Le rapport d’audit demande une vraie gouvernance
Les récents rapports d’audit nous ont habitué à de froids travaux qui ne voyaient l’éducation que sous l’angle comptable avec la volonté de générer des économies à n’importe quel prix. Le rapport d’audit « sur la contribution des nouvelles technologies à la modernisation du système éducatif » échappe à la règle. Signé par les inspecteurs généraux Anne-Marie Bardi et Alain-Marie Bassy, il laisse en blanc le tableau des gains prévisionnels et s’intéresse à ce qui se passe dans les classes.
Il rappelle le paradoxe français : un équipement des établissements globalement convenable, une utilisation administrative des Tice qui s’est installée sans problème mais une utilisation en classe des Tice qui positionne la France en queue du peloton européen.
Comment expliquer le paradoxe ? Les auteurs relèvent d’abord un déficit de gouvernance. La décentralisation éclate les responsabilités d’équipement et d’entretien entre l’Etat et les collectivités locales. Pire encore, « l’échelon central de l’éducation nationale n’assure pas la cohérence des multiples initiatives… En matière de TICE, la politique nationale résulte aujourd’hui de l’agrégat d’impulsions ministérielles successives, portant sur des « expérimentations » diverses. Les « généralisations » sont toujours annoncées, sans qu’elles se traduisent dans les faits ».
Aussi le rapport préconise d’abord de « reconstituer un cadre de gouvernance ». Le ministère serait recentré sur la définition d’une politique éducative qui serait prise en charge par la seule Dgesco. Celle-ci aurait à cœur d’affecter des moyens humains clairement identifiés aux missions Tice . La mise en œuvre des équipements se ferait via des plates-formes territoriales communes à l’État et aux collectivités locales. Les auteurs recommandent également un effort de formation des enseignants et le déploiement de personnes ressources dans les établissements.
Le rapport s’est aussi intéressé à la diffusion des ressources logicielles. On sait que le marché des logiciels éducatifs en France est lilliputien. Les rapporteurs proposent des portails académiques permettant la vente des ressources pédagogiques.
L’audit
http://www.audits.performance-publique.gouv.fr/bib_res/664.pdf
B2i : étrange objet du monde scolaire
« Il ne suffira pas d’un examen ou d’une injonction complémentaire pour faire du B2i un objet commun tant qu’on aura pas posé la question de la culture TICE des enseignants. A l’occasion de la mise en place du C2i2E, on ne perçoit pour l’instant pas de frémissement pour une formation continue. Comme si les décideurs avaient choisi de laisser passer une génération d’enseignants… en ne choisissant d’imposer cette certification qu’aux enseignants entrant dans le métier. Dans le même temps les pratiques sociales des TIC marginalisent progressivement le système scolaire qui (comme le disait le CLEMI dans son enquête) reste largement attaché à l’image de la répression et de la sécurisation des usages plutôt qu’à l’éducation aux usages… » Sur son blog, Bruno Devauchelle s’interroge sur la mise ne place du B2i dans les établissements. Suffit-il de l’inscrire au brevet pour qu’il existe réellement ?
« Mettre en place le B2i n’est pas simple… Et pourtant lorsque les équipes y parviennent, elles sont satisfaites. On avait vécu cela avec les TPE ou les IDD. On a parfois l’impression que toutes ces propositions nouvelles ne sont pas suffisamment accompagnée par une administration qui, soit doute d’elle même, soit laisse les politiques passer en freinant sur le terrain les rares audaces possibles. »
Le blog
http://www.brunodevauchelle.com/blog/
Wikipedia, le monde et l’École
Qui aurait cru cela ? Le 26 février dernier, Wikipedia, l’encyclopédie collaborative en ligne, s’invitait à la une d’un quotidien cambodgien, le Cambodia Daily. Le journal titrait sur l’interdiction de Wikipedia dans une université américaine. Un professeur en avait eu assez de voir les mêmes erreurs passer de l’encyclopédie en ligne, modifiable par n’importe qui, aux copies d’élèves.
Une semaine plus tard, le 6 mars, c’est BBC News qui publiait un article sur l’usage pédagogique de Wikipedia par l’université d’East Anglia (Royaume-Uni). Là, Nicola Pratt exige de ses étudiants qu’ils écrivent dans l’encyclopédie. Elle juge que cela développe leur esprit critique et les motive.
Et ce n’est pas fini. Wikipedia fait l’objet d’un article d’Eric Bruillard dans le numéro de mars de Medialog. « Wikipedia ne peut avoir une présence reconnue dans l’enseignement en France, ses principes mêmes n’étant pas compatibles avec les valeurs de l’école laïque et républicaine française » écrit-il.
