« La neuroscience de l’éducation débouche sur des connaissances précieuses et neuves, qui permettent d’informer politiques et pratiques éducatives… Les recherches sur le cerveau apportent des éléments neuroscientifiques importants qui permettent de favoriser l’apprentissage tout au long de la vie : loin de soutenir l’idée qu’il faut surtout éduquer les jeunes – même s’il est vrai que ceux-ci disposent d’un fabuleux potentiel d’apprentissage –, la neuroscience a montré que l’apprentissage se fait tout au long de la vie, et que plus on continue d’apprendre, mieux on apprend ». Sous le titre « Comprendre avec le cerveau : naissance d’une science de l’apprentissage », l’OCDE publie un ouvrage qui fait le point sur les apports des neurosciences pour l’éducation.
Il a été écrit avec la collaboration de Brian Butterworth, Stanislas Dehaene, Christina Hinton, Jellemer Jolles, Heikki Lyytinen, Bruce McCandliss, Ulrike Rimmele, Nuria Sebastian, Manfred Spitzer par exemple. Les auteurs sont prudents. Mais ils apportent quelques enseignements utiles aux enseignants.
Et d’abord la découverte de l’extraordinaire plasticité du cerveau. « Les neuroscientifiques ont clairement montré que le cerveau dispose d’une grande capacité d’adaptation aux demandes de son environnement : la plasticité. Des connexions neuronales sont créées ou renforcées, d’autres sont affaiblies ou éliminées, selon les besoins. L’ampleur de la modification dépend du type d’apprentissage effectué : l’apprentissage à long terme entraîne des modifications plus profondes. Elle dépend aussi du moment où l’apprentissage a lieu : chez les bébés, la création de nouvelles synapses se fait à un rythme extraordinaire. Mais l’un des messages les plus fondamentaux reste celui-ci : la plasticité est une caractéristique fondamentale du cerveau tout au long de la vie ».
Mais certaines approches pédagogiques sont plus efficaces que d’autres. « Le cerveau est biologiquement préparé à acquérir le langage dès le début de la vie, mais ce processus doit être catalysé par l’expérience. Il existe une relation inverse entre l’âge et l’efficacité de l’apprentissage pour de nombreux aspects des langues : en général, plus jeune est l’apprenant, plus efficace est l’apprentissage. La neuroscience connaît mieux à présent les différences dans la façon dont enfants et adultes gèrent le langage au niveau cérébral. Cela pourrait avoir d’importantes répercussions sur les politiques éducatives concernant l’enseignement des langues étrangères, qui ne commence souvent qu’à l’adolescence. Adolescents et adultes sont bien sûr capables d’apprendre une nouvelle langue, mais cela leur est plus difficile ».
Les auteurs font aussi le lien avec l’émotion. « Pour apprendre efficacement, il est très important de savoir gérer ses émotions; l’autorégulation est l’une des compétences émotionnelles et comportementales les plus importantes parmi celles qui sont nécessaires à l’enfant comme à l’adulte dans leurs environnements sociaux. Les émotions guident ou perturbent les processus psychologiques tels que la concentration ou la résolution de problèmes ». D’où l’importance de méthodes qui génèrent cette émotion. « IL est recommandé de transmettre ce plaisir d’apprendre » écrit l’Ocde.
Les chercheurs identifient également des stratégies plus efficaces. « l’apprentissage par répétition crée des circuits neuraux moins efficaces que l’apprentissage par stratégie. La neuroscience montre la supériorité de méthodes qui permettent d’apprendre de façon détaillée, précise et réfléchie sur celles qui cherchent à identifier des résultats exacts ou inexacts. Cela va dans le sens des idées qui sous-tendent l’évaluation formative ».
Les chercheurs se sont également penchés sur la dyscalculie Un travail qu’il s’avère important à découvrir.
L’étude