Par François Jarraud
La circulaire de rentrée 2007
Au primaire le ministre insiste sur « l’installation progressive de la référence au socle commun » et sur les fondamentaux : lecture, grammaire, calcul mental. La rentrée devrait voir la mise en place des protocoles nationaux d’évaluation en CE1 et CM2. Parallèlement l’évaluation de CE2 sera supprimée. Les PPRE seront généralisés en cycles 2 et 3 de l’école en donnant la priorité aux redoublants, ce qui montre un certain flou dans les moyens pour attribués pour les mettre en oeuvre. Même flou pour les langues : » l’apprentissage de la première langue vivante étrangère pourra commencer progressivement en CE1″ : elle ne sera donc pas généralisée. Enfin le livret de compétences sera mis en place au Ce1. Il a vocation à se transformer en livret scolaire électronique.
Au collège, la rentrée devrait voir la mise en place de l’évaluation en 6ème et le déploiement des PPRE en5ème et 6ème. Des programmes rénovés seront mis en application en langues vivantes en 5ème en LV1 et 3ème en LV2. » L’apprentissage de la seconde langue vivante étrangère pourra se développer progressivement en classe de 5ème dans un cadre expérimental » c’est dire qu’elle sera exceptionnelle. De nouveaux programmes seront mis en place à la rentrée 2007 pour la deuxième année du cycle central pour les mathématiques, sciences physiques et sciences de la vie et de la Terre. Le nouveau brevet est maintenu pour la session 2008 avec note de vie scolaire et B2i. L’entretien d’orientation en 3ème est maintenu. » Parce qu’elle participe de l’éducation à l’orientation, l’option de découverte professionnelle doit être offerte dans tous les collèges ; ces derniers feront en sorte que de plus en plus de collégiens puissent y accéder. Le déploiement de cet enseignement doit s’accompagner du développement du partenariat avec les entreprises ».
L’ensemble du secondaire est concerné par deux mesures. D’une part la signature de « contrats d’objectifs » en collège et lycée. » En cohérence avec le projet d’établissement adopté par le conseil d’administration, le contrat d’objectifs est en effet conclu entre l’établissement et l’autorité académique à partir d’un diagnostic partagé. Il définit, au regard du programme annuel de performance académique, un petit nombre d’objectifs à atteindre (de trois à cinq), centrés sur les résultats des élèves, sur la base des orientations nationales et académiques ; il est doté d’indicateurs qui permettent d’apprécier la réalisation des objectifs. Ainsi, par exemple, s’agissant du remplacement de courte durée, à partir du bilan annuel réalisé dans chaque établissement sur la mise en œuvre du protocole, des objectifs d’efficacité seront intégrés au contrat. Ce contrat a une durée pluriannuelle qui pourrait être de 4 ans en collège et de 3 ans en lycée ». Il s’intéresse donc d’abord à la rentabilité des moyens.
Sur ce terrain la circulaire annonce, dans sa partie sur l’égalité des chances, la suppression de nombreuses zep. » La carte de l’éducation prioritaire ne doit pas rester figée. C’est par un processus d’entrées et de sorties encadrées mais permanentes, rythmées par le calendrier de la contractualisation que doit s’effectuer la prise en compte des difficultés sociales et scolaires des élèves. L’évolution de la carte est pilotée par le ministère pour les “réseaux ambition réussite”, par les académies pour les “réseaux de réussite scolaire”. Cette solidarité nationale dans la répartition équitable de moyens qui ne se justifient plus dans certains secteurs, compte tenu des modifications sociologiques survenues en vingt ans, et qui sont nécessaires ailleurs, doit être bien comprise de tous. Les équipes qui verront leurs établissements sortir de l’éducation prioritaire ont droit à des explications claires sur la réalité nationale de la carte ».
Le lycée est peu concerné par la circulaire si ce n’est par l’entretien d’orientation qui devrait voir le jour en première. » Un entretien d’orientation sera proposé à tous les lycéens de classe de première. Conduit par le professeur principal, avec l’appui en tant que de besoin du conseiller d’orientation-psychologue, cet entretien permettra d’informer et surtout de sensibiliser en amont le jeune aux différentes voies qui s’offrent à lui et ainsi de l’aider à affiner le choix qu’il sera amené à effectuer en classe terminale ». La création de cet entretien mérite en effet explication. En effet la première n’est pas une année d’orientation ! C’est en seconde que l’éducation à l’orientation devrait être renforcée : on y trouve les taux records de redoublement et d’orientation non choisie de tout le système éducatif. On peut se demander en quoi cet entretien est pertinent pour un choix qui aura lieu un an plus tard. La seule motivation semble être d’habituer le lycéen à l’idée de la sélection.
Un autre point concerne les lycées, c’est l’entrée en STS. » un prochain décret précisera que l’admission des bacheliers technologiques en STS fait l’objet d’un examen prioritaire et que le recteur peut prononcer l’affectation dans la section demandée lorsque le dossier du bachelier est en cohérence avec la spécialité envisagée ».
