Par François Jarraud
La circulaire de rentrée
Au primaire
Le ministre insiste sur « l’installation progressive de la référence au socle commun » et sur les fondamentaux : lecture, grammaire, calcul mental. La rentrée devrait voir la mise en place des protocoles nationaux d’évaluation en CE1 et CM2. Parallèlement l’évaluation de CE2 sera supprimée. Les PPRE seront généralisés en cycles 2 et 3 de l’école en donnant la priorité aux redoublants, ce qui montre un certain flou dans les moyens pour attribués pour les mettre en oeuvre. Même flou pour les langues : » l’apprentissage de la première langue vivante étrangère pourra commencer progressivement en CE1″ : elle ne sera donc pas généralisée. Enfin le livret de compétences sera mis en place au Ce1. Il a vocation à se transformer en livret scolaire électronique.
http://www.education.gouv.fr/bo/2007/3/MENE0700047C.htm
Les nouveaux programmes
Les nouveaux programmes du primaire
Fait unique, quelques jours avant la fin de sa charge, dans la précipitation, contre l’avis très majoritaire du Conseil supérieur de l’éducation (CSE), Gilles de Robien a fait modifier les programmes et les horaires de la maternelle et du primaire pour faire entrer dans les programmes les circulaires sur la lecture, le calcul et le vocabulaire. Le Journal Officiel du 11 avril publie les deux arrêtés ainsi que le BO hors-série n° 5 du 12 avril 2007.
Le 3 avril, le Snuipp a dénoncé « les conceptions passéistes » du ministre et en donne des exemples. « La maîtrise du « code alphabétique doit faire l’objet d’un apprentissage systématique dès le début du CP ». Les orientations propres du Ministre sont ainsi réintroduites à savoir privilégier le déchiffrage. A nouveau une phrase est introduite sur la lecture… Dans la partie vocabulaire, l’apparition du vocable « leçon de mots » traduit une conception cumulative des apprentissages. Les modifications concernant les opérations vont dans le même sens : on privilégie les techniques à la compréhension (ex : la maîtrise de la soustraction posée est exigible pour tous les élèves dès la fin du cycle 2, comme la multiplication des produits par 2 ou par 5 ». Les syndicats demanderont au nouveau gouvernement d’annuler ces textes.
Arrêté
http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=MENE0750379A
Arrêté
http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=MENE0750381A
Rappel : L’Expresso du 4 avril
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lexpresso/Pages/04042007Accueil.aspx
Au B.O.
http://www.education.gouv.fr/bo/2007/hs5/default.htm
Du calcul à la grammaire
Robien a multiplié les textes durant les derniers mois de sa charge :calcul, grammaire, leçon de mots etc.
– Apprendre à lire : BO n° 2 du 12/01/06 :
http://www.education.gouv.fr/bo/2006/2/MENB0600023C.htm
– Enseignement de la grammaire : BO n° 3 du
18/01/07 :
http://www.education.gouv.fr/bo/2007/3/MENB0700097C.htm
– Enseignement du calcul : BO n° 10 du 08/03/07 :
http://www.education.gouv.fr/bo/2007/10/MENE0700408C.htm
– Acquisition du vocabulaire : BO n° 12 du
22/03/07 :
http://www.education.gouv.fr/bo/2007/12/MENB0700659C.htm
Enfin de nouveaux programmes de langues vivantes sont attendus cet été.
Leçons de mots : la circulaire est parue
La circulaire sur l’acquisition du vocabulaire est publiée au B.O. du 22 mars. Le texte impose une initiation méthodique au vocabulaire avec l’apprentissage chaque année de 500 mots dont la définition sera recopiée dans un carnet de vocabulaire.
Ce nouveau texte ministériel, préparé par un rapport d’Alain Bentolila, fait débat dans les colonnes du Café. Ainsi pour Pierre Frackowiak, » le vocabulaire ne peut s’apprendre que dans des temps de communication qui ont du sens pour l’enfant et non dans des activités formelles, scolaires au sens le plus péjoratif du terme. Il ne faut pas être expert, savant, linguiste ou ministre pour savoir que l’on peut connaître toutes les définitions des mots, connaître le dictionnaire intégralement par cœur et être incapable de parler, d’écrire, de communiquer ».
