François Jarraud
Les textes officiels
Le CNDP met en ligne les programmes ainsi que documents d’application et d’accompagnement pour l’école, le collège et le lycée.
http://www.cndp.fr/doc_administrative/essentiel/programmes.htm
http://www.eduscol.education.fr/index.php?./D0009/LLPBPR01.htm
Débuter en éducation civique
Les Parcours civiques
Le Café pédagogique et le Cidem mettent en ligne des ressources pédagogiques pour accompagner les journées civiques officielles. Ainsi vous trouverez des dossiers pour la Journée de la mémoire de l’holocauste, la journée des droits de l’enfant et la journée de lutte contre le racisme.
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lesdossiers/Pages/lesdossiers.aspx
Le Cidem
« Droits partagés »
« Nous proposons un outil qui ne prétend pas apporter des conclusions définitives, mais donner les moyens de réfléchir.. Nous souhaitons que ceci donne envie aux jeunes d’être partie prenante de la société ». Le site Droits partagés se présente comme une boîte à outils riche de plusieurs milliers de documents sur les droits de l’homme. Un moteur de recherche permet une recherche thématique ou par mot-clé. Ainsi une recherche sur l’école restitue les principaux textes de l’histoire de l’enseignement. Le site permet aussi la création d’albums multimédia et disposera d’un espace enseignants.
Au collège
Un important dossier pour le collège
« Pour promouvoir la commune et tenir ses engagements vis-à-vis de son plus important financeur, le conseil municipal s’apprête à décider de remplacer le vieux drapeau qui orne la façade de la mairie par le logo de la société qui distribue l’eau de la commune ». Voilà un thème de débat qui devrait mobiliser des collégiens qui assument différentes fonctions : le préfet, le maire, des débatteurs… Cet exemple est tiré de l’important dossier proposé par l’équipe collège de l’académie d’Amiens.
Intitulé « les questions soulevées par l’enseignement de l’éducation civique au collège », il analyse la place de l’éducation civique dans l’école d’aujourd’hui et ses pesanteurs particulières. Il invite à les soulever en utilisant deux outils : le débat, on l’a vu, et l’étude de cas.
Les auteurs analysent les différentes notions au programme mais montrent comment les aborder dans les différents niveaux du collège. Ils proposent des exemples précis de leçons et d’études de cas : les symboles e la République, la Journée des droits de l’Homme, la sécurité etc.
Ce dossier constitue une heureuse et importante contribution pour rénover cet enseignement trop souvent oublié ou saucissonné et lui redonner l’unité et la durée des valeurs de la République.
http://www.ac-amiens.fr/pedagogie/histoire_geo_ic/spip.php?rubrique156
A voir également : le guide pratique de l’académie de Caen
Le CRDP de Caen publie une brochure librement téléchargeable : « enseigner l’éducation civique au collège ». Réalisée sous la responsabilité des IPR, elle présente des propositions de mise en oeuvre des programmes. Tous les thèmes sont abordés de la 6ème à la 3ème. Pour chacun, elle propose plusieurs progressions. Elle recense également les dérives à éviter pour chaque sujet. Un guide précieux qui aidera les enseignants dans la mise en oeuvre de cet enseignement.
http://www.discip.ac-caen.fr/histgeo/edcivpro/edciv2002.htm
http://www.discip.ac-caen.fr/histgeo/edcivpro/ed-civ2.htm
Les institutions
Déjà mentionné dans le Café, ce site présente en détail les institutions de la France. Il est parfaitement tenu à jour par sa webmestre, Isabelle Breil.
http://membres.lycos.fr/isabellebreil/
Les institutions de la 5ème République
Avec cette animation Powerpoint d’Isabelle Bessaguet, les élèves découvrent les institutions de la 5ème République et réalisent, en partant d’un texte, un organigramme.
http://www.ac-poitiers.fr/hist_geo/ressources/ibinstitut5rep/index.htm
Ressources
Quelles sources documentaires sur le web pour enseigner l’éducation civique ? Jackie Pousin apporte une réponse sur le site académique nantais. Il propose de nombreux liens pour chaque niveau du collège.
http://www.ac-nantes.fr/peda/disc/histgeo/pedago/urlecclg.htm
La Justice avec Adojustice
Sur le site des Clionautes, Christine Galopeau-de-Almeida montre comment utiliser le site Adojustice pour faire découvrir les principes et les acteurs de la justice. Point fort : le manuel est pleinement associé à l’exercice sur Internet.
http://www.college.clionautes.org/article.php3?id_article=1821
Au lycée
L’ECJS dans la réforme des lycées
Le rapport de l’inspection générale sur la réforme des lycées consacre un chapitre à l’ECJS. Le bilan qui est dressé est à la fois positif et critique. Positif car l’ECJS est perçu par les élèves comme un « espace de respiration », un endroit où ils peuvent s’exprimer et avoir un autre rapporta avec l’enseignant. Le débat argumenté est fort apprécié des élèves. En négatif, l’ECJS apparaît en terminale comme une surcharge de travail qui est mise en rapport avec l’absence d’une évaluation au bac. L’inspection recommande sa suppression en terminale ou son évaluation en contrôle continu pour le bac. Enfin l’inspection regrette que cet enseignement soit confié très majoritairement aux professeurs d’histoire-géographie. De ce fait, la rencontre des disciplines autour de la notion de citoyenneté ne s’est pas faite. Une autre rencontre reste à faire : celle entre l’ECJS et la « vie scolaire ».
ftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/syst/igen/rapports/reflyc.pdf
L’ECJS en série STG
Le même rapport analyse l’expérimentation de l’ECJS en série STT. Disons de suite qu’elle est fort modeste : 24 classes seulement ! Alors que le programme d’ECJS peut accompagner ceux d’économie et droit, l’attribution de l’ECJS aux professeurs d’histoire-géographie n’a pas permis d’utiliser les atouts de la filière.