En lycée technologique, 2007 verra la mise en place de la filière ST2S à la place des SMS. Les filières STI et STL devraient être rénovées plus tard. Les lycées devront faciliter le passage de BEP à première technologique.
Dans l’enseignement professionnel, outre la rénovation de Cap et la révision des programmes en adaptation au socle commun, la circulaire entérine l’échec de l’apprentissage junior. « Les formations d’apprenti junior seront développées pour permettre de satisfaire la demande des jeunes et des familles qui s’exprime auprès des collèges… Concernant les classes préparatoires à l’apprentissage, la circulaire n° 2006-108 parue au B.O. du 6 juillet 2006 a prévu leur transformation en formations d’apprenti junior. Cet objectif sera poursuivi. Toutefois, en cas de difficultés pour réaliser cette transformation dès la rentrée 2007, elles pourront être maintenues à titre transitoire pendant l’année 2007-2008″. L’apprentissage junior n’a trouvé place à ce jour que dans une seule région. Tout indique que cet état de fait va continuer ce qui donne à penser que » la demande des familles » n’est pas si urgente…
http://www.education.gouv.fr/bo/2007/3/MENE0700047C.htm
Ecole primaire : Le livret de compétences
Un décret et un arrêté instituent le « livret personnel de compétences » destiné à accompagner à partir de la rentrée 2007, chaque élève de l’école au lycée. Il sera renseigné par le professeur de CE1, CM2, puis le professeur principal de 6ème et 3ème. Il » permet à l’élève, à ses parents ou représentants légaux et aux enseignants de suivre la validation progressive des connaissances et compétences du socle commun ». Il comporte « la mention de la validation du socle commun de connaissances et de compétences pour chacun des paliers : à la fin du cycle des apprentissages fondamentaux pour ce qui relève de la maîtrise de la langue française, des principaux éléments de mathématiques et des compétences sociales et civiques ; à la fin de l’école primaire et à la fin du collège ou de la scolarité obligatoire pour chacune des sept compétences du socle commun de connaissance et de compétences » ainsi que des attestations : Assr, formation aux premiers secours, B2i école et collège (le niveau lycée est curieusement oublié), certificats de langues vivantes.
Le livret de compétences
http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=MENE0754101D
Le livret de compétences
http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=MENE0754088A
Collège : le livret de compétences et inclut le B2i dans le brevet
Le b2i sera exigible pour avoir le brevet. A partir de 2008,le brevet serait acquis à trois conditions : » une note moyenne égale ou supérieure à 10 résultant de la division de la somme des notes de contrôle continu et des notes des épreuves écrites par le total des coefficients attribués à chacune de ces notes; le brevet informatique et internet (B2i) niveau collège; le niveau A2 dans une langue vivante étrangère ». Une condition semble être fortement problématique : l’obtention du B2i. Selon le ministère, seulement 14% des collégiens obtiennent le B2i collège. Le ministère croit-il qu’il suffise de le mettre au brevet pour qu’il se généralise ? On aurait alors une approche strictement bureaucratique de la question de l’intégration des Tice dans l’éducation.
Le livret de compétences est expérimenté au collège. Il est destiné à être rempli par le professeur principal de sixième puis de 3ème. Il » permet à l’élève, à ses parents ou représentants légaux et aux enseignants de suivre la validation progressive des connaissances et compétences du socle commun ». Il comporte « la mention de la validation du socle commun de connaissances et de compétences pour chacun des paliers : à la fin du cycle des apprentissages fondamentaux pour ce qui relève de la maîtrise de la langue française, des principaux éléments de mathématiques et des compétences sociales et civiques ; à la fin de l’école primaire et à la fin du collège ou de la scolarité obligatoire pour chacune des sept compétences du socle commun de connaissance et de compétences » ainsi que des attestations : Assr, formation aux premiers secours, B2i collège, certificats de langues vivantes.
Le livret de compétences
http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=MENE0754101D
Le livret de compétences
http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=MENE0754088A
Le brevet
http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=MENE0753209A
B2i : seulement 14%
http://www.educnet.education.fr/docs/bilan-06.pdf
Les élèves de seconde et les apprentis franciliens recevront une clé USB
« En offrant la possibilité à ces lycéen-ne-s et ces apprenti-e-s de posséder leur propre clé USB et de la conserver pendant leur scolarité, la politique régionale irait davantage dans le sens de la lutte contre la fracture numérique et renforcerait le rôle du lycée et du Cfa dans l’appropriation des nouvelles technologies. Par ailleurs en favorisant l’utilisation des logiciels libres, le Conseil régional poursuit son objectif de rééquilibrage de l’offre logicielle ».
Le Conseil régional d’Ile-de-France a adopté le 1er février cette proposition. 130 000 lycéens de seconde et 45 000 apprentis recevront une clé Usb de 1Go équipée d’une suite bureautique libre.