Rappel dans le Café
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lesdossiers/Pages/17032007Accueil[…]
Le cas du calcul
La circulaire sur le calcul est publiée
Le B.O. du 8 mars 2007 publie la circulaire sur le calcul. Basée sur le rapport de la Commission réunie par l’académie des sciences, elle introduit les 4 opérations dès la maternelle. « Très tôt, l’enfant manifeste des compétences relatives aux quantités et à leur expression par des nombres » déclare le texte, faisant allusion à la théorie de S. Dehaene. « L’acquisition de la suite orale des nombres commence dès la petite section de la maternelle et se poursuit en moyenne et grande sections… Des problèmes simples peuvent aussi les conduire à déterminer combien d’objets il faut ajouter ou retirer à une collection pour obtenir un nombre donné. Les situations de partage équitable ou de distribution sont aussi l’occasion d’une approche implicite du sens de la division ». Le texte instaure 15 minutes de calcul mental par jour. Pour le calcul posé il recommande une progression. « Comme l’a rappelé l’Académie des sciences, l’enseignement du calcul doit se faire selon une gradation en complexité entre maternelle et fin d’école primaire. Ainsi, au cycle 2 les élèves apprennent à effectuer des additions, des soustractions, des multiplications sur des petits nombres ; dès ce niveau, la division de deux nombres entiers simples est introduite à partir de situations concrètes en liaison avec l’apprentissage de la multiplication. La maîtrise des techniques opératoires des quatre opérations – addition et soustraction de nombres entiers et décimaux, multiplication de deux nombres entiers ou d’un nombre décimal par un nombre entier, division euclidienne de deux entiers – est un objectif important du cycle 3. À ce niveau, une première approche de la division décimale peut être faite en introduisant le quotient décimal d’un nombre entier par 2, 4 et 5 ».
La circulaire
http://www.education.gouv.fr/bo/2007/10/MENE0700408C.htm
Le dossier du Café
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lesdossiers/Pages/maths06_index.aspx
« Enseigner le calcul », le nouveau dossier du Café
Avez-vous déjà vu un élève de CP redoubler parce qu’il ne savait pas ses tables de calcul ? Sans doute rarement. Contrairement à sa performance en lecture, véritable épée de Damoclès suspendue au-dessus de son avenir scolaire, les compétences réelles en calcul restent souvent peu discriminantes au cycle II.
Pourtant, dès les évaluations faites au CE2, on constate des écarts de performance qui inquiètent les enseignants : « Il confond les chiffres et les nombres ! » ; « Il n’arrive pas à maîtriser les techniques opératoires » ; « Il passe un temps fou sur les calculs »… C’est donc bien que le calcul, comme la lecture, mérite bien un débat sérieux. Comme pour la lecture, nombre de connaissances, notamment en psychologie, viennent nourrir le débat et permettre à l’enseignant un large pouvoir d’agir.
En effet, les apprentissages mathématiques à l’école élémentaire relèvent tellement de l’implicite, pour tout adulte non spécialiste, qu’il est fondamental d’interroger, d’un point de vue historique, social, mathématique, didactique, ces savoirs « incorporés », dans le but de mieux comprendre quelles difficultés ils peuvent poser à l’élève, si l’enseignant n’y prend pas garde, s’il ne s’est pas penché professionnellement sur la question.
Dans ce dossier, nous tenterons de passer en revue quelques apports des grandes théories de la recherche, en en présentant ici une brève synthèse, mais aussi en donnant la parole à quelques acteurs qui viendront éclairer le débat de leur point de vue. Le lecteur attentif comprendra que les focales sont multiples et les points de vue argumentés. Le Café ne craint pas le débat, pour peu qu’il soit constructif.
