école, plus proche des classes, des enseignants et des élèves qu’il faut s’orienter.
Après tout, la société a beaucoup évolué ces dernières décennies, l’école a connu aussi des évolutions dans son organisation, mais rien n’a changé dans l’organisation des mécanismes de gestion pédagogique, de pilotage et d’évaluation des enseignants, des établissements et des élèves ».
Eric Maurin : Il faut poursuivre la démocratisation de l’enseignement
Invité à l’université d’automne du Snuipp à La Londe-les-Maures (83), Eric Maurin s’est confié à l’AFP. « Le diagnostic est sans appel: les générations qui ont bénéficié de ces réformes ont un niveau moyen de formation plus élevé et réussissent mieux que les personnes sélectionnées très tôt à l’entrée du collège » a déclaré l’économiste faisant allusion aux réformes de démocratisation de l’école (collège unique par exemple). « Il y a aujourd’hui beaucoup de scepticisme autour des efforts engagés, comme si ces politiques avaient raté leurs objectifs, ou étaient incohérentes avec le marché de l’emploi. Je constate pour ma part que l’effort réalisé à cette époque a payé : le niveau de formation des personnes au moment de chercher un emploi a bondi. Et la détérioration, en cours à ce moment là, de la situation des jeunes à l’entrée du marché du travail, s’est arrêtée ».
Le collège unique dans le Café
Seconde carrière : Un décret élargit la mobilité des fonctionnaires
Un décret publié au J.O. du 28 octobre facilite les mises à disposition de fonctionnaires d’une administration à l’autre. Cela permettra à des fonctionnaires de travailler durant trois ans dans une autre administration tout en gardant leur corps d’origine. Cela pourrait donc faciliter la seconde carrière des enseignants.
In memoriam Madeleine « Baloulette » Freinet
Madeleine Freinet, la fille d’Elise et Célestin Freinet, a été enterrée le 26 octobre, dans le village de son père, à Gars (06). Elle avait joué un rôle important dans la construction de la pensée pédagogique de son père. Après son décès elle avait publié et sauvegardé son œuvre. Nous avons demandé à Muriel Quoniam, présidente de l’Icem Freinet, d’évoquer sa mémoire.
Bulgarie : Que faire au bout de 26 jours de grève ?
« De nombreux enseignants sont épuisés et des dizaines sont tombés malades » nous écrit notre correspondante en Bulgarie Anna A. Et, selon l’agence de presse Novinite, les enseignants bulgares seraient en train de mettre fin à leur grève. Le gouvernement refuse de recevoir les représentants syndicaux et mise sur l’épuisement alors que le mouvement arrive à son 26ème jour de grève.
Rappelons que la Bulgarie est un des pays européens investissant le moins dans son système éducatif : 4,2% du PIB (5,7% en France). Le salaire moyen des enseignants est de 150 euros. C’est moins que le salaire moyen dans la fonction publique bulgare (218 euros) et dans le privé (159 euros). Même exprimé par rapport au Pib local, le salaire des enseignants bulgares pèse environ la moitié de celui de leurs collègues français. Le mouvement enseignant demande le doublement des salaires et une progression des dépenses éducatives à hauteur de 5% du PIB.
Le pari gouvernemental sera-t-il gagnant ? La majorité des enseignants ont désavoué leurs syndicats et refusé d’accepter un compromis négocié avec le gouvernement qui accordait 22% d’augmentation. Pour autant, nous écrit notre correspondante bulgare, l’épuisement est réel. Une des plus longues grèves enseignantes en Europe peut-elle se terminer ainsi en silence ?
Dans le Café, actualité du 1er octobre
Le Salon de l’éducation J – 21
« Vous êtes collégien, lycéen, vous vous interrogez sur l’orientation, le choix de filières, sur les formations qui s’offrent à vous, Vous êtes enseignant, désirez connaître les pédagogies nouvelles, vous familiariser avec les outils d’apprentissage du futur, rencontrer des collègues,; Vous êtes chef d’établissement, désirez tout savoir sur les nouveaux équipements, maîtriser les nouveaux outils de gestion » , alors venez au Salon de l’Education. Ce rendez-vous national aura lieu du 22 au 25 novembre.
Illettrisme : portrait-robot
L’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme publie un document synthétique sur l’illettrisme en France. Près de 3,1 millions de français sont en situation d’illettrisme soit 9% des 18-25 ans mais 30% des 46-55 ans. La moitié des illettrés a plus de 45 ans, 74% sont nés dans des familles où on ne parlait que le français. Si 10% des illettrés vivent en zone urbaine sensible, dans ces zones, le taux d’illettrisme (18%) est le double du taux national. Si le taux d’illettrisme des jeunes reçus à la Journée d’appel et de préparation à la défense est de 4,8%, certaines académies ont un taux presque double : Amiens, Lille.