ftp://trf.education.gouv.fr/pub/edutel/syst/igen/rapports/reflyc.pdf
Enseigner l’ECJS à Créteil
L’académie de Créteil, sous la plume de M. Champeaux, M.-F. Rossignol et M.-S. Claude, publie une brochure présentant les apports d’un stage de formation académique. En premier lieu, la brochure aborde la question de la recherche documentaire : comment constituer le dossier documentaire, quelles activités. La bochure donne également des exemples de pratiques : organisation du temps, ECJS en terminale, intégration de l’ECJS dans un projet PAC, évaluation. Enfin le lien avec les autres disciplines (ici les SVT, les lettres) est également encouragé.
http://www.ac-creteil.fr/lycee/ecjs/contenu/reflechir et aider/reflechir_et_mise_en_oeuvre.html
L’évaluation
Comment évaluer un enseignement aussi particulier que l’ECJS ? Les IPR de l’académie de Grenoble donnent des consignes claires de façon à harmoniser les situations sur les livrets scolaires et dans les jurys du bac. Ils demandent que l’appréciation soit portée sur l’implication de l’élève et sa capacité à prendre et à mener à bien des initiatives. Ainsi ils définissent les 4 items des dossiers scolaires (recherche et analyse de l’information, qualité des productions, aptitude à argumenter et maîtrise des connaissances).
http://www.ac-grenoble.fr/ecjs/ecjs1/ipr/protocole/protocole.pdf
Outils et séquences
Réalisé par un groupe de recherche de l’IUFM des Pays de la Loire, associant un IPR et une vingtaine d’enseignants, ce dossier copieux propose des outils pour définir une démarche en ECJS, pour valider des problématiques et pour accompagner le débat. On y trouvera par exemple une réflexion sur la démarche, des grilles d’analyse de débat, des mots-clés sur chaque thème. Il offre également une dizaine de séquences d’ECJS de la seconde à la terminale. Un excellent dossier qui permettra à chacun de réfléchir à ses démarches et de les améliorer.
http://calcium.paysdelaloire.iufm.fr/ressources/ress_transv/ecjs/
Vivre la République
Comment rendre vivantes et intelligibles nos institutions ? Le CNDP apporte un précieux outil avec le coffret de deux DVD « Vivre la République ».
Ce sont près de 250 séquences courtes, une dizaine de films représentant 5 heures d’écoute qui sont facilement accessibles. En effet le DVD propose des accès multiples. Ainsi le premier DVD est consacré à la démocratie et ses pratiques. On peut aussi bien y entrer par un choix d’acteurs de la démocratie que par les valeurs démocratiques. Chaque séquence illustre un thème précis et repose sur des images d’archives ou des entretiens. Les auteurs n’ont pas été frileux. Ils se sont attaqués à des débats de société réels et n’ont pas hésité à les politiser en mettant en valeur les débats parlementaires et le travail politique. Ainsi sont abordés le débat sur l’IVG, l’abolition de la peine de mort, l’accès à la nationalité, le don d’organes; des thèmes qui couvrent les différents points des programmes d’éducation civique.
Le second DVD concerne la constitution. Il donne accès à des séquences sur l’histoire des institutions, l’organisation des pouvoirs et montre le travail des acteurs politiques (président, premier ministre, députés etc.).
Comment utiliser ces DVD ? Bien sûr on pourra s’appuyer dessus pour illustrer le cours avec un vidéoprojecteur ou pour lancer un débat. Les sujets sont accessibles mais posent les vrais enjeux. Et la brièveté des séquences (de quelques minutes à un quart d’heure) se prête bien à ces pratiques.
Mais Vivre la République convient également à un travail autonome des élèves. La navigation y est aisée. Le guide pédagogique qui accompagne le coffret propose des fiches pédagogiques couvrant les programmes d’éducation civique et d’ECJS ainsi que certains thèmes de SES. Des schémas complémentaires, un glossaire, une banque bibliographique et webographique complètent ces fiches.
Certes on pourra regretter que certains débats, plus récents, ne soient pas abordés. C’est le cas par exemple des questions de la laïcité ou de l’antisémitisme. Ou que certains acteurs soient vus sous un angle réduit : les syndicats par exemple.
Mais « Vivre la République » est particulièrement bien adapté aux programmes d’éducation civique du collège et du lycée. Il est accessible aux élèves et permettra de rendre plus intelligibles les débats politiques de notre temps et, sans doute, de montrer le rôle réel des hommes politiques.
Vivre la République, coffret de deux DVD vidéo, SCEREN CNDP 2004.
http://www.cndp.fr/Produits/detailSimp.asp?ID=44291
Au lycée professionnel
En L.P. à Nancy-Metz
Parmi les nouveautés du site académique de Nancy-Metz, signalons un recensement de sites sur l’articulation de l’ECJS et des pratiques éducatives : liens avec la Vie scolaire, travaux sur la civilité, apports théoriques.
http://www.ac-nancy-metz.fr/enseign/ECJS/HTML/viescolaire.htm
Et à Lille
Le site lillois est particulièrement riche en ressources pour l’ECJS en lycée professionnel. Outre les textes officiels, on y trouvera des pistes pédagogiques autour de la délinquance et de l’enfance, de nombreuses fiches d’aide à la mise en place de l’ECJS (participation au débat etc.) et des fiches pédagogiques de niveau CAP, BEP et Bac pro. Certaines amènent à des jeux de rôle particulièrement intéressants.
http://www2b.ac-lille.fr/lp-lettres/lhg/ecjs/accueil.htm
La justice des mineurs
Une fiche pédagogique complète pour mener une réflexion sur la justice des mineurs. Elle comprend le travail sur le vocabulaire juridique, la construction d’un argumentaire et bien sur le débat. Les séquences associent la documentaliste et le professeur de communication – organisation.
http://savoirscdi.cndp.fr/pedago/Initiatives/ECJSClaudel/ECJS_Claudel.htm
BEP : Le couvre-feu, les parents et l’Etat
Une séquence intéressante qui permet aux lycéens de connaître leurs droits, leurs obligations et ceux de leurs parents.
http://www2b.ac-lille.fr/lp-lettres/LHG/ECJS/bep/F2.pdf
Réfléchir à ses pratiques
Education civique, éducation à la citoyenneté, éducation démocratique ?
