Par Gardy Bertili et Gabrielle Lamotte
Le collectif « Pas de zéro de conduite » ne relâche pas la pression en cette période d’élections.
On se souvient de la polémique née de la publication du rapport de l’INSERM en septembre 2005 concernant les « troubles des conduites » et leur dépistage précoce. Cette polémique accompagnait la contestation du projet de loi de prévention de délinquance de Nicolas Sarkozy (devenue loi le 5 mars 2007).
On appelle cela le secret partagé…
Le partage obligé d’informations confidentielles, sous certaines conditions, avec le maire était un des points de la loi suscitant l’indignation des professionnels de l’aide aux familles en difficulté, avec le dépistage des troubles du comportement dès la maternelle, jugés prédictifs d’une possible délinquance à un âge plus avancé.
Le collectif « Pas de zéro de conduite » avait alors lancé une vaste campagne pétitionnaire pour alerter l’opinion et s’opposer à une loi dont l’application pourrait mener à la stigmatisation des populations les plus fragilisées ainsi qu’à une perte de la confiance entre elles et les travailleurs sociaux. Cette pétition, toujours d’actualité, a recueilli près de 200 000 signatures.
Le collectif a poursuivi sa lutte en interrogeant les finalistes de l’élection présidentielle: « Si vous êtes élu(e), comment entendez-vous agir pour garantir aux familles les plus en difficulté une protection scrupuleuse de leur vie privée et favoriser de véritables actions de prévention auprès des enfants et des familles hors de toutes dérives sécuritaires et prédictives ? À cet effet abrogerez-vous les dispositions de la loi sur la prévention de la délinquance (article 8), qui portent atteinte au secret professionnel dans le domaine de l’accompagnement social et de la santé ? »
Si Ségolène Royal se disait prête à garantir que « les actions de prévention continuent à obéir à leur logique propre et ne soient pas détournées par des considérations sécuritaires » (mais cela ne valait ni abrogation ni réexamen), la réponse du tout nouveau président n’étonnera personne : avant tout réexamen de ces mesures, il souhaite qu’elles prouvent leur caractère néfaste.
Lire le communiqué de Pas de zéro de conduite, ainsi que les réponses des candidats:
http://www.pasde0deconduite.ras.eu.org/article.php3?id_article=97