La classe
Lalonde 2007 : L’éducation en débats
Une fois de plus, fallait-il être un peu dingue pour aller passer trois jours à 50 m de la mer, à ses frais, à écouter sur son temps de vacances des chercheurs qui viennent vous prendre la tête avec leurs recherches ? La 7ème université d’automne du Snuipp, à Lalonde-les-Maures (83), a pourtant réuni des centaines d’enseignants.
Il faut dire que le programme était, cette année encore, exceptionnel. Eric Maurin est intervenu en défense du collège unique. Bernard Rey explique la pratique et les enjeux sociaux du livret de compétences, Jacky Cailler ceux du tutorat. Le Café a aussi écouté Elisabeth Bautier sur le discours pédagogique, Danielle Manesse sur l’orthographe etc.
Découvrez notre dossier spécial
Le 3ème Forum des enseignants innovants à Helsinki
Il y a Victor Ngobeni, un enseignant sud-africain qui manie à merveille la pédagogie de projet. Cet enseignant gallois qui propose à ses élèves de découvrir la sciences à travers des enquêtes. Cette collègue suédoise qui a lancé un pont entre sa classe et une classe malgache. Deux cents enseignants, venus de 40 pays, autant d’experts des systèmes éducatifs sont réunis cette semaine à Helsinki. Ils participent à un double événement organisé par Microsoft : le troisième Forum annuel international des enseignants innovants (ITF) et le Sommet mondial de l’Ecole du futur.
Les participants exposent leurs réalisations au cours d’une compétition couronnée, à l’américaine, par des awards. Au-delà de la compétition, le forum est propice aux découvertes de systèmes et d’initiatives pédagogiques.. et aussi aux moments d’échanges… La délégation française présente 4 projets : Cyberfax ! du Clémi, le site monanneeaucollège de Fabien Crégut , Weblettres et un projet sur l’environnement développé par Sébastien Cathala (Projetice). L’événement est complété par une réflexion sur l’Ecole du futur qui réunit plutôt des responsables des systèmes éducatif. Le Café Pédagogique est présent et rend compte dans un blog du quotidien de cette grande fête des enseignants.
Sur le Café, Philadelphie l’Ecole du futur
Sur le Café l’Ecole du futur d’Amiens
A Nantes, l’Université d’automne des Clionautes
Ils sont une vingtaine de passionnés de leurs disciplines, l’histoire et la géographie, des profs qui profitent de leurs vacances pour travailler, se former, échanger…A Nantes, sur 3 jours, se tient l’Université d’automne des Clionautes, une association qui promeut l’utilisation d’une pédagogie active au service des élèves, où ceux-ci sont acteurs de leurs savoirs, se construisent leurs propres outils… Que font-ils ici? Hé bien eux aussi se mettent en scène, avant de transmettre, il faut bien tester, s’exercer, se former…. Pour en savoir plus, nous interrogeons Caroline Jouneau-Sion, présidente de l’association des Clionautes.
Lire le reportage de Lucie Gillet
Le programme de l’université d’automne des Clionautes :
Le site de l’association les clionautes
Premiers secours
La loi du 9 août 2004 a rendu obligatoire la formation des élèves aux premiers secours. Les élèves doivent pouvoir obtenir l’Attestation de formation aux premiers secours (AFPS) au collège et une première formation à l’école (l’APS). Voilà pour les textes.
Sur EduScol, la Dgesco rappelle les textes. Elle publie la brochure « Apprendre à porter secours » à destination des enseignants du primaire. Les nouveaux stagiaires du primaire doivent posséder l’AFPS. Reste que cette mesure et les textes seuls ne suffiront pas à faire entrer cette formation dans tous les établissements.
Les premiers secours sur EduScol
La recherche
Recherches en éducation n°4
« Les behavioristes voulaient se débarrasser du concept de représentation. Non seulement ils ont échoué, mais la représentation est aujourd’hui le concept le plus central de la psychologie. Concernant le développement des connaissances mathématiques chez l’enfant, la représentation n’est pas faite seulement de nombres, de figures, de dessins, de diagrammes, de tableaux, de graphes ou d’algèbres, mais aussi de formes intériorisées d’activité en situation. L’activité est davantage que la conduite : la conduite n’est que la partie visible de l’activité. Dans ces conditions, pour analyser les conduites mathématiques, il faut s’interroger sur l’activité de représentation sous-jacente. » Gérard Vergnaud ouvre ce numéro 4 de Recherches en éducation qu interroge les apprentissages.