L’éducation à la citoyenneté écartelée par les défis des sociétés modernes
« La formation du citoyen est de plus en plus intégrée dans les missions de l’Ecole. Mais de quelle citoyenneté s’agit-il ? Quelle pertinence garde le concept de citoyenneté dans des sociétés modernes généralement analysées en termes de changement et de mondialisation, dans un contexte de remise en cause du modèle historique de l’Etat-nation et des formes de citoyenneté qui lui étaient associées ? » En ouvrant ce numéro 44 de la Revue internationale d’éducation de Sèvres, Maroussia Raveaud pose une des contradictions qui posent problème à cet enseignement particulier qu’est l’éducation civique.
Ces contradictions sont magnifiquement mises en scène par les analyses qui composent le dossier, qui alternent points de vue nationaux et points de vue d’acteurs. En effet que pensent les élèves de l’éducation civique ? Stephen Gorard montre que les lèves ressentent un fort sentiment d’injustice à l’école ce qui l’amène à poser une question. « Comment un programme d’apprentissage de la citoyenneté comprenant les notions de justice et de démocratie pourrait-il efficacement être mis en place si les élèves eux-mêmes ne sont pas majoritairement convaincus que leurs professeurs sont généralement capables d’adopter untel comportement ? ». A l’autre bout, Géraldine Bozec et Sophie Duchesne mettent en évidence les contradictions des attitudes des enseignants. Ils mettent peu en avant la France plurielle et le multiculturalisme mais en même temps évoquent peu l’identité nationale.
Plusieurs exemples nationaux montrent comment l’éducation civique vient échouer sur les exigences sociales. Ainsi en Espagne l’instauration d’une éducation civique obligatoire d e10 à 16 ans se heurte à l’Eglise. « Paradoxalement », écrivent R. Jimenez Vicioso et J.C. Gonzalez. Faraco, « bien des raisons qui justifient une bonne éducation à la citoyenneté sont vécues dans les écoles comme des obstacles à son développement ». Certains drames survenus en classe ont augmenté les exigences en terme d’éducation civique. Mais les réponses apportées sont avant tout policières et en contradiction avec les valeurs défendues.
Ce numéro, qui comprend d’autres analyses nationales, ne révèle pas que des contradictions. Il souligne aussi les liens entre les attentes politiques et sociales et cet enseignement particulier. Des attentes qui peuvent heurter les valeurs de l’Ecole. Ce numéro est donc vivement recommandé non seulement à tous ceux qui enseignent l’éducation civique mais aussi à tous les acteurs de l’Ecole.
http://www.ciep.fr/ries/ries44.htm
La démocratie dans l’Ecole
« L’école, en effet, n’est pas un lieu clos : elle n’est destinée à devenir ni le sanctuaire protégé des turbulences de la vie sociale ni une sorte d’utopie provisoire qui mettrait les futurs citoyens en contact avec les valeurs humanistes dont on espère qu’ils garderont le souvenir. L’école est dans la démocratie et prépare les élèves à en devenir acteurs. Cela crée des obligations pour tous car, à l’école de la République, est-il imaginable pour les élèves et les familles que la démocratisation des savoirs et la formation des citoyens ne passe pas par des pratiques éducatives, pédagogiques et didactiques conformes aux valeurs de la démocratie ? » Pourtant, ce numéro de mai des Cahiers pédagogiques le précise bien, la société scolaire n’est pas démocratique au sens où enseignants et élèves seraient à égalité de droits et souverains de l’institution scolaire.
Le numéro s’articule autour de trois thèmes. Le dossier s’ouvre sur une réflexion sur la notion même démocratie en lien avec l’histoire de l’institution scolaire. Une seconde partie illustre l’idée du lien nécessaire entre les idéaux démocratiques et les pratiques pédagogiques. Ainsi, pour Anne-Marie Hubat-Blanc, « la première condition pour enseigner en accord avec les valeurs de la démocratie.. est de démystifier sa propre maîtrise.., la seconde est la compétence technique…, la troisième est l’institution de la classe et le fonctionnement de l’établissement ». Maryse Madiot et Philippe Tessier montrent,par exemple, comment un IDD peut être formateur en ce domaine puisque c’est « un domaine où les élèves comme les enseignants sont amenés à exercer leur liberté d’appréciation, d’invention et d’organisation ».
Le dernier chapitre s’intéresse à la démocratie, ou son absence, dans l’institution Education nationale. Un regard croisé sur les C.A. d’établissement est particulièrement intéressant.
La démocratie dans l’Ecole, Cahiers pédagogiques, n° de mai 2005, 72 pages.
http://www.cahiers-pedagogiques.com/numero.php3?id_article=1569
Doit-on enseigner les questions sensibles ?
C’est la question que se pose aujourd’hui le gouvernement britannique. Les « questions sensibles » sont celles qui touchent directement les plaies sociales. Et poser la question de leur enseignement renvoie évidemment à la fois à une conception de l’école, de son ouverture et à une opinion sur la société et son ordre.
Enseigner la Britishness. Commandé par le gouvernement de Tony Blair, le rapport de Sir Keith Ajegbo recommande de les aborder en classe. »C’est le devoir de l’école d’aborder les questions du « vivre ensemble » et de la différence, même si c’est un sujet de controverse… Où les élèves pourraient-ils aborder ces questions si ce n’est à l’école ? »
Dans son rapport il préconise de traiter en classe des questions comme l’immigration, l’Europe ou le passé colonial, afin d’apprendre aux jeunes à vivre ensemble. L’objectif final est de tisser le sentiment national, de faire l’apprentissage explicite de la »britannitude » (Britishness). « Plus peut être fait pour renforcer le programme de telle sorte que les élèves apprennent de façon plus explicite pourquoi les valeurs britanniques de tolérance et respect dominent dans la société et comment nos identités nationale, régionale, religieuse et ethniques se sont développées ».
En 2005, un rapport officiel avait montré de sérieuses lacunes en instruction civique chez les jeunes Anglais. Un quart des 14-16 ans ignorait quel parti était au pouvoir. Seulement 2% s’identifiaient comme européens. Aussi le rapport a été bien accueilli par le ministre de l’éducation qui a estimé que « les valeurs que nos enfants apprennent à l’école définiront le genre de pays que sera la Grande Bretagne demain ».
Les syndicats n’y sont pas opposés mais restent sceptiques. Pour la National Union of Teachers, le gouvernement devrait d’abord renforcer les moyens destinés aux enfants des familles défavorisées, c’est-à-dire aux minorités ethniques et aux enfants de la « White Working Class ».