On y comprendra qu’il en est pour le calcul comme pour la lecture : c’est bien toujours de compréhension qu’il est question, d’outillage culturel progressivement construit par l’humanité pour agir et penser le monde.
Le dossier mensuel du Café
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lesdossiers/Pages/maths06_index.aspx
Le rapport sur l’enseignement des maths au primaire
L’inspection générale rend public sur son site le rapport attendu sur l’enseignement des mathématiques à l’Ecole primaire. En ces temps polémistes, allait-il préparer un nouvel affrontement médiatique, ou être un outil pour faire un point de situation, quelques années après la publication des programmes de 2002 ? Disons le sans ambages, le travail est sérieux, documenté, mesuré, et devrait être utile aux enseignants et aux cadres de l’Education Nationale, même si tel ou tel point peut évidemment entrer en discussion.
Après un rappel historique de l’évolution des programmes et des prescriptions internationales (dont le conseil de Lisbonne en 2000, une des origines du « socle commun »), le rapport cite les recommandations récentes du Haut Conseil de l’Education (2006) pour les maths : résolution de problèmes à partir de situations proches de la réalité, automatismes de calcul, démonstration, probabilités, proportionnalité, représentations graphiques, avec la définition de « compétences-clé » à rechercher dans les évaluations.
Le rapport pose ensuite la question qui fâche : quid du niveau des élèves ? Qu’on compare avec 1920 ou 1980, pas d’évolution sensible, disent les inspecteurs, d’autant plus qu’on mesure aujourd’hui les compétences d’une cohorte complète d’élèves.
Le regard des inspecteurs : à améliorer. Le rapport prend un angle de regard intéressant, en s’intéressant à ce que disent les rapports d’inspection des IEN. D’abord, un sur deux seulement aborde les maths, quand la totalité parle de la maîtrise de la langue. Si on s’en tient à ce que racontent les rapports, les grands domaines sont plutôt traités correctement : pas d’impasse en géométrie ou en mesure. Cependant, petite alerte du côté du calcul mental, pas assez souvent cité (une séance sur six seulement).
Petite pique ou problème réel, le rapport pointe le manque d’analyse didactique des situations par les IEN, sans doute du fait de leur compétence « plus généraliste que polyvalente ». Les conseils restent pédagogiques, mentionnent finalement peu les programmes, ont du mal à dépasser le « constat » des évaluations CE2 ou 6e. C’est sans doute pour cette raison qu’une des propositions du rapport des inspecteurs généraux est de renforcer le travail commun des IEN et des IPR (inspecteurs du second degré) dans un pilotage académique plus appuyé.
Les pratiques des maîtres Selon le rapport, les enseignants enseignent effectivement les grands domaines du programme, mais les préconisations des instructions officielles et les démarches pédagogiques préconisées ont du mal à prendre corps dans les classes, ce qui nécessiterait un effort conséquent de formation. Travailler à partir des connaissances réelles des élèves en s’appuyant sur leurs erreurs, différentier, mieux organiser le travail personnel, utiliser les cahiers de brouillons, constituerait « un changement majeur du système éducatif et donnerait un maximum de chances à chaque élève ». Le rapport note que le travail de groupe est « souvent confus et peu efficace », les temps de travail oraux pour comparer des méthodes difficile à mettre en œuvre , l’usage des TICE ou des calculettes insuffisamment répandu. Plus généralement, la démarche de « résolution de problème » pose souvent aux enseignants des soucis de gestion de la classe, accrus lorsque l’enseignant cherche trop vite à aller à la solution qu’il a prévue sans prendre en compte les difficultés de chacun ou les « procédures personnelles » utilisées par certains élèves.
Mais une difficulté majeure semble être l’insuffisance de l’automatisation des procédures de calcul qui empêchent les élèves de libérer la mémoire de travail nécessaire pour se concentrer sur la résolution réelle du problème.
