Patrick Picard Extraits des interventions de la journée : Les institutionnels
M. Debbasch, directeur de l’enseignement scolaire (DESCO) : « Il fallait réagir, identifier les faiblesses, jeter un regard lucide et objectif sur les méthodes utilisées et leur résultat. De très nombreux parents constatent avec surprise que la phase d’identification des mots vient trop tard. Des études irréfutables prouvent depuis longtemps quelles sont les méthodes efficaces. Savoir lire et aimer lire, c’est cet objectif simple que nous poursuivons ensemble. Le bonheur d’apprendre, le bonheur de comprendre, de découvrir par la lecture… Pourquoi ne pas penser que les enseignants n’en seront pas comblés ? Il reste à convaincre, former les maîtres, les professeurs d’IUFM. Le ministre en fait une des grandes priorités de la rentrée 2006.« Jean-François Perret, Doyen de l’Inspection Générale : En 2005, un nouveau rapport mettait en lumière le fort investissement de la formation continue sur l’apprentissage de la lecture. Ils reconnaissent que l’équilibre entre la combinatoire et la compréhension semblait mieux respecté, mais pointait que les activités liées à la conscience phonologiques semblaient insuffisantes, et que le choix du manuel était rarement fondé sur l’analyse didactique du manuel. La dernière étude s’intéresse à l’apprentissage de la lecture sur les trois cycles de l’école primaire. Les appréciations sont plus critiques : » l’enseignement de l’identification des mots semble insuffisant. L’observation des compétences phonologiques à l’entrée du CP, notamment l’étape de la syllabe orale, ne semble pas suffisamment travaillée « . L’originalité de ce rapport est qu’il tente de définir une démarche de l’apprentissage de la lecture à l’école plus favorable que les autres, et demande de privilégier :
Martine Safra développera. Nous attendons de ce colloque qu’il nous permette de croiser les connaissances et les pratiques dans les classes. Beaucoup a déjà été fait grâce à la mobilisation de tous, des maîtres formateurs, professeurs d’IUFM, inspecteurs… Je souhaite que nous poursuivions. Jean-Marc Monteil, Directeur de l’Enseignement Supérieur :
Nous avons tous une responsabilité individuelle là-dedans, à quelque niveau que nous soyons : ne jamais prendre des vessies pour des lanternes Martine Safra, doyenne du groupe de l’enseignement primaire de l’Inspection Générale : En tant que prof d’histoire, tenons un retour : au cours des années 60, l’école a connu une très grave crise, lorsque tous les élèves arrivent au collège, où les professeurs leur demandent de lire POUR quelque chose. La demande des professeurs a amené à travailler fortement sur les procédures liées à la compréhension et un travail important dans les IUFM. Quand on vient dans les classes, on nous montre ce qui est de l’ordre de la compréhension, et on montre moins le travail au jour le jour sur l’apprentissage du code, dont on pense qu’il est moins attendu par l’institution, alors qu’il est largement mis en œuvre. 85% des maîtres répondent aux enquêtes que » lire c’est comprendre « , répondant ainsi à ce qu’ils pensent être la demande de l’institution. C’est pourquoi il est utile que nous disions clairement aux maîtres qu’ils ont raison de faire l’ensemble des activités qu’ils mettent en œuvre. Le ministre a recommandé d’être vigilant sur les plusieurs procédures :
Quels sont les passages obligés ?
Aider les maîtres à clarifier leur démarche didactique, à analyser leur propre pratique, expliquer ce qu’ils font aux parents. C’est très important pour que les maîtres prennent éventuellement conscience des déséquilibres et renforcent la confiance que leur font les parents, élément indispensable de la réussite des élèves. Le travail des maîtres ne se limite pas aux manuels, aidons-les à se mettre au clair avec tout ça.
Suite : Extraits des interventions de la journée : Les chercheurs
Page publiée le 10-03-2006 |