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« On ne parlera jamais trop de la Shoah »
« La région Ile-de-France et le Mémorial de la Shoah se sont associés dès 2000 afin d’organiser des voyages de mémoire pour les lycéens. Ainsi des centaines de jeunes se rendent chaque année à Auschwitz, accompagnés de déportés animés par la volonté indéfectible de transmettre sans haine ni passion la réalité de ce que fut le martyr des juifs … et de toutes les victimes de la barbarie nazie. On ne parlera jamais trop de la Shoah ». C’est en ces termes que Jean-Paul Huchon, président du conseil régional d’Ile-de-France, introduit le numéro 4 du journal Comment en arrive-t-on là ? distribué chaque année aux lycées à l’occasion de la journée du 27 janvier. http://www.memorialdelashoah.org/upload/minisites/voyages/ile-de-france/pr_journal.htm
La Shoah est abordée en cours d’histoire. Le Café pédagogique y a consacré, dès 2004, un dossier réactualisé chaque année. On s’intéressera ici aux ressources offertes aux lycées franciliens dans le cadre du partenariat entre le Conseil régional et le Mémorial de la Shoah qui permet à deslycées franciliens de bénéficier gratuitement d’un programme de six actions, dans la limite bien sûr des places disponibles http://www.memorialdelashoah.org/upload/minisites/voyages/ile-de-france/pr_partenariat.htm
Dans ce programme, toutes les actions sont intéressantes. Mais l’action n° 6, les visites au camp d’Auschwitz, a évidemment tendance à prendre le pas sur les propositions de conférences, de documentations et de journées d’informations. Les établissements intéressés doivent retourner une fiche d’inscription téléchargeable sur le site du Conseil régional. http://lycees.iledefrance.fr/jahia/webdav/site/lycee/shared/Citoyennete_Partenariats/webFiches MemorialShoah 2006_07.pdf
Cette année, 24 lycées ont sélectionné chacun une vingtaine d’élèves volontaires et motivés, accompagnés de deux professeurs pour une visite du camp d’une journée au Camp d’Auschwitz. La visite se déroule au cours du premier trimestre de l’année scolaire, en présence d’anciens déportés. Ces journées sont préparées en amont, au choix des enseignants, par des projections de films, des discussions, des conférences et éventuellement une visite au Mémorial de al Shoah. Des contacts peuvent également être pris avec les déportés accompagnateurs. Depuis quatre ans, au retour de la visite, une affiche est réalisée par chaque lycée avec le soutien technique du Mémorial. Les affiches font ensuite l’objet d’une exposition, présentée d’abord au siège du Conseil général et proposée ensuite aux établissements qui le souhaitent. Une vue de la derniè-re exposition est visible sur le site du Mémorial. http://www.memorialdelashoah.org/upload/minisites/voyages/exp_expositions.htm
Par ailleurs, les lycéens ayant visité le camp sont encouragés à transmettre leur expérience au sein du lycée: journal de classe, débat, blog, etc. La restitution permet de remettre ce moment fort en perspective. Les relations des lycéens avec les déportés qui les accompagnent sont toujours particulièrement frucutueuses et émouvantes. « Les lycéens deviennent des passeurs de mémoire. A travers leur témoignage, les millions de morts de cet abominable camp et des autres camps de la mort, ne tombent pas dans l’oubli » rapportent les enseignantes d’histoire qui ont organisé le voyage au lycée Georges Sand de Domont (95). Les élèves et les enseignants du lycée Jean-Jacques Rousseau de Vitry-sur-Seine s’engagent eux aussi dans leur affiche à être ces passeurs de mémoire.
Les journalistes de femina.fr donnent quelques « extraits d’un échange dense et riche » avec des élèves de terminale du lycée privé Sainte-Marie d’Antony (92) : « Quelques mois après le retour des élèves, nous avons voulu les interroger. En quoi cette journée particulière les a-t-elle marqués ? Se sentent-ils concernés par la Shoah ? Comment ont-ils vécu d’être confrontés à une réalité qu’ils n’avaient jusque-là abordée que dans leurs cours d’histoire ? »
Au début de l’année, Patrick Thiébaut, professeur d’histoire au lycée Léonard de Vinci de Saint-Michel/Orge (91), s’interrogeait : « Pourquoi faut-il faire un tel voyage ? Je me posais la question. Pour faire pleurer ou pour faire comprendre? Aller à Auschwitz, c’est accepter l’intrusion de l’émotion et prendre le risque qu’elle parasite l’ambition pédagogique ». Il a finalement pris la décision d’emmener ses élèves et les icite a incité à tirer eux-mêmes les leçons du voyage. Zoé, élève de 1ère ES : « Aujourd’hui, je peux dire qu’il y a un avant et un après voyage à Auschwitz. Je vis la période après Auschwitz où je savoure chaque instant que la vie m’offre, et en étant très fière d’être de descendance juive ». Sébastien, comme d’autres de ses camarades, a choisi la forme poétique pour le dire.
« Eux, auraient-ils pu être nous,
http://www.histoire.ac-versailles.fr/old/pedagogie/Auschwitz.htm
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