F. Jarraud Ados : bonheur et scepticisme Car tout va bien pour nos ados : 95% disent avoir beaucoup d’amis, 80% ont de bonnes relations avec leurs parents et 79% se sentent bien à l’école. Ce qui compte pour eux c’est d’abord la famille (90%) puis les amis et les amours (57%), l’école arrivant en 5ème position, pour seulement 37% d’entre eux. 64% d’entre eux sont confiants dans leur avenir personnel. Huit sur dix croient d’ailleurs dans l’engagement. Mais le trait marquant de cette génération est sans doute le scepticisme certain. Seulement un adolescent sur quatre (25%) croit que « le monde sera meilleur demain », neuf sur dix sont inquiets face aux évolutions du monde et de la France. Ainsi les auteurs de l’étude classent les ados en 5 groupes. La moitié d’entre eux seraient soit très confiants en l’avenir soit satisfaits de leur sort personnel. Un quart restent indécis et croient peu en l’action. 22% sont inquiets ou angoissés face à l’avenir. C’est particulièrement le cas des jeunes de L.P., issus de milieux modestes ou dont les parents sont séparés. L’enquête révèle un phénomène intéressant : neuf jeunes sur dix affirment connaître le métier qu’ils veulent faire. Le médical est plébiscité devant l’industrie, les arts et le sport et l’administration. Une information à se rappeler quand on est devant des élèves muets sur leur orientation… Les valeurs Internet adoptées par les jeunes A savoir : Pas de zéro de conduite pour les enfants de 3 ans
« Cette tentative de définition de la personnalité des enfants dès leur plus jeune âge constitue un véritable enfermement; ils seront définitivement catalogués, devenus des objets décrits par le premier psy qu’ils auront eu la malchance de rencontrer… On retrouve dans cette recherche la tentative de voir en chacun des humains le simple aboutissement des informations qu’il a reçues lors de sa conception. Cette hypothèse du tout génétique est à l’opposé du regard des généticiens qui sont conscients de la pauvreté de cette dotation initiale ». Personne mieux qu’Albert Jacquard ne pouvait l’affirmer dans sa préface à l’ouvrage du collectif Pas de zéro de conduite pour les enfants de 3 ans ». On sait que ce collectif s’est constitué en réaction à un rapport de l’Inserm qui définissait une nouvelle maladie, »le trouble de comportement » et demandait la détection et la surveillance des enfants dès l’âge de trois ans. La pétition lancée par le collectif frôle les 200 000 signatures et reste d’actualité : le projet de loi sur la délinquance juvénile pourrait en reprendre plusieurs points. L’ouvrage réunit les contributions de spécialistes hostiles au rapport : pédopsychiatres, pédiatres, psychologues, sociologues, spécialistes de la prévention ou de l’éducation. Ils démontent le texte et mettent à nu l’idéologie qui le sous-tend. Ainsi, Pierre Suesser, pédiatre, rappelle que « inciter à dépister « la froideur affective, la tendance à la manipulation, le cynisme, l’index de moralité affective bas » renvoie à des notions sujettes à caution et inadéquates chez de jeunes enfants. Préconiser d’inscrire à 3 ans dans le carnet de santé « n’a pas de remords, ne change pas sa conduite » conduit à situer les professionnels dans un registre normatif et moral et non plus médical ». Philippe Meirieu rappelle la « méthode d’observation systématique des enfants » mise au point par Albert Huth, conseiller du gouvernement allemand de 1928 à 1945. Lui aussi appelait à distinguer des catégories physico-morales chez les enfants « pour mieux les éduquer ». Il partait du principe selon lequel « il n’est pas possible de faire faire à n’importe quel enfant n’importe quoi ». Pour P. Meirieu, « voilà justement l’argument d’autorité implicite dans tous ces travaux et qui les oriente toujours : l’éducation n’est pas un élément significatif dans le développement de l’homme et, en dernier ressort, celle-ci se résume à une opération de tri qui, par ailleurs, permet d’optimiser le fonctionnement économique et social ». Le combat contre le rapport de l’Inserm est d’abord celui des enseignants, du moins de ceux qui posent le préalable de l’éducabilité. Ne réveillez pas l’ado qui dort Se vautrer est légitime… Le cannabis se découvre en seconde Drogues : Un guide contre la toxicomanie On pourra plus utilement lire le guide publié en 2002 par le Desco suite à deux séminaires nationaux ou le guide de prévention réalisé par la MILDT (Mission Interministérielle de Lutte contre la Drogue et la Toxicomanie). » Il s’agit d’un guide d’intervention, c’est à dire d’un outil orienté vers l’action, conçu pour mettre à votre disposition les éléments concrets susceptibles de vous aider à intervenir dans un milieu particulier, caractérisé par des » règles du jeu » bien spécifiques (le milieu scolaire) sur un thème complexe qui met en jeu de multiples dimensions et conduit à poser un grand nombre de questions éthiques. » Pour aller plus loin…Face au haschich
« Nous assistons à un fait culturel nouveau et insidieux. De jeunes adolescents choisissent de prévenir les malaises de leur âge en s’autoprescrivant la molécule de cannabis… Les jeunes captifs de nouveaux idéaux, de nouveaux plaisirs, sont pris dans des réseaux de discours qui leur donnent de nouveaux droits… Pour un certain nombre de jeunes, ce pari conduira à l’impuissance à engager une vie d’adulte ». On sait que près de 40% des jeunes garçons sont des consommateurs réguliers de cannabis (enquête OFDT). Pour Gisèle Bastrenta, psychologue clinicienne et analyste, le haschich est d’abord un phénomène culturel qui renvoie à une évolution globale de la société. Sommaire du guide des parents
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