La question se pose évidemment également en France mais dans un contexte différent. L’éducation civique est plus solidement installée qu’en Angleterre (c’est une des disciplines les plus anciennes). Avec l’histoire, elle couvre la totalité de l’enseignement obligatoire (et même au-delà). Son importance est rappelée dans le socle commun.
Et en France ? Pour autant, en décembre 2005, un séminaire européen a rendu publiques les difficultés rencontrées par les professeurs pour enseigner certains sujets. Ainsi une enquête de l’Aphg trace une géographie du phénomène : les régions de l’est, et particulièrement Aix-Marseille et Strasbourg, sont plus sujettes à des incidents que l’ouest. Cinq thèmes semblent poser problème : le fait religieux, confondu avec le catéchisme, la deuxième guerre mondiale, qui provoque des réactions antisémites, le Proche Orient, pour la même raison, les Etats-Unis, qui réveille un antiaméricanisme galopant, et la colonisation. Pour l’Aphg, « les professeurs ne doivent pas céder » et doivent maintenir le programme d’histoire. Ils doivent lutter contre l’ignorance, éveiller l’esprit critique et ne pas hésiter à faire appel à des témoins.
Ces recommandations sont sans doute judicieuses. Mais,lors du même colloque, l’historien André Kaspi posait une question plus dérangeante : « peut-on enseigner des sujets difficiles si la société ne guérit pas de ses maux ? » Or, parmi les systèmes éducatifs européens, le système français se caractérise par sa dimension ségrégative.
Le fait a été évoqué par Georges Felouzis dans une étude célèbre sur les collèges du sud-ouest. Plus récemment, l’Ocde a calculé que « plus de 40 pour cent des élèves allochtones en Belgique, en France, en Norvège et en Suède… affichent des performances inférieures à celles attendues au niveau 2 ». Ainsi, alors que le score moyen en maths des Français autochtones est de 520, celui des immigrés de première génération est de 448 et celui des immigrés de seconde génération est de 472. Seuls la Belgique, la Suisse et la Suède affichent un écart encore plus fort que la France. Et l’Ocde de conclure : « De fait, dans bien des pays, les enfants issus de familles immigrées sont désavantagés dès le départ. Ils sont en général affectés à des établissements scolaires moins performants qui ont souvent pour caractéristique d’accueillir des enfants issus des milieux défavorisés et où, dans certains pays, les conditions de vie en classe sont conflictuelles. Dans tous les pays examinés sauf quatre, au moins 25 % des enfants issus de la deuxième génération d’immigrés fréquentent des établissements scolaires où les populations immigrées représentent plus de 50 % des effectifs. En comparaison, moins de 5 % des enfants autochtones se trouvent dans cette situation dans tous les pays sauf deux ».
La question de l’enseignement des questions difficiles dépasse largement celle de sa pédagogie. Le fait que le gouvernement britannique n’ait pas d’hésitation est bon signe. En France, la baisse de régime de l’enseignement prioritaire devrait rendre cet enseignement toujours plus ardu.
http://news.bbc.co.uk/1/hi/education/6294643.stm
http://www4.ac-lille.fr/~heg/article.php?id_article=180
http://www.tousdifferentstousegaux.fr/
L’Ecole peut-elle fabriquer de bons citoyens ?
L’année électorale s’est ouverte sur ces images des files d’attente, fin décembre, où des jeunes attendaient pour s’inscrire sur les listes électorales. On sait que l’âge est un facteur important pour la participation électorale. Selon une étude CSA de 2002, les 18-24 ans ont le plus fort taux d’abstentionnisme (40%) parmi les électeurs. Plus récemment, un sondage réalisé pour l’association « Graines de citoyens » montre que 79% des jeunes âgés de 18 à 25 ans ont une mauvaise image des hommes et femmes politiques. Une petite majorité des jeunes dit s’intéresser à la politique (57%), mais sans grand enthousiasme : seuls 16% s’y intéressent « tout à fait ».. Tous ces faits intéressent l’Ecole, chargée de transmettre les valeurs démocratiques et de « fabriquer » de « bons » citoyens, c’est-à-dire des citoyens exerçant pleinement leurs devoirs.
C’est d’ailleurs devenu un lieu commun que d’affirmer l’existence d’un lien entre l’éducation et la construction démocratique. Cette opinion n’est d’ailleurs pas pour rien dans les motivations des enseignants et leur foi en leur métier. Ainsi Lipset a montré que les individus éduqués acceptent mieux les valeurs démocratiques. D’autres auteurs (Nie, Corbett, Przeworski) ont pu montrer que les individus ayant un haut niveau éducatif votent plus largement pour les partis démocratiques. L’éducation serait donc un élément déterminant de la construction démocratique et de la stabilité politique. On a pu ainsi mettre en relation le niveau d’instruction et les choix politiques aux élections de 2002. On avait ainsi trois fois moins de chances de voter Le Pen avec un diplôme du supérieur qu’avec un simple bac…
Mais est-ce bien l’Ecole qui explique ce décalage ? Thomas Siedler, professeur à l’université d’Essex, a étudié le rapport entre la prolongation de la scolarité et la construction démocratique en Allemagne.
De 1949 à 1969, la scolarité obligatoire a été prolongée. Et parallèlement la vie démocratique s’est développée dans le pays. Il a pu mettre en évidence le rapport entre le développement de l’Ecole et celui des pratiques démocratiques. Ainsi prolonger l’école d’un an est corrélé avec 4% de plus de chances de s’intéresser à la politique ou 3% de participer à une manifestation politique ou encore cela augmente de 5% la possibilité de signer une pétition.
Pour autant il estime n’avoir aucune preuve que ces corrélations sont réellement en lien avec le développement de l’Ecole. D’autres facteurs lui semblent avoir joués : les expériences vécues sous Hitler et l’importance des liens intergénérationnels par exemple.
Que tirer de ces contradictions ? Calculer la rentabilité même démocratique de l’éducation est chose difficile. La rentabilité diminue sans doute avec l’augmentation du taux de scolarisation : il est peut-être plus difficile de transmettre les valeurs démocratiques aux milieux les plus défavorisés. Mais ces résultats sont à la hauteur de la construction démocratique : un perpétuel défi à relever. Il nous incombe donc de construire la démocratie dans et à l’école.