Quels enseignements tirer de cette histoire ? D’abord que Wikipedia est devenu un repère culturel mondial. Toute décision le concernant fait événement mondial. Ensuite que l’encyclopédie en ligne divise en profondeur l’École. Il est frappant de voir qu’ici la question de sa fiabilité amène une université à le bannir alors que là une autre université en tire parti.
Ajoutez ces deux remarques pour en obtenir une troisième. Wikipedia pose une question plus générale : celle de l’impact d’internet sur l’accès au savoir. Le professeur doit-il filtrer l’accès au réseau ou doit-il éduquer à l’esprit critique ?
Si oui, on imagine sans peine les questions subsidiaires. Quel modèle pédagogique (transmissif ou constructiviste) est le meilleur pour cet apprentissage ? Quel type d’évaluation : faut-il évaluer prioritairement les connaissances de la copie finale ou la démarche de recherche de l’élève ? Les compétences ou le savoir ? Faut-il reporter le devoir à la maison ou suivre le travail en classe ?
Alors que Wikipedia est devenue la seule encyclopédie de référence des élèves, la question de sa fiabilité ne peut être écartée. Selon la réponse qu’on y apporte on dessine deux destins opposés à l’avenir de l’École.
Le rapport Rocard veut créer un projet collectif autour du numérique
« L’utilisation de ces technologies ne nécessite pas simplement des ordinateurs communicants, des ressources et des logiciels : elle appelle avant tout un projet collectif, impliquant la communauté éducative. Sans projet éducatif, les politiques d’équipement quantitatif tournent court. » Le rapport remis par Michel Rocard à Ségolène Royal sur « la société de la connaissance ouverte » estime que les technologies éducatives « fournissent les moyens de véritables révolutions » éducatives. Mais « ils ne règlent rien à eux seuls ».
Le conseiller de Ségolène Royal appelle à rien moins que coordonner les efforts entre les différents acteurs de l’École. Il recommande de « créer un comité formel État rectorat – collectivités et associant les parents d’élèves et les enseignants autour de l’utilisation des nouvelles technologies à l’école ».
Il invite à reconnaître financièrement les enseignants qui s’impliquent dans « la coordination des projets TIC dans les établissements et dans la création de ressources numériques ». Il souhaite aussi augmenter les dépenses françaises de logiciels éducatifs (très inférieures aux dépenses britanniques par exemple) et « favoriser la coordination des organismes de production de ressources pédagogiques afin de développer la diffusion des contenus éducatifs ».
Enfin il demande à ce que le B2i trouve une nouvelle place : « Il est proposé de rapprocher ce « brevet » du « Passeport de compétences informatique européen », puis de le transformer en véritable diplôme ».
Le rapport Rocard
http://www.desirsdavenir.org/commun/pdf/RapportRocard.pdf
La faille de Windows corrigée
Selon Secuser,la faille signalée le 30 mars par L’Expresso, vient d’être comblée par Microsoft.
Les utilisateurs de Windows doivent appliquer le correctif.
Télécharger le correctif
http://www.secuser.com/vulnerabilite/2007/070403_windows
Faille dans Yahoo Messenger
Secuser signale une nouvelle faille dabs le logiciel de messagerie instantanée Yahoo Messenger.
Une nouvelle version du logiciel est disponible et doit être téléchargée.
Télécharger le correctif
http://www.secuser.com/vulnerabilite/2007/070404_yahoo.htm
Une faille dans IE 7
Selon Secuser, une faille a été découverte dans Internet Explorer 7.
Elle permet une attaque par phishing ou une usurpation d’adresse. Aucun correctif n’est disponible.
Télécharger le correctif
http://www.secuser.com/vulnerabilite/2007/070315_iexplorer.htm
Apprentissage nomade en Île-de-France
Le podcast au secours des étudiants. Le Conseil régional d’Île-de-France vient de décider de soutenir à hauteur de 400 000 euros le projet « Apprentissage nomade » dirigé par l’université Paris 1. Celle-ci mettra à disposition des étudiants des séquences pédagogiques audio réalisées par les universités franciliennes Paris 1, 5 et 7. Elles seront proposées gratuitement en téléchargement en podcast. Le projet poursuit plusieurs objectifs : adapter l’enseignement à une pratique culturelle des étudiants de façon à les aider à réussir mais aussi donner davantage de visibilité aux universités franciliennes.
Le projet
http://elus.iledefrance.fr/docs/base/CP_07-197.pdf
Framabook propose son deuxième tome sur Ubuntu
Le volume 2 de la collection de livres libres du site Framasoft vient de sortir. Il propose une découverte et une initiation à Linux et plus particulièrement à la distribution Ubuntu.
Simple comme Ubuntu, par Didier Roche
Premières cartes de la fibre optique
Libération fait connaître les premières cartes du très haut débit Internet.
800 000 foyers sont concernés.
Article de Libération
http://www.liberation.fr/actualite/economie/243973.FR.php