L’accompagnement des nouveaux programmes Malgré la parution de nombreux « documents d’accompagnements » par la DESCO, les difficultés posées par les programmes restent insuffisamment accompagnées, notamment par l’offre de formation ou un travail plus approfondi dans la liaison école-collège. 5 à 6% seulement des journées de formations sont consacrées aux maths, contre 35% au français et 10% aux langues vivantes. Et encore, dans ces formations, la place du calcul, de la géométrie ou de la numération sont plus que modestes. Pour l’Inspection Générale, il est urgent « d’étoffer l’offre de formation et de la rendre plus conforme à la totalité des programmes ». De même, l’animation des circonscriptions est jugée « faible » pour les mathématiques. Dans l’ensemble, le système peine donc à compenser le niveau de formation initiale des maîtres, souvent issus de filières où le rapport aux maths n’est pas prioritaire.
Des conclusions ambitieuses Sans tirer le signal d’alarme, les conclusions de l’Inspection Générale sont pertinentes : parce que les maths peuvent être un domaine qui met en difficulté certains élèves dès le cycle II, notamment s’ils n’acquièrent pas correctement la difficile construction de la numération décimale, un système éducatif qui entend se préoccuper de la réussite de tous doit mieux faire. Cela passe par une formation des enseignants et un travail exigeant de proximité et de suivi permettant aux enseignants de faire le point sur leurs difficultés et celles de leurs élèves, « en situation réelle de classe ».
Sans l’investissement de tous les niveaux (national, académique, départemental, circonscription, secteur de collège), on risque de continuer à ne pas pouvoir faire bénéficier les enseignants des récents apports de la didactique des maths et des travaux de psychologie cognitive, qui insistent notamment sur l’articulation permanente entre les différents niveaux d’activité de l’élève : automatisation des procédures et des tables de calcul (y compris l’addition), verbalisations et échanges dans la classe, travail sur la complexité des problèmes en prenant en compte l’hétérogénéité de la classe.
Le rapport
Le rapport : qu’en pensent-ils ?
« Mesuré, et tout à fait juste » Ou « visions simplistes… rapport sévère pour les initiatives du ministre » ? Formateurs, chercheurs ils analysent le rapport de l’Inspection.
Pour François Boulé, Cnefei, le rapport est « mesuré, et tout à fait juste… Ce texte, s’il est bien compris, devrait être de nature à tempérer les intentions réformatrices (réactionnaires) du Ministre que la rumeur fait craindre ». Pour Didier Missenard, IUFM d’Antony, « constats et préconisations devraient intéresser les maîtres, aussi bien à l’Ecole qu’au collège ».
Rémi Brissiaud a une vision plus critique : « Le texte de l’Inspection Générale est bien dans l’« air du temps » : le rejet d’un constructivisme radical s’y accompagne d’un appel à l’ « automatisation ». Malheureusement, cette notion, comme d’autres qui ont partie liée avec elle, celle de « mémoire de travail », par exemple, est largement débattue aujourd’hui en psychologie cognitive expérimentale. Et les personnes qui devraient utiliser ces notions avec la plus grande circonspection sont précisément les pédagogues. En effet, un défaut de « mémoire de travail », par exemple, est souvent évoqué pour « expliquer » l’échec scolaire, mais l’inconvénient de cette notion théorique est qu’elle permet de clore l’analyse des causes et leur traitement pédagogique au sein de l’école. Il y a cinquante ans, on disait de tels élèves qu’ils manquent d’intelligence et cette affirmation permettait de ne plus se questionner sur d’autres causes éventuelles de l’échec ; serait-ce un progrès considérable si l’on affirmait aujourd’hui qu’ils ont une mémoire de travail défaillante ?
Une analyse de l’échec scolaire en termes de défaut de conceptualisation offre bien d’autres perspectives pédagogiques. On ne peut donc que regretter que le texte de l’inspection générale n’aborde pas l’automatisation en relation avec la question de la conceptualisation arithmétique et laisse ainsi le champ libre à des visions simplistes de l’accès à l’automatisation ».