Préparer un voyage à Auschwitz
Depuis plus de 10 ans, le Mémorial de la Shoah organise chaque année des voyages d’étude sur le site d’Auschwitz-Birkenau en Pologne, encadrés par des rescapés et des accompagnateurs-historiens.
Destinés aux élèves de l’enseignement général, professionnel et agricole, ces voyages d’étude s’inscrivent au cœur d’une véritable démarche éducative, souvent pluridisciplinaire, reposant sur une préparation approfondie et personnalisée, sur la mise à disposition d’outils pédagogiques adaptés et exclusifs, sur un encadrement qualifié et un suivi rigoureux après le séjour.
Retenus en fonction de leur motivation, les élèves sont nécessairement engagés dans des projets pédagogiques qui les mobilisent tout au long de l’année scolaire. Avant le voyage d’étude, ces projets conduisent les classes à entamer une recherche documentaire et à renforcer leurs connaissances, une étape fondamentale avant la visite d’Auschwitz. Après le voyage d’étude, les élèves s’attachent avec leurs enseignants à un travail de réflexion et de restitution, tant du point de vue de leurs émotions que des notions acquises.
Les voyages d’étude sont un outil pédagogique au service de l’enseignement de l’histoire de la Shoah, complémentaire des autres actions engagées dans les établissements scolaires. Ils représentent également pour l’ensemble des participants une expérience humaine et intellectuelle exceptionnelle, dont les enjeux dépassent le champ de l’histoire pour atteindre la formation civique et citoyenne.
http://www.memorialdelashoah.org/upload/minisites/voyages/index.htm
L’exposition «Vision lycéenne du camp d’Auschwitz-Birkenau»
Jean-Paul Huchon, président du conseil régional d’Ile de France, Elisabeth Gourevitch, vice-présidente chargée des lycées et des politiques éducatives, et Jacques Fredj, directeur du Mémorial de la Shoah ont inauguré le 27 janvier la quatrième édition d’une exposition de 24 affiches, entièrement conçues par des lycéens franciliens.
Chacune de ces affiches, dont la réalisation technique est prise en charge par la Mémorial, reflète la vision que dix-huit lycéens d’un établissement donné ont tirée d’une visite du camp d’Auschwitz en novembre dernier.
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lesdossiers/Pages/shoah2007.aspx
Les Justes et la journée du 27 janvier
France 5 Education, en partenariat avec le ministère de l’éducation nationale, propose un remarquable site sur les Justes, ces hommes et femmes qui ont sauvé des juifs durant la seconde guerre mondiale.
Le site donne la parole à plusieurs Justes qui reviennent sur leurs motivations. Des repères chronologiques permettent de mieux saisir les témoignages. Enfin le site est complété d’une sélection de ressources et de fiches pédagogiques (primaire, collège et lycée). D’un maniement très simple, le site peut servir en classe pour la journée du 27 janvier.
Signalons également les pages du site Histoire et mémoire qui proposent des ressources pour la journée du 27 janvier et une réflexion sur le rôle des enseignants par rapport à la transmission de la mémoire et à ces journées commémoratives.
http://education.france5.fr/lesjustes
http://www.crdp-reims.fr/memoire/informations/actualites/27_janvier.htm
http://www.crdp-reims.fr/memoire/enseigner/memoire_histoire/04roledesenseignants.htm
En ZEP : des pistes pédagogiques
Le site des ZEP de Meurthe et Moselle est une mine d’or pour les enseignants. Et une des galeries concerne l’éducation civique. Elle comprend des notes de lecture sur les finalités de l’éducation citoyenne, ainsi que des articles (Perrenoud, Charlot, de Peretti, Costa-Lascoux etc.).
http://www.ac-nancy-metz.fr/ia54/ZEPREP/Ressources diverses/Education civique/Education civique.htm
Education civique et EEDD : des fiançailles prometteuses
Jean-François Loistron nous invite à « oser le croisement » entre éducation au développement durable (EEDD) et éducation démocratique. Puisque le programme demande de traiter la citoyenneté politique et sociale, il propose une réflexion sur « les acteurs de la démocratie et le débat sur le développement durable ». Plusieurs fiches documentaires donnent des exemples précis.
http://www.ac-nantes.fr/peda/disc/histgeo/citoyen/demo-dd/index.htm
La vidéo en ECJS
« J’ai choisi de travailler avec les Cap première année, une classe mixte à tous niveaux, des filles et des garçons, des bijoutiers et des horlogers, avec une petite idée derrière la tête.. ». Cette petite idée de Stéphane Deshayes c’est l’utilisation la vidéo pour motiver les élèves. Cela nous vaut des petites séquences sur l’environnement et la maltraitance qui sont idéales pour ouvrir un débat. Il faut signaler l’extraordinaire qualité et efficacité de la réalisation. On s’attendrait à trouver des plans fixes d’un exposé. Chaque film est un petit bijou d’animation et d’invention.
http://catice.ac-besancon.fr/lp%5Flettres/ecjscourtmetrages/menu.htm
A voir également : la parité en vidéo
Pour sensibiliser chacun à la nécessité d’évoluer vers plus d’égalité entre les hommes et les femmes, le Ministère de la Parité et de l’Égalité professionnelle, avec le soutien du Fonds social européen, a parrainé une série de 40 programmes courts de France 2. Emmanuel Maugard les utilise pour construire un excellent exercice interactif qui donne toute sa place à la vidéo.
http://hgec.emaugard.free.fr/sexisme/
Utiliser des blogs
« Quatre ans après sa fermeture, le célèbre hangar de Sangatte a disparu mais les réfugiés eux sont toujours biens présents. De Dunkerque à Calais, des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants, de tout age, errent sur le littoral dans l’espoir de rejoindre l’Angleterre, fuyant ainsi guerre et misère de leur pays d’origine à la recherche d’une vie meilleure ». Le blog d’Aissa Zaibet fait découvrir le dénuement et les persécutions dont souffrent ces réfugiés. « Tout ce qui peut servir à la survie des réfugiés est détruit. C’est ainsi que le droit de pouvoir se nourrir est bafoué : leur nourriture serait systématiquement confisquée et détruite, leurs couvertures seraient régulièrement jetées à l’eau ».
