« L’apprentissage de la lecture-écriture ne commence pas au CP, il s’inscrit dans une continuité des pratiques impliquant un réel travail d’équipe et un usage créatif de la littérature de jeunesse – et c’est cette exigence, et elle seule, qui peut assurer la réussite des enfants les plus fragiles ». Bernard Devanne (IUFM de Basse-Normandie) nous emmène en classe, avec les enfants de moyenne section de maternelle, alors qu’ils découvrent les lettres.
« En un mot, les apprentissages complexes ici en jeu n’ont que peu de rapport avec ce que proposent des manuels censés « apprendre à lire » en donnant priorité à l’enseignement (mécanique et in-signifiant) de la combinatoire… manuels sur lesquels commencent à souffrir des milliers d’élèves de CP. » Bernard Devanne (IUFM de Basse-Normandie) en fait la démonstration à nouveau en nous invitant à suivre les progrès des enfants d’une moyenne section de maternelle.
Le grand intérêt de chacun des articles de ce feuilleton, c’est de nous propulser directement dans la classe. On voit très concrètement, comment se fait la découverte de la lecture et de l’écriture, simultanément. C’est dire qu »on observe,une fois encore, à quel point la querelle « syllabique – globale » est insensée et les déclarations d’un ancien ministre plus politiques que savantes. Pour retourner en maternelle, c’est ici.
L’article de B. Devanne
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lesdossiers/Pages/2007/devanne_ms3.aspx
Voir également : Ecrire des textes : les Journées de l’ONL
» Je ne suis pas tout à fait d’accord avec certains des éléments énoncés en introduction par Alain Bentolila. S’il est peu contestable qu’apprendre à écrire c’est faire l’expérience de la distance et de l’altérité, on aurait tort d’oublier que la pratique de l’écriture c’est aussi celle de l’inscription de soi dans le monde, comme nous l’apprennent les ethnologies de l’écriture ordinaire. C’est pourquoi je me garderais bien de condamner toute forme de sollicitation qui vise à faire écrire davantage, à familiariser l’enfant avec tous les gestes et tous les enjeux de l’écriture. Je crois au contraire qu’on doit découvrir à l’école aussi bien les vertus et les effets de la « calligraphie » que l’intérêt du gribouillis hâtif, nécessaire à la germination d’une forme et d’une idée nouvelles… Vous disiez tout à l’heure que trop souvent les élèves écrivent pour rien, ce qui les conduit à négliger leur écriture. D’abord, on n’en est pas là : les élèves écrivent très peu. On sait pourquoi. Plusieurs interventions ont expliqué aujourd’hui pourquoi il est difficile de faire écrire en classe. Et votre formule me parait dangereuse parce qu’elle encouragerait plutôt les enseignants (et les élèves) à réduire encore la quantité d’écriture ». La langue de bois n’était pas de mise lors de ces Journées de l’Observatoire national de la lecture, convoquées par Robien au moment où il lançait, dans ce qui allait se révéler le vide sidéral, ses rapports sur la grammaire et la lecture.
François Quet manifestait son agacement face aux propos d’A. Bentolila. Michel Fayol, Madelon Saada-Robert, Claudine Garcia-Debanc, Claire Boniface témoignaient des pratiques et des enjeux.
Le Café avait rendu compte de cette manifestation importante. Les actes sont maintenant disponibles sur Internet.
Observatoire national de la lecture, Ecrire des textes, l’apprentissage et le plaisir, ONL 2007, 122 pages.
Les actes
http://onl.inrp.fr/ONL/publications/publi2007/Ecriredestextes/
La Journée vue par le Café (P. Picard)
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lesdossiers/Pages/onl_index3.aspx