Les revues électroniques en Géographie et en Histoire sont pléthores. Les Hortillonn@ges, les Echelles, la Durance, l’Ep, L’Agora, La lettre du CARIM, le Beffroi, la Chronique Internet d’historiens et géographes et bien sûr celles du Café Pédagogique. Qu’en retirer ? Sont elles réellement utiles et utilisées ?
Petit tour d’horizon de quelques-unes de ces revues.
Echelles fête son 26ème numéro. La revue du site académique de Créteil de donne comme mission de » Rompre l’isolement, favoriser des échanges, confronter des expériences « . La diffusion est assurée à raison de trois numéros par an même si depuis un an, le rythme s’est considérablement ralenti. Elle devrait paraître au rythme de deux numéros l’an. Le contenu varie de 12 à 16 pages. Les ressources de l’académie (musées, centres de recherches,..) sont exposés régulièrement. Mais, c’est surtout pour ses propositions didactiques puis pédagogiques que la revue prend toute sa valeur. On y retrouve des analyses de sujets, des propositions de séquences pédagogiques de très grande qualité de la Superpuissance américaine au Darfour ou bien aux aires de puissances (avec Schéma et proposition de recension des différents aspects des trois espaces majeurs à l’échelle mondiale)… Ces travaux sont des mines de réflexion pour l’enseignant.
http://ww3.ac-creteil.fr/hgc/spip/rubrique.php3?id_rubrique=17
La Chronique Internet, proposée depuis près de 10 ans par Daniel Letouzey dans le cadre de l’APHG, est une réelle occasion pour envisager les défis que pose Internet à notre enseignement. Elle se nourrit de la contribution de plusieurs collègues que le rédacteur de cette revue a mis à contribution. La réflexion sur nos disciplines sont au cœur de son action et permet à chacun d’y retrouver son compte. Des liens par thèmes sont offerts ainsi que deux espaces de réflexion qui ouvrent et closent la chronique.
http://aphgcaen.free.fr/aphgci.htm
Deux revues internet, La Durance pour l’académie Aix-Marseille et La lettre du CARIM, pour l’académie de Caen, proposent des contenus variés et intéressants. Nous vous proposons des interviews similaires pour mieux les connaître :
Interview de Daniel Dalet, membre « historique » de la Durance, la revue du site académique d’Aix-Marseille
Qui est à l’origine de la Durance?
Daniel Dalet : Il existait déjà un groupe académique de réflexion didactique depuis les années 80, le » groupe MAFPEN » du nom de l’organisme académique de formation avant le transfert de ses compétences à l’IUFM. Ce groupe était animé par un IPR et les collègues formateurs, travaillait sur des textes pédagogiques et publiait un bulletin papier par an. En 1999, Le retour de Jean Sérandour dans l’académie (il y avait été formateur) a correspondu avec la disparition de la MAFPEN, il a souhaité recréer un groupe académique, d’où la naissance de La Durance, du nom de la rivière qui relie les quatre départements de notre académie.
Qui décide de ce que doit être la Durance? Qui choisit les sujets? Selon quel principe?
Daniel Dalet : C’est avant tout un travail collégial : le groupe – une vingtaine de collègues autour de Jean Sérandour – n’est pas hiérarchisé. Tout Durancier peut proposer un article ou un thème de numéro. Les sujets sont choisis en fonction de l’actualité pédagogique (nouveaux programmes, thème des » Rencontres « ) ou des préoccupations des collègues de l’académie collectées par l’Inspection, par les Duranciers dans leurs établissements ou reçues par courrier électronique.
Comment fonctionne le comité éditorial? A quelle nécessité doit-il répondre?
Daniel Dalet : Le comité éditorial se réunit une fois par mois pour une conférence de rédaction. Le rédacteur en chef – fonction tournante depuis deux ans – définit ses attentes pour » son » numéro et fixe le calendrier à l’attention des responsables des rubriques. Le reste de la journée est consacré aux débats autour des articles qui, pour être publiés avec le label » Durance « , doivent être approuvés par le groupe, ce qui parfois nécessite de nombreuses corrections et plusieurs passages en séance plénière.