http://refugies.over-blog.com/
A voir également : des blogs pédagogiques en ECJS
La mode, les raves, la drogue, les boîtes de nuit et leurs risques : autant de thèmes traités par des lycéens de Blois en utilisant des blogs.
http://rave-3d.awardspace.com/
http://lessectes.skyblog.com/3.html
http://ecjs-fashion.skyblog.com/index.html
Ressources : un abécédaire…
Atlas : L’atlas du Forum économique mondial
Rejets de carbone, effet de serre, désastres : l’atlas interactif du Forum économique mondial n’oublie pas l’environnement. Il est aussi politique : conflits, dépenses militaires par exemple; et social : travail des enfants, faim, malaria etc. Bien sûr, il est économique : liens avec la Chine, endettement, ouverture aux TIC etc.
Ce très bel outil dresse ainsi une cartographie efficace de la planète. L’atlas est aussi original et particulièrement riche. Original par certaines représentations : ainsi du rapport avec la Chine ou de celui entre dépenses militaires et dépenses de santé. L’atlas est aussi interactif : sur chaque carte des balises donnent accès à des fiches complémentaires (en anglais). Un outil à intégrer dans nos signets.
http://forum.maplecroft.com/loadmap?template=map&issueID=17
Banlieue : Les émeutes de novembre 2005 sous l’analyse
« À partir des entretiens menés aussi bien avec les jeunes qu’avec les professionnels, nous avons pu saisir un contexte marqué par les éléments suivants : une difficulté de la part des parents des jeunes interviewés à exercer leur autorité en dehors du foyer, dans les espaces publics ; un échec de l’orientation et le manque de moyens dont souffrent les écoles fréquentées ; un contentieux qui oppose les jeunes aux forces de l’ordre et qui crée des tensions décrites par les jeunes à partir d’un double registre symbolique, de l’humiliation (qui renvoie à la valeur partagée et intériorisée de la dignité et du respect de la personne) et de l’honneur (qui renvoie en revanche plutôt à la défense de la réputation du groupe d’appartenance, qu’il s’agisse de la famille, du groupe des pairs ou de la cité) ; une forte pression conformiste du groupe des pairs qui s’exerce sur chacun d’entre eux et à laquelle il est difficile de résister ; le racisme et la discrimination dont font l’objet les jeunes vivant à Aulnay, surtout en prévision de leur entrée sur le marché du travail. Le dernier élément remarquable parmi les résultats du tableau des éléments contextuels est l’absence de références à une quelconque identité ethnico-religieuse. La religion est associée, par ces interviewés, à une dimension strictement individuelle et privée. Autrement dit, le rapport que ces jeunes entretiennent à l’égard de deux institutions républicaines, telles l’école et la police, se base sur la critique et le rejet ». Le rapport du Centre d’analyse stratégique , un service du Premier ministre, sur les émeutes de novembre à Aulnay-sous-Bois se base sur des interviews réalisés auprès de jeunes et de responsables.
Il met notamment en évidence le manque de confiance dans l’Ecole. Pour expliquer le retour au calme il cite le renforcement des forces de l’ordre, le rôle des relais sociaux, les effets des actes symboliques d’apaisement la fatigue des émeutiers.
http://www.strategie.gouv.fr/IMG/pdf/EtudeAulnaysousbois.pdf
http://www.strategie.gouv.fr/IMG/pdf/EtudeStDenis.pdf
Citoyen : Demain je serai citoyen
EduScol publie un dossier sur l’apprentissage de la citoyenneté à l’école. Il rappelle que « l’éducation à l’exercice de la citoyenneté ne repose pas exclusivement sur l’acquisition de savoirs… Elle vise, aussi et surtout, à une évolution du rapport de chaque élève au groupe, à la société, au monde. Pour y parvenir, les innovateurs cherchent à créer des situations pédagogiques, qui « font vivre » aux élèves une expérience et qui donnent sens aux discours tenus. Ainsi, sont privilégiées les modalités de travail coopératif, les moments d’échanges, d’écoute et de responsabilisation : travail en groupes, débats, partage des tâches, prises d’initiatives… ». Le site donne accès à de nombreuses pistes pédagogiques : conseil de vie en cm2, tutorat, apprentissage de la citoyenneté européenne etc. Autrement dit, la citoyenneté ça s’apprend dès l’école et le collège. Inutile d’attendre « demain » !
http://www.eduscol.education.fr/D0094/r_demos.htm
Esclavage
« Dans les écoles et les établissements scolaires, les enseignants sont appelés à organiser un moment particulier de réflexion dans le cadre de la classe au cours duquel ils liront un texte choisi parmi ceux qui sont proposés ci-après ». Depuis 2006, une journée de la mémoire de la traite négrière et de l’esclavage,le 10 mai, invite les enseignants à faire travailler les élèves sur cette mémoire. Deux dossiers du Café proposent des ressources.
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lemensuel/lenseignant/schumaines/histoire/Pages/[…]
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lemensuel/lenseignant/schumaines/histoire/Pages/2006/69[…]
Europe : European Navigator, une ressource multimédia pour l’Europe
European Navigator est une banque d’information sur l’Europe, développée par un établissement public luxembourgeois. Elle contient des centaines de documents qui permettent une étude très poussée des institutions et de l’histoire de l’Union européenne. Les enseignants apprécieront certainement d’avoir à portée de clic une multitude d’extraits vidéos, de fichiers sonores, de fac-similes de documents historiques. Une ressource unique par sa richesse.
Identité nationale
Un ministère de l’identité nationale est-il compatible avec les valeurs démocratiques ? « Le ministre de l’immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et du codéveloppement prépare et met en oeuvre la politique du Gouvernement en matière d’immigration, d’asile, d’intégration des populations immigrées, de promotion de l’identité nationale et de codéveloppement » annonce le Journal Officiel du 1er juin qui définit les attributions du nouveau ministère. .