Citoyenneté
Rééquilibrage ou renforcement : Le projet de réforme de la constitution
La réforme de la constitution constitue un thème intéressant pour l’éducation civique. « La constitution est déséquilibrée dans la mesure où les attributions du Président de la République s’exercent sans contrepouvoirs suffisants et sans que la responsabilité politique de celui que les Français ont élu pour décider de la politique de la nation puisse être engagée. Il s’en déduit que le rééquilibrage des institutions passe d’abord, dans le cadre du régime tel qu’il fonctionne aujourd’hui, par un accroissement des attributions et du rôle du Parlement… Telle a été la première constatation du Comité. La deuxième est relative à la nécessité, apparue du fait de la survenance des expériences dites de « cohabitation », de clarifier les attributions respectives du Président de la République et du Premier ministre… Troisième constatation du Comité : les institutions de la Ve République ne reconnaissent pas aux citoyens des droits suffisants ni suffisamment garantis ». Selon le « Comité de réflexion et de proposition sur la modernisation et le rééquilibrage des institutions », qui a remis son rapport le 30 octobre, ces trois objectifs orientent le projet de réforme de la constitution. Qui ne serait d’ailleurs d’accord avec ce constat ?
Ces objectifs se retrouvent-ils dans le projet ? S’agissant du président de la République, l’article 16, unique parmi les démocraties, qui autorise le président, quand il le souhaite, à se comporter en dictateur resterait en place, il serait simplement soumis à un contrôle parlementaire au bout de 30 jours (si le parlement existe encore au bout de 30 jours de dictature incontrôlée…). L’état de siège ferait également l’objet d’un vote au bout de 12 jours. Les autres articles projetés renforcent considérablement les pouvoirs du président de la République. Celui-ci « définit la politique de la nation », ce qui est le rôle actuel du premier ministre, tout en restant, à la différence de celui-ci, irresponsable. Le président s’exprimerait comme il le veut devant l’Assemblée dans les mêmes conditions d’irresponsabilité. Le calendrier électoral resterait soumis à l’objectif d’obtenir une majorité présidentielle (élections législatives au moment du second tour des présidentielles). Ajoutons que la Commission a aussi pensé à augmenter très concrètement les moyens d’action matériels de l’Elysée en le dotant d’un véritable budget.
Les pouvoirs du parlement seraient-ils réellement renforcés ? Certes l’article 49.3 qui permet d’adopter une loi sans qu’elle soit votée serait limité aux lois de finances, ce qui constitue un recul sensible pour le pouvoir exécutif. Certes les assemblées auraient davantage de liberté dans la fixation de leur ordre du jour. Mais parallèlement elles verraient leur droit de débattre limité : réduction automatique du droit d’amendement, limitation de la durée des débats, et même, cela ne s’est pas vu depuis Napoléon III, vote sans débats, ceux-ci étant réservés aux commissions.
Le troisième objectif, renforcer les droits des citoyens, occupe 26 pages dans un rapport de 96 pages. La Commission prévoit l’amorce d’un référendum d’initiative populaire sous contrôle parlementaire mais augmente aussi les pouvoirs référendaires du président en cas de désaccord entre les assemblées. Le Conseil supérieur de la magistrature ne serait plus présidé par le chef de l’Etat mais par une personnalité nommée par lui. Le projet prévoit la création d’un « Défenseur des droits fondamentaux » à rôle strictement consultatif. Enfin l’article 34 serait modifié pour permettre une application rétroactive de la loi, une mesure curieuse qui n’a comme précédent que Vichy.
Dans Le Monde, Didier Maus demande un renforcement des pouvoirs du gouvernement. » Une extension démesurée, de droit ou de fait, du rôle du président de la République débouche sur un véritable enjeu de démocratie. Le Parlement ne peut remplir son office de représentant de la volonté générale que s’il rencontre en face de lui un gouvernement disposant d’une réelle liberté d’action…Le renforcement de l’influence de l’Assemblée nationale et du Sénat exige un renforcement simultané de l’autonomie politique du gouvernement, donc une mise en retrait, au moins, par les affaires ordinaires, du président de la République… Que le président de la République, compte tenu de son mode d’élection et de la brièveté de son mandat, éprouve le besoin d’exposer devant le Parlement, c’est-à-dire les deux assemblées réunies, son « Rapport sur l’état de la France » peut se justifier, à condition toutefois que cette descente du président dans l’arène parlementaire permette aux députés et aux sénateurs de réagir et d’exprimer leurs opinions. Une déclaration unilatérale sans débat déboucherait, un jour ou l’autre, sur une formule inspirée de l' »Adresse en réponse au discours du Trône ».