Enfin Joël Briand, maître de conférences en mathématiques IUFM d’Aquitaine, revient sur les programmes actuels pour proposer une progression et en souligner l’intérêt. « Les programmes de 2002, par leurs documents d’accompagnement, offrent de bonnes pistes en prenant en compte « l’élève », ce que les programmes du XX siècle ne faisaient pas. Toutefois les décisions qu’un enseignant doit prendre (planification sur l’année) supposent pour lui un travail lourd que les programmes laissent à sa charge. C’est pour cela que je propose de faciliter la lecture des programmes. Le tableau que j’ai proposé est une façon de travailler, mais il y en a d’autres… Une dernière remarque : il serait apaisant que les décideurs cessent de changer les programmes trop souvent : cela a un effet pervers : les enseignants ne « suivent plus ». La parole officielle est, de fait, discréditée ».
Découvrez l’intégral des analyses
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Des instructions pour la classe
Le ministère instaure le livret de compétences
Un décret et un arrêté instituent le « livret personnel de compétences » destiné à accompagner à partir de la rentrée 2007, chaque élève de l’école au lycée. Il » permet à l’élève, à ses parents ou représentants légaux et aux enseignants de suivre la validation progressive des connaissances et compétences du socle commun ». Il comporte « la mention de la validation du socle commun de connaissances et de compétences pour chacun des paliers : à la fin du cycle des apprentissages fondamentaux pour ce qui relève de la maîtrise de la langue française, des principaux éléments de mathématiques et des compétences sociales et civiques ; à la fin de l’école primaire et à la fin du collège ou de la scolarité obligatoire pour chacune des sept compétences du socle commun de connaissance et de compétences » ainsi que des attestations : Assr, formation aux premiers secours, B2i école et collège (le niveau lycée est curieusement oublié), certificats de langues vivantes.
Le livret de compétences
http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=MENE0754101D
Le livret de compétences
http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=MENE0754088A
Le Vademecum du directeur
Assiduité scolaire, inscription, financement, emplois, Atsem, surveillance, accidents, santé : tous les règlements qu’un directeur doit connaître sont regroupés dans ce vademecum tenu à jour par EduScol.
http://eduscol.education.fr/D0028/vademecum.htm
Evaluation en CE1 : Le dernier gâchis de Robien
Ainsi donc, l’info donnée par le Café dès novembre 2006 était juste : en triturant un protocole d’évaluation CE1 pour le rendre conforme à sa manière de penser, le ministère Robien n’a pas seulement jeté à la poubelle trois ans d’efforts d’une commission composée des meilleurs spécialistes de l’apprentissage. Il a contribué à déconsidérer, auprès des enseignants des écoles, l’idée que cette évaluation pouvait être un outil pour venir en aide à ces 15% d’élèves qui devraient être l’objet de toutes les attentions…
Rappelons que les résultats de cette évaluation 2006 faisaient apparaître, en début de CE1, un taux d’élèves en échec beaucoup plus nombreux que l’année précédente.
C’est la docte Inspection Générale qui l’affirme, avec ces mots, dans un rapport qu’elle vient de rendre public : « Le changement de cap imposé en 2006 a eu pour conséquence la construction d’indicateurs peu fiables et donc peu exploitables. Les chiffres ainsi agglomérés ne sont pas significatifs, ni des acquis des élèves, ni des résultats des écoles ». On a ainsi rompu « le contrat initial ».
Que va-t-il maintenant se passer ? Le rapport est sceptique : » La circulaire de préparation de la rentrée 2007 ne tranche pas nettement sur l’usage qui doit être fait de l’évaluation des élèves au début du CE1, elle maintient les cadres et les enseignants dans une certaine ambiguïté. Cette ambiguïté doit être levée ».
La gestion de ce dossier résume en soi le sentiment que laissera ce ministre : des certitudes assénées contre tous, des effets de manche, pour arriver au final à de splendides gâchis, une défiance des enseignants envers leur administration, et une grande solitude pour ceux qui, sur le terrain, cherchent de vraies solutions.
