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Par François JarraudL’Europe confirme l’impact éducatif positif des TICE Selon une étude bilan publiée par la Commission européenne , les TICE ont un impact éducatif positif. L’étude se base sur 17 travaux publiés récemment. Il s’agit principalement d’études anglaises ou qui couvrent l’ensemble de l’Union. Elles abotissent parfois à des résultats divergents. Mais globalement elles montrent que les investissements important effectués dans les TIC dans tous les pays européens ont des retombées positives.L’étude souligne d’abord les effets quantitatifs des TICE : elles améliorent les performances scolaires particulièrement à l’école primaire et en langue nationale, moins nettement en maths. Les établissements qui se sont appropriés les TICE voient leurs résultats progresser plus rapidement. L’usage du tableau blanc interactif est lié à une amélioration des résultats des élèves. Des études plus qualitatives montrent que les enseignants sont convaincus que l’utilisation des TIC motive davantage les élèves. Elle leur permet également de travailler de façon plus autonome et différenciée. Elle favorise la collaboration entre élèves. Les enseignants en tirent aussi parti : 90% d’entre eux utilisent les TIC pour préparer leurs cours. D’une façon générale, l’étude estime que l’enseignement avec les TICE repose sur des approche différentes que l’enseignement traditionnel : il est constructiviste, inclut la notion de projet, permet des approches différenciées et utilise l’erreur comme source d’amélioration.Très logiquement, la Commission invite les gouvernements à continuer leurs efforts et fait plusieurs propositions. Elle invite les systèmes éducatifs à intégrer davantage les compétences développées par les tice comme le travail collaboratif ou le travail en autonomie. Elle les invite également à utiliser davantage la formation par les pairs et l’échange de savoirs entre enseignants. Au point de recommander d’encourager les enseignants utilisateurs des tice.En août dernier, le Café avait signalé la publication d’une troisième étude qui concluait à l’impact éducatif positif des TICE. IL s’agissait d’un travail sur les écoles primaires anglaises et il faisait suite à deux travaux totalement différents (sur Pisa et les tests américains). Le rapport de la Commission confirme donc ce qui est déjà bien documenté.Pourtant ce travail interroge également. S’il relève des corrélations entre hausse des résultats scolaires et utilisation des TICE en classe, il s’avère incapable de les expliquer. D’autant que certaines études montrent que l’impact sur les méthodes d’enseignement reste faible et que les enseignants utilisent faiblement les capacités créatrices des TICE. Comment expliquer que les élèves obtiennent de meilleurs résultats à des travaux qui sont restés eux traditionnels ? Enfin l’enquête n’apporte pas d’éclairage sur les résistances à l’intégration des Tice dans un monde éducatif où aussi bien enseignants qu’élèves sont des utilisateurs. Et on sait qu’en France, dans le secondaire, elles sont particulièrement fortes. Mais il est vrai que les Tice bousculent l’Ecole.L’étudeUne troisième étude confirme…Les Tice bousculent l’EcoleL’élève multitâche ou bon à rien ?Les « digital natives » sont-ils capables de réfléchir ? C’est la question que pose le Washington Post. Le quotidien remarque que les jeunes nés avec l’informatique suivent couramment plusieurs taches en même temps, à l’image des ordinateurs modernes. Par exemple ils révisent une leçon de maths en échangeant sur Msn ou préparent un exposé en envoyant des textos. Pour Jordan Grafman, un cogniticien, « un des problèmes du multitâche c’est qu’il est impossible d’approfondir les connaissances ainsi. Si cela devient une habitude, vous vous satisferez avec un niveau de connaissance superficiel ». Russell Podrack, professeur de psychologie à l’université de Californie, renchérit. Il a pu observer le fonctionnement cérébral de ces ados multitâches. Quand ils travaillent en multitâche, les adolescents n’utilisent pas l’hippocampe, un élément indispensable au traitement de l’information. Pour lui, travailler en multitâche est moins productif et peut se faire au détriment des adolescents qui ont besoin de stimuler la totalité de leur cerveau. Par contre, David Meyer, un autre cogniticien de l’université de Michigan, ne partage pas cet avis. Pour lui « ils peuvent bien mieux que les générations précédantes agir ainsi et ne pas perdre en efficacité ». L’intérêt de ce débat c’est de poser auprès du grand public une question qui est encore peu sortie en Europe : celle de l’impact des TIC sur les fonctionnements intellectuels des jeunes. Dans quelle mesure l’informatique a-t-elle affecté leur façon de réfléchir et leurs démarches intellectuelles ? Une question déjà abordée par le Café par exemple à propos des travaux de Jason L. Frand.ArticleArticle Jason L. Frand
Une étude américaine juge les logiciels éducatifs inefficacesRéalisée pour le Department of Education, l‘étude de Mathematica Policy Research et de SRI International a porté sur plus de 9 000 élèves de CP, CM1, 6ème et 3ème ayant utilisé 16 logiciels éducatifs recommandés par le Department of Education. Il s’agit de logiciels de lecture et d’apprentissage des mathématiques. Douze d’entre eux ont obtenu des récompenses. Elle a évalué leurs résultats et les a comparé à des classes similaires scolaires d’élèves Selon cette étude, les classes qui utilisaient les logiciels n’ont pas obtenu de meilleurs résultats aux tests que celles qui ne les utilisaient pas. Les résultats sont en fait influencés selon les caractéristiques des classes et des écoles pour les logiciels de lecture. Les résultats sont corrélés avec le ratio enseignant – élèves au CP et avec le temps passé sur le produit en CM1. Cependant l’étude relève que les élèves travaillaient de façon plus volontaire avec les logiciels qu’avec les méthodes traditionnelles. En CP, les logiciels visaient à la reconnaissance des lettres, les phonèmes, la reconnaissance de mots, l’acquisition du vocabulaire et la compréhension de textes. Les résultats observés aux tests montrent que l’effet des logiciels est proche de zéro. Par contre il y a de grandes différences d’une école à l’autre. En CM1, où ce sont aussi des logiciels de lecture qui ont été testés, la situation est identique. En 6ème ce sont des logiciels de calcul qui ont été utilisés avec le même manque de résultat. L’enquête aboutit donc à des conclusions qui pourraient avoir de lourdes conséquences aux Etats-Unis. En effet, l’investissement logiciel à chaque niveau représente une centaine de dollars par élève et globalement l’étude vient contredire la nécessité de ces gros investissements. Pour autant peut-on généraliser ces résultats ? Deux remarques viennent en relativiser les conclusions. A chaque niveau ce sont plusieurs logiciels qui sont utilisés et l’évaluation est globale. C’est seulement dans une étape ultérieure que les auteurs devraient communiquer sur les résultats par logiciel. Autrement dit on ne peut affirmer une inefficacité de tous les logiciels incriminés. D’autre part, les élèves qui ont suivi une préparation traditionnelle ont peut être été mieux entraînés à passer les tests traditionnels. Car plusieurs études récentes (une américaine deux européennes) ont attesté récemment l’effet positive des TICE sur les résultats scolaires. Il est vrai que si elles ont constaté l’impact, elles sont incapables de l’expliquer. L’étude de MPR et SRI
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