Par François Jarraud
« Aucun pays réellement désireux d’atteindre les objectifs de l’Éducation pour tous ne devrait voir son action entravée par le manque de ressources ». C’est ce que la Communauté internationale a promis en 2000 lors du Forum mondial sur l’éducation. Sept ans plus tard, le Recueil de données mondiales sur l’éducation de l’Unesco montre que l’effort éducatif se heurte souvent sur le manque de ressources.
Le Recueil met en évidence les énormes inégalités dans l’investissement éducatif. Ainsi alors que les pays développés consacrent plus de 5% de leur PIB à l’éducation, les pays d’Asie centrale et orientale dépensent moins de 3%. » Les gouvernements consacrant beaucoup d’argent à l’éducation y affectent huit à vingt fois plus d’argent, en termes relatifs, que les pays qui investissent le moins dans ce secteur. Onze pays affichent ainsi des dépenses publiques en éducation qui ne dépassent pas 2 % du PIB. Il s’agit, pour les États arabes, des Émirats arabes unis (1,3 %) et du Qatar (1,6 %), pour l’Asie de l’Est et le Pacifique, de l’Indonésie (0,9 %) et du Cambodge (1,9 %), de la République dominicaine (1,8 %) et des Bermudes (1,9 %) pour les Caraïbes et enfin, de la Guinée équatoriale (0,6 %), du Cameroun (1,8 %), de la Zambie (2,0 %), de la Gambie (2,0 %) et de la Guinée (2,0 %) pour l’Afrique subsaharienne » (celle-ci dépense en moyenne 4,5%).
A ces inégalités relatives s’ajoutent les écarts absolus. Qui sait par exemple que le budget de l’éducation français est supérieur aux dépenses d’éducation de tous les pays d’Afrique subsaharienne ? » C’est au Congo, en Guyane et à Sainte-Lucie que la situation est la plus dramatique. En termes réels, les dépenses d’éducation ont en effet diminué d’un tiers par rapport à 1999″.
Enfin le rapport montre les inégalités internes. Par exemple en Erythrée la moitié des enfants ne sont pas scolarisés et ne bénéficient pas de ces dépenses. En Inde la majorité des enfants a accès à l’enseignement primaire peu coûteux mais est exclue des niveaux supérieurs qui consomment un fort pourcentage des ressources. Le gestion pédagogique des systèmes éducatifs affecte également ses coûts. Ainsi le Burundi ou la Namibie, où le redoublement est institué, dépensent presque 1% duPIB à son financement , alors même que son efficacité est loin d’être démontrée.
Rapport Unesco
http://www.uis.unesco.org/template/pdf/ged/2007/GED2007_FR.pdf