Professeur de mathématiques et de sciences physiques au lycée professionnel Jean Moulin au Chesnay. Quel a été votre rôle dans l’expérimentation de ressources en ligne ? J’ai été recrutée par l’IA-IPR de mathématiques, Francis Taillade, pour coordonner les enseignants des lycées professionnels de l’Académie de Versailles. La première année, il y avait six lycées, huit la deuxième année. Comme l’expérience a donné des résultats positifs, elle a été étendue cette année à tous les lycées professionnels des trois Académies. Tous ne vont pas y souscrire mais je pense qu’ils seront nombreux à participer à cette action. Cela permettra une ouverture à un public plus large. Ma mission consiste à essayer de visiter au moins une fois chaque établissement au cours de l’année scolaire, à rencontrer les enseignants et à assister à des séances de travail avec les élèves. Je rédige ensuite un rapport pour l’inspection , l’IREM et la Région. Je ne suis pas moi-même utilisatrice des ressources avec mes élèves car mon lycée n’avait pas été retenu par les lycées prioritaires. Mais comme l’expérience est étendue, je vais bien sûr y inscrire des classes de mon lycée. Quelles ressources ont été les plus utilisées dans les lycées professionnels ? Uniquement Paraschool. Euler semble trop difficile , il ne convient pas aux élèves de lycée professionnel. Avec nos élèves, Paraschool marche bien. D’année en année, l’éditeur a tenu compte de nos remarques, il a ajouté des exercices en sciences physiques pour les BEP et les Bac Pro. Comment les ressources sont-elles utilisées ? Presque toujours en petits groupes. Soit en demi-classe ; ce que nous appelons les modules en BEP ; soit en mini-groupes de deux ou trois élèves en aide individualisée. C’est nécessaire pour que ce type de travail soit bénéfique. Les élèves apprécient de travailler d’une façon, différente du papier-crayon. Ils sont maintenant bien habitués à utiliser l’ordinateur ; ça ne leur fait plus peur. L’intérêt de ces ressources en ligne est particulièrement net pour les élèves qui ne s’expriment pas ou peu en cours, souvent parce qu’ils ne sont pas sûrs d’eux. Je pense en particulier à une jeune fille en BEP secrétariat . Tout au long de l’année, elle a travaillé sur les ressources, au lycée mais aussi chez elle ; progressivement, elle s’est ouverte. J’ai pu moi-même m’en rendre compte en parlant avec elle. Les élèves ont-ils utilisé les ressources en dehors du lycée ? Chez eux ? En lycée professionnel, environ 40% des élèves peuvent accéder à Internet chez eux. Les professeurs de plusieurs lycées ont régulièrement envoyé du travail personnel à leurs élèves. C’était toujours facultatif mais certains élèves ont pu faire ce travail de façon régulière. C’est très utile en particulier au moment de la préparation des examens. On reproche parfois à ces ressources d’être des questionnaires qui incitent les élèves à deviner les bonnes réponses plutôt qu’à les chercher. Qu’en pensez-vous ? Pour que ces exercices soient utiles, il est nécessaire que le professeur soit présent et accompagne les élèves dans leur travail. Dans les séances que j’ai observées, l’enseignant obligeait, chaque fois que cela était nécessaire, les élèves à prendre une feuille et à résoudre l’exercice par écrit avant de désigner la réponse. Je pense par exemple à des exercices sur les équations du second degré qu’il faut évidemment résoudre d’abord par écrit. Lorsqu’un élève ne s’en sort pas, le professeur l’invite à consulter l’aide ; il reste à côté et le conseille jusqu’à ce que la difficulté soit surmontée. Il lui apprend de cette façon à consulter les rubriques d’aide, le cours. C’est très important. Entretien : Serge Pouts-Lajus |
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