Et elles ne sont pas minces. « Il prépare et met en oeuvre les règles relatives aux conditions d’entrée, de séjour et d’exercice d’une activité professionnelle en France des ressortissants étrangers. Il est chargé… de la lutte contre l’immigration illégale et la fraude documentaire intéressant des ressortissants étrangers ; de la lutte contre le travail illégal des étrangers ; de la politique d’attribution des visas. Il est compétent, dans le respect des attributions de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides et de la Commission des recours des réfugiés, en matière d’exercice du droit d’asile et de protection subsidiaire et de prise en charge sociale des personnes intéressées… Il a la charge des naturalisations et de l’enregistrement des déclarations de nationalité à raison du mariage. Il est associé à l’exercice par le garde des sceaux, ministre de la justice, de ses attributions en matière de déclaration de nationalité et de délivrance des certificats de nationalité française ».
Mais les enseignants seront aussi particulièrement sensibles à des attributions qui ont un impact sur l’enseignement. « Il participe, en liaison avec les ministres intéressés, à la politique de la mémoire et à la promotion de la citoyenneté et des principes et valeurs de la République ».
C’est cette politique de mémoire qui dresse un collectif d’historiens contre le gouvernement. Démissionnaires du Centre national d’histoire de l’immigration, ils dénoncent » l’association entre immigration et identité nationale » et y voient un péril pour l’idéal démocratique. « Associer « immigration» et « identité nationale » dans un ministère n’a jamais eu de précédent dans notre République. C’est, par un acte fondateur de cette présidence, inscrire l’immigration comme « problème» pour la France et les Français. Or il n’est pas dans le rôle d’un Etat démocratique de définir l’identité. Ce rapprochement s’inscrit dans la trame d’un discours stigmatisant l’immigration et dans la tradition d’un nationalisme fondé sur la méfiance et l’hostilité aux étrangers, dans les moments de crise.
Reçus le 29 mai par B. Hortefeux, ils ont décidé de lancer un espace d’information et discussion ainsi qu’une pétition.
Au J.O.
http://www.legifrance.gouv.fr/WAspad/UnTexteDeJorf?numjo=IMIX0755108D
Le site Upolin
Le ministère de l’identité nationale reste en débat
« L’intégration pose le problème de l’inégalité sociale fondée sur des discriminations d’origine. Si ce ministère a pour fonction de s’attaquer à ces inégalités, tant mieux, mais s’il a pour but d’assigner des gens à résidence en fonction de leur provenance, je doute de son intérêt. Pour que le flux migratoire n’augmente pas, il faut que ces pays trouvent les moyens de se développer. Cela ne relève pas d’un ministère unique mais des politiques européennes ». Dans L’Humanité, trois historiens, E. Le Roy Ladurie, C. Charle et S. Wolikow, analysent la création du ministère de l’identité nationale.
http://www.humanite.fr/journal/2007-06-02/2007-06-02-852236
Justice : Le point sur la justice des mineurs
La Documentation française publie un excellent dossier sur la justice et les mineurs. Il donne accès aux chiffres clés de la délinquance des jeunes, aux textes fondamentaux aussi bien sur la délinquance et sa répression que sur les droits des jeunes, particulièrement les nouveaux textes répressifs, ainsi qu’à des dossiers sur la violence scolaire. Ce dossier manque peut-être un peu de profondeur sociologique mais sera très utile pour motiver les adolescents et lancer études et débats.
http://www.vie-publique.fr/dossier_polpublic/jeunes_justice/index.shtml
Laïcité
Les textes administratifs
Textes fondateurs, lois antiracistes, lois laïques, circulaires, extraits du Code de l’Education, décrets, comptes-rendus des arrêts en Conseil d’Etat dans les affaires de voile : le ministère publie sur EduScol une batterie de textes qui montre la complexité, indéniable, de la situation actuelle. La jurisprudence du tribunal administratif est complexe et il est très utile pour les chefs d’établissement de la connaître. L’ensemble du dossier pourrait donner à penser que la loi sur le voile simplifiera tout cela. Pourtant sa lecture amène deux réflexions. Premièrement, ces dernières années ont vu les textes se multiplier de circulaire en décret, de code en arrêts. La multiplication de ces textes souligne plutôt l’incapacité de la loi à régler la question en conformité avec les principes de l’état de droit. Enfin une absence ne passe pas inaperçue : la Convention internationale des droits de l’enfant a été « oubliée » alors qu’elle a été ratifiée par la France et qu’elle apporte des garanties aux enfants (par exemple dans l’article 14-3).
http://www.eduscol.education.fr/D0157/ref01.htm#nouveau
La laïcité au 21ème siècle
La Lettre laïque, lettre d’information du site laicite-laligue.org, fait connaître deux déclarations rédigées à l’occasion du centenaire de la loi de 1905. La « Déclaration universelle sur la laïcité au 21ème siècle », lancée à l’initiative de Jean Baubérit, Roberto Blancarte et Micheline Millot, a été signée par plus de 200 universitaires de 29 pays. Elle professe une évolution de la laïcité. » Tout en veillant à ce que la laïcité ne prenne elle-même, dans ce nouveau contexte, des aspects de religion civile où elle se sacraliserait plus ou moins, l’apprentissage des principes inhérents à la laïcité peut contribuer à une culture de paix civile. Ceci exige que la laïcité ne soit pas conçue comme une idéologie anticléricale ou intangible. C’est une conception laïque, dynamique et inventive qui donnera une réponse démocratique aux principaux défis du XXIe siècle. Cela lui permettra d’apparaître réellement comme un principe fondamental du vivre-ensemble dans des contextes où la pluralité des conceptions du monde ne doit pas apparaître comme une menace mais plutôt comme une véritable richesse ».
Adopté par des organisations françaises (Cnal, Fcpe, Fsu, Maif, Mgen, Ligue de l’enseignement, LDH, Sgen, Unsa etc.) et la Fédération humaniste européenne, l’appel « Pour une laïcité à l’échelle du monde » pose la question de la spécificité française en Europe. » Assurer la liberté de conscience nécessite de développer l’esprit critique et son exercice, notamment au travers de l’acquisition des connaissances : cela demeure la responsabilité de l’Ecole publique, seule école de la République… A l’heure de la mondialisation, de la multiplication des vecteurs de communication, de diffusion des informations, des connaissances et des savoirs, le débat sur la laïcité ne saurait être propre à la France. La construction européenne pose la question de la place du principe laïque au sein d’une union de pays qui ont traité les rapports du politique et du religieux en fonction de leur propre histoire ».
http://www.laicite-laligue.org/
Parité : Une brochure pour apprendre l’égalité
« Naître fille ou garçon, aujourd’hui comme hier ce n’est pas tout à fait pareil ». Réalisée par la Communauté française de Belgique et signalée par Bulletin de nouvelles de NTIC.org, cette brochure apprend aux collégiens à repérer l’inégalité entre les sexes dans la vie quotidienne. L’école n’est pas mise de coté : les élèves découvrent le rapport entre les représentations et le choix des études par exemple. Un document agréable, adapté, qui propose des activités et des conseils concrets.
http://www.egalite.cfwb.be/upload/album/AP_155.pdf
Un dossier spécial sur la parité dans le Café pédagogique.
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lemensuel/lenseignant/schumaines/[…]
Un dossier du Café pédagogique
L’égalité des sexes et le bien-être des enfants sont indissociables » affirmait en décembre dernier Ann M. Veneman, directrice générale de l’Unicef. « Lorsque les femmes ont la possibilité de vivre pleinement et d’être productives, les enfants prospèrent. L’UNICEF a souvent pu constater le phénomène inverse : quand, dans une société donnée, les femmes ne bénéficient pas de chances égales, les enfants en pâtissent ». La Journée des femmes du 8 mars doit au moins nous amener à réfléchir à l’absence de parité en éducation. Dans le monde, seulement 43% des filles sont scolarisées dans le secondaire. 130 millions de femmes ont été victimes de mutilations génitales. 150 millions de jeunes filles (et 73 millions de garçons) ont fait l’expérience de relations sexuelles forcées. Une femme sur trois est en couple avant l’âge de 18 ans.
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lemensuel/lenseignant/schumaines/[…]
Pauvreté : Pour que l’Ecole soit aussi celle des pauvres
On le sait : l’Ecole a bien du mal à casser le cercle de la reproduction de la misère. Pire, elle accueille souvent mal le million de jeunes de moins de 14 ans vivant dans des foyers en grande pauvreté (moins de 140 euros par mois). Pour réfléchir à l’incompréhension entre ces familles et l’Ecole, un dossier sur EduScol.
http://www.eduscol.education.fr/D0115/default.htm
Présidentielles : Un Dossier spécial du Café
Doublement difficile d’aborder l’élection présidentielle en classe avec les élèves. Disons d’abord qu’il est presque impossible de ne pas le faire : les élèves participent eux aussi à la mobilisation populaire qui accompagne cette élection.
L’enseignant se heurte à deux difficultés : trouver un angle original pour un travail en classe et disposer des outils d’analyse qui lui permettent de prendre un recul d’autant plus nécessaire que les esprits sont échauffés. C’est pour répondre à ces besoins que le Café pédagogique vous propose ce nouveau Dossier spécial « Présidentielles 2007 ». Vous y trouverez des informations, des documents, y compris en anglais, et aussi des exemples de séquences pédagogiques.
Il n’oublie pas non plus le prof – citoyen. Une partie du dossier est dédiée au débat sur l’Ecole durant la campagne électorale ainsi qu’aux réalisations des candidats en matière éducative. En Poitou-Charentes, la démocratie participative en marche. Dans les Hauts-de-Seine, le pouvoir local s’impose dans les collèges…
Quelle sera la politique éducative de Sarkozy? Le dossier se clôt par une relecture du programme annoncé et sa mise en perspective par P. Meirieu et A. Giordan.
Dossier spécial Présidentielles 2007
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lesdossiers/Pages/02052007_Presidentielles2007.aspx
Racisme : Un kit pour l’éducation interculturelle
« Il est facile de dire « je ne suis pas raciste »… Il est difficile de dire « je veux prendre mes responsabilités pour faire en sorte que, à l’avenir, les choses changent ». Selon cet ouvrage du Conseil de l’Europe, la population européenne compterait environ 10% de racistes, 40% de personnes ayant des penchants racistes, autant de tolérantes et 10% de personnes engagées contre le racisme. Clairement, le racisme a progressé et les anti-racistes pourraient se trouver minoritaires.
Le « kit pédagogique » est donc une arme pour mobiliser les anti-racistes et soutenir leur cause. Persuadés que « les jeunes ne peuvent parvenir à comprendre leur position… sans une compréhension des circonstances internationales et nationales qui façonnent leur monde », l’ouvrage commence par une argumentation en faveur de l’éducation interculturelle. La seconde partie est une véritable boîte à outils contenant des méthodes et des activités à exploiter avec les jeunes.
Le kit pédagogique offre une assez grande variété de scénarios ludiques, adaptés à des niveaux différents et qui permettent de travailler les stéréotypes, générer de l’empathie pour les personnes déplacées ou prendre conscience de la discrimination dans la vie quotidienne. Ces exercices peuvent aussi servir à souder le groupe et à le mobiliser pour des actions.
On ne peut que recommander une large diffusion de cet ouvrage.
Tous différents tous égaux. Kit pédagogique. Idées, ressources,méthodes et activités pour l’éducation interculturelle informelle avec des adultes et des jeunes, Conseil de l’Europe, 2005, 224 pages.
Le kit pédagogique (zippé)
http://www.coe.int/t/E/Human_Rights/ECRI/3-Educational_resources/Education_Pack/Kit pedagogique.pdf
Eduquer contre le racisme : un dossier du Café pédagogique
Après Auschwitz, il est difficile de croire que l’éducation soit un rempart contre le racisme et l’antisémitisme. Pourtant, il est plus que jamais nécessaire de mobiliser la raison contre la barbarie.
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lemensuel/lenseignant/schumaines/educationcivique/Pages[…]
Immigration et intégration, un dossier spécial du Café
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lemensuel/lenseignant/schumaines/educationcivique/Pages/[…]
L’Europe a adopté plusieurs textes contre les discriminations : directive sur l’égalité raciale, directive sur l’égalité en matière d’emploi. Le site Stop Discrimination présente les politiques européennes en ce domaine.
http://www.stop-discrimination.info/