Dès que le nom du nouveau ministre sera connu, Xavier Darcos ou un autre, ce sera sans doute son premier chantier : convaincre les enseignants qu’il peut regagner de la crédibilité à leur yeux. Il faudra qu’il soit très fort.
Patrick Picard
Lire notre article complet : Explications et analyse
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lexpresso/Pages/EvaluationenCE1.aspx
Le Conseil d’Etat annule la circulaire de 2005 sur le financement des écoles privées
Le Conseil d’Etat a annulé le 4 juin la circulaire du 2 décembre 2005, prise en application de décentralisation, qui obligeait les communes à participer aux frais de scolarité des élèves inscrits dans une école primaire privée d’une autre commune.
La décision du Conseil d’Etat est justifiée par des raisons de procédure : la circulaire aurait du être signée par des directeurs d’administration centrale. Les recours déposés par le Cnal (Comité national d’action laïque) et la ville de Clermont-Ferrand ont été jugés recevables.
Cependant, le ministère de l’éducation nationale rappelle que » la loi reste applicable et devra l’être, comme le recommandait la circulaire, en privilégiant la recherche de l’accord des communes concernées et dans le respect du principe énoncé à l’article L. 442-5 du code de l’éducation selon lequel « les dépenses de fonctionnement des classes sous contrat sont prises en charge dans les mêmes conditions que celles des classes correspondantes de l’enseignement public ».
La circulaire avait été très critiquée lors de sa publication. L’Andev, par exemple, estime que ce texte » redéfinit complètement en les alourdissant fortement la nature des dépenses de fonctionnement obligatoire à prendre en compte dans la contribution communale aux écoles privées » créant ainsi une nouvelle situation » sur laquelle l’enseignement privé ne manquera pas de s’appuyer pour négocier auprès des communes le montant du forfait communal ».
Communiqué Se-Unsa
http://www.se-unsa.org/page_cadres.php?id=40
Sur le Café :L’Expresso du 30/12/05
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lexpresso/Pages/2005/12/[…]
Base élèves : Une mise en garde justifiée
« Une fois les données centralisées, rien ne nous garantit qu’il n’en sera pas fait un autre usage que celui affiché initialement » s’inquiétaient des instits. Base élèves est une base de données nationale et centralisée, recensant les informations personnelles des élèves de la maternelle au CM2. Les données saisies concernent les besoins éducatifs, l’état civil de la famille, l’origine géographique et la nationalité de l’enfant. C’est évidemment les dernières informations qui inquiètent. Des enseignants craignent que la base, qui est accessible aux communes, soit utilisée pour traquer des sans papiers. La sécurité de la base avait été mise en défait par un collectif breton début juin : le mot de passe d’entrée était très transparent.
Ces doutes sont confirmés par le ministère lui-même. Publiée par Le Monde, une circulaire en date du 15 juin reconnaît que la base n’est pas sécurisée. » Suite à un certain nombre d’informations publiées sur INTERNET », écrit le ministère, « il est possible que la sécurité de l’application BE1D soit menacée. Pour faire face à cette situation et limiter les risques quant à la confidentialité et à l’intégrité des données gérées par BE1D, il convient de mettre en place au plus tôt des mesures préventives ».
Saisie, la Cnil » a interrogé le Ministère sur les modalités exactes selon lesquelles cette information (la nationalité de l’élève) est exploitée ainsi que sur la nomenclature des nationalités utilisée ». Ce communiqué confirme les craintes sur l’utilisation de la base hors d’applications éducatives.
La Fcpe exige « que ce fichier ne contienne que des données utiles à la scolarité des enfants et quine soient pas consultables par des tiers ».
Le texte de la circulaire
http://medias.lemonde.fr/mmpub/edt/doc/20070627/928499_docminedu150607.pdf
L’avis de la Cnil
http://www.cnil.fr/index.php?id=2233&news[uid]=474&cHash=8d481ceef8