La constitution a souvent été réformée : 15 fois durant les 12 dernières années. C’est que souvent les modifications envisagées ne touchaient pas à l’équilibre démocratique. Le projet de la Commission accentue nettement la présidentialisation du régime. On peut se demander si le projet ne revient pas à tailler une constitution sur mesure et sur l’instant au nouveau président. De Gaulle avait attendu 4 ans après 1958 pour proposer par référendum une modification de la loi fondamentale. Il n’avait pas pensé à solliciter une augmentation de 140% de son salaire…
Les disciplines
Documentation : Le livre, l’arbre et le CDI
Travailler avec un artiste quel intérêt ? Savoirs CDI donne à lire l’expérience menée au collège Saint-Exupéry de Chaumont (60).
Primaire : Le groupe de travail sur la maternelle
Depuis le 28 septembre, le groupe de travail se réunit hebdomadairement. Le 19 octobre le Snuipp est intervenu sur la formation des enseignants de maternelle pour demander « une meilleure définition des dimensions spécifiques de l’école maternelle en formation initiale et continue : psychologie de l’enfant, langage, « gestes professionnels » adaptés aux rythmes et besoins de la petite enfance, mais aussi travail d’accompagnement des programmes ». Le 12 octobre, la scolarisation à deux ans était un point d’achoppement. Le syndicat organise le 27 novembre un colloque à Paris sur l’identité de l’école maternelle, le langage, l’évaluation.
E.P.S. : Une image positive, une place à défendre
Sous la plume de Jeanne Benhaïm-Grosse, le ministère publie les résultats d’une enquête sur « l’image du sport scolaire et les pratiques d’enseignement au lycée et au collège en 2005-2006 ». L’étude établit la grande popularité de l’EPS chez les élèves. Les deux tiers d’entre eux y prennent plaisir et estiment que c’est nécessaire à leur santé. Seules les filles tempèrent cet intérêt à partir du lycée.
A cet enthousiasme répond celui des enseignants. Le goût de la pratique physique, le plaisir d’enseigner, le contact avec les jeunes sont les trois premiers motifs de leur entrée dans le métier. Si concrètement les professeurs se sentent bien intégrés dans l’établissement, si les nécessités de l’eps sont prises en charge dans la grande majorité de ceux-ci, « les enseignants éprouvent un certain malaise » sur la considération envers leur discipline.
E.D.D. : L’ONU publie Geo 4
Avec « Global Environment Outlook », l’Unep, organisme onusien pour l’environnement, publie une intéressante synthèse sur les rapports entre développement et environnement. En 10 chapitres,le rapport fait le point des défis à relever par l’humanité, qu’il s’agisse de l’air, l’eau, le sol etc. L’ouvrage dispose d’une documentation importante mise au profit d’une cause : montrer que l’intérêt humain et économique du développement durable. Un document à télécharger.
E.D.D. : La censure de Washington
A-t-on le droit dans l’administration Bush de parler librement de l’environnement ? Selon le B.E. Etats-Unis, Julie Gerberding, directrice du Centers for Disease Control, un organisme officiel, a été censurée par la Maison Blanche. Son intervention devant une commission du Sénat sur les impacts du changement climatique sur la santé a été amputée de toute la partie relative aux effets présumés de ce phénomène.
Histoire : Colloque de Craonne
« Adieu la vie, adieu l’amour,
Adieu toutes les femmes
C’est bien fini, c’est pour toujours
De cette guerre infâme
C’est à Craonne sur le plateau
Qu’on doit laisser sa peau
Car nous sommes tous des condamnés
Nous sommes les sacrifiés »
Cette célèbre « chanson de Craonne » symbolise l’extrême dureté du conflit et aussi ses effets sur le moral des poilus de la 1ère Guerre mondiale. Or obéissance et désobéissance, acceptation et refus de la guerre sont au cœur d’une bataille entre historiens. Dans ce combat,le CRID 14-18 a pris parti et organise très symboliquement à Craonne, le 9 novembre, puis à Laon le 10, un colloque sur la question de l’obéissance.
S.E.S. : Dessine-moi la société
Sur son blog, Christophe Foraison donne à voir l’histoire des représentations de la société de la pyramide aux interprétations de Marx, Mendras ou Bourdieu. A voir !
S.E.S. : Le colloque de l’Apses
Objet de vives critiques dans certains milieux, les S.E.S. sont au cœur d’une bataille médiatique. L’Apses (association des professeurs de SES) organise le 17 novembre, à Paris, un colloque sur « les SES dans le lycée du 21ème siècle ». Parmi les intervenants : des représentants des associations disciplinaires, des syndicats, des chercheurs (R. Establet, B.Magliulo).
les tice
Correctif indispensable pour Real Player
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le Cafe
Le Café en vacances
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