Du côté des syndicats…
Côté syndical, les nuances existent, mais les demandes sont souvent convergentes : on réclame la » professionnalisation « , souvent décrite comme la capacité d’intégrer les recherches en sciences humaines aux connaissances disciplinaires des enseignants. On demande le développement de la formation continue, » un droit pour tous « , dont seul le SGEN ose dire qu’elle est autant un droit qu’un devoir » qui s’impose à tous « .
On réclame une « préprofessionnalisation », y compris pour permettre à des étudiants allocataires des milieux populaires d’accéder aux concours, davantage de formation commune entre 1er et 2nd degré pour renforcer la culture commune. La plupart des syndicats réclament une valorisation de la formation par une qualification universitaire (master). Dans l’actualité, les évolutions à venir par l’intégration des IUFM dans l’université suscitent autant d’espoir que d’inquiétudes : le SE-UNSA, pour qui « le risque de dilution des IUFM dans l’Université est réel », entend « défendre le potentiel des centres départementaux ». Mais la demande de formation peut risquer d’être mythifiée, comme un processus « qui doit donner aux personnels les moyens de remplir les missions qui lui sont confiées », « analyser les difficultés des élèves et leur apporter, sous forme de remédiations, l’aide adéquate… » Attention aux mirages… Les syndicats ne sont pas très diserts sur ce qui leur semblerait des formes efficaces de formation : le SE-UNSA ou le SNES se méfient du « compagnonnage » qui renverrait au terrain la charge de mettre en musique les contenus enseignés en formation « théorique », et centre ses demandes sur la didactique ou la « conduite d’un groupe d’élèves ». S’il est revendiqué que les formateurs de terrain soient « reconnus et formés » et leur compétence « validée », il est généralement fait peu de cas de l’analyse du travail enseignant, au sens des travaux de psychologie ergonomique. En ayant du mal à théoriser quels apports les expériences des « chevronnés » pourraient apporter aux débutants, les syndicats ne nient-ils pas, d’une certaine manière, les contraintes du « métier réel » ? Ne mettent-ils pas trop d’objectifs contradictoires dans une formation initiale dont le but ne peut-être, en tout état de cause, que de former des « débutants » ? Le SGEN réclame la systématisation du retour de stage en « analyse de pratiques ». Mais nombre de sortants d’IUFM font état de leur lassitude de pratiques qu’ils identifient parfois comme trop systématiques… De même, la revendication souvent exprimée de former les enseignants au » travail en équipe », au « partenariat », au « suivi individualisé » des élèves, pour partagée qu’elle soit avec les objectifs déclarés des formateurs IUFM, ne résoud que difficilement l’équation des nombreuses priorités que la formation initiale devrait avoir à résoudre. Le SNUipp revendique une troisième année de formation en alternance, un statut d’enseignant-chercheur pour les enseignants des écoles, quand le SGEN demande à placer le concours avant la PE1. Evidemment, tous les syndicats se rejoignent pour dénoncer la dramatique insuffisance des moyens dévolus à la formation continue, mais sans toujours préciser les modalités de travail et les contenus que les structures de formation devraient être en capacité de développer pour être une aide efficace à la pratique du métier. Les points de vue syndicaux en langue originale : Patrick Picard
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