Quel est le nombre d’abonnés? De consultations en ligne?
Daniel Dalet : 772 abonnés aux deux listes de distribution à ce jour. Le site académique reçoit entre 60 000 et 80 000 visites par mois, dont 20 à 30% pour le bulletin en ligne.
Quels sont les prochains axes que vous allez suivre, développer?
Daniel Dalet : Nous préparons un spécial sur les Rencontres 2007 qui ont connu un grand succès (pour la première fois, nous avons dû installer des équipements de retransmission des conférences dans des salles annexes) et un dossier sur l’évaluation.
Quelle est la plus grande satisfaction que tu peux avoir concernant La Durance?
Daniel Dalet : La convivialité du groupe : au fil de nos réunions et de débats passionnés, de soirées festives ou d’animation d’ateliers pédagogiques dans les Rencontres, des liens amicaux se sont tissés. La grande stabilité du groupe en est le meilleur indicateur : on ne quitte La Durance que lorsqu’on change d’académie, qu’on devient chef d’établissement ou IPR !
Le dernier numéro de la Durance vient de paraître :
http://histgeo.ac-aix-marseille.fr/durance/new_dur/num_079.htm
Interview de Gilles Badufle pour la lettre du Carim
CP : Qui est à l’origine de La Lettre du CARIM?
Gilles Badufle : La Lettre d' »Infos du Carim HG » de l’académie de Caen a paru pour la première fois en janvier 2002, sur mon initiative étant animateur du Carim Hist-Géo (Centre Académique de Ressources Informatiques et Multimédias) qui dépend à la fois des IPR et du Ctice. Les principales missions de ce Carim, créé en 1999, étaient de :
-Développer l’utilisation des ressources offertes par les TICE
-Permettre aux enseignants d’obtenir informations et conseils sur les produits pédagogiques TICE
-Former les enseignants à la maîtrise de ces nouveaux outils et produits
-Repérer les projets et pratiques pédagogiques liés aux TICE et les diffuser sur le serveur académique.
-Créer des rencontres, échanges, animations.
Au moment de la mise en place de ce Carim, des moyens semblaient pouvoir se dégager : le projet initial évoquait des décharges (32 heures au total) pour une véritable équipe composée de 10 collègues ce qui était ambitieux pour une petite académie. Malheureusement, très vite, il a fallu déchanter, les moyens alloués n’ont jamais permis de constituer une telle équipe qui s’est, au fil du temps, délitée ; depuis 3 ans « l’équipe académique » est réduite à … une personne, moi même, qui assure à la fois l’animation de ce Carim avec sa lettre d’informations, la publication sur le site académique comme webmestre et la tâche d’Iante. Pour l »ensemble de ces activités, il m’est octroyé quelques Hse qui, chaque année, diminuent.
A l »époque, il m’avait semblé opportun, de réaliser cette lettre d’informations trimestrielle, afin de répondre, en partie, aux missions d’animation du Carim et de responsable Iante. Egalement, la demande des collègues était forte à un moment où se généralisait, à titre personnel, l’utilisation de l’outil informatique par le biais de l’internet..
Après les premières « lettres d’infos », les réactions se sont révélées particulièrement favorables, tant par les IPR que par les collègues, aussi le contenu s’est progressivement structuré et enrichi, et, la publication est devenue bimestrielle.
Qui décide de ce que doit être La Lettre du CARIM? Qui choisit les sujets? Selon quel principe? Comment fonctionne le comité éditorial? A quelle nécessité doit-il répondre?
Gilles Badufle : Derrière cette publication, aucun comité éditorial ! Il faut préciser que si les IPR veillent avec rigueur sur le contenu pédagogique du site web académique, ils accordent, pour ce bulletin d’informations, une confiance totale à l’animateur, avec qui, ils ont de réguliers et fréquents échanges. De plus, il existe une véritable convergence d’idées pour une conception des tice basée sur le pragmatisme, avec une utilisation d’outils simples et efficaces, orientés vers les produits libres dont la lettre du Carim en est régulièrement l’écho.
Toutefois, la lettre d’informations du Carim HG, bien qu’elle ait une vocation régionale, se devait d’être différente des autres publications régulières, en particulier « La chronique internet » de Daniel Letouzey (http://aphgcaen.free.fr/chronique1.htm) ou « la Durance » (http://histgeo.ac-aix-marseille.fr/durance/durance.htm).
Aussi, est-elle avant tout basée sur une véritable veille pédagogique disciplinaire et, le plus souvent, rédigée sous forme de « brèves » classées thématiquement afin qu’une lecture rapide permette d’identifier facilement l’information recherchée avec un accès immédiat à la source via un lien. Si la présentation est désormais fixe, selon l’actualité, des dossiers un peu plus approfondis sont publiés. La structure, fort simple, se veut claire et synthétique pour une utilisation efficace:
1-ACADEMIE DE CAEN
– Site académique
– Carim : Animations et Formations
– Actualités Basse Normandie2-PRODUCTIONS-PUBLICATIONS
– Logiciels HG
– Cédéroms et dévédéroms HG
– Ouvrages et Revues
– Autres nouveautés3-WEB & PEDAGOGIE
– Sites web d’enseignants
– Histoire
– Géographie
– Cartographie
– Education Civique
– Divers pédagogie4-OFFICIEL
5-AGENDA
Cette publication ne pourrait exister sans l’apport du « Café Pédagogique », de la liste de diffusion H-Français, et « des Clionautes », l’association des profs HG, qui demeurent les principales sources d’information, indispensables et incontournables. Le comble est que certains collègues ont indiqué s’être « désabonnés » de ces listes puisque les « Infos du Carim » étaient, à leurs yeux, un véritable « digest » qui leur évitait de passer beaucoup de temps à lire les nombreux messages…
Quel est le nombre d’abonnés? De consultations en ligne? Quels sont les prochains axes que vous allez suivre, développer?
Gilles Badufle : Jusqu’en 2005, cette lettre, publiée sur le site académique, était directement diffusée à une liste de 175 enseignants dont les adresses avaient été obtenues lors de stages et animations. Une liste de diffusion académique a été mise en place en 2005 et désormais tous les enseignants d’histoire géographie de l’académie de Caen (plus de mille) reçoivent les informations via leur boîte professionnelle en ac-caen.fr. Il est impossible de connaître avec précision le nombre exact de collègues qui consultent effectivement leur adresse mail professionnelle et d’évaluer l’impact de la consultation en ligne.
Cette publication souffre d’un manque de collaborateurs, qui ne peuvent être, dans les conditions actuelles, que des bénévoles… Les seuls échanges se font avec Daniel Letouzey, publiant lui-même pour « Historiens et Géographes » ; en effet, malgré des demandes répétées, aucun collègue n’a participé à la rédaction, proposé un article ou fourni une information. Cette fragilité ne permet pas de prospective.
Quelle est la plus grande satisfaction que tu peux avoir concernant La Lettre du CARIM?
Gilles Badufle : A l’origine cette publication était exclusivement destinée aux collègues de l ‘académie de Caen d’autant qu’ une partie des informations sont locales. Aussi, m’arrive-t-il de recevoir des mails de collègues m’indiquant leur satisfaction et me remerciant de tout ce « fil d’informations disciplinaires ».
Etant aussi publiées en ligne, et bien qu’il n’y ait eu aucune publicité, les « I’infos du Carim HG » semblent aujourd’hui lues et appréciées par de nombreux collègues hors académie : les références et liens se multiplient et, même, des demandes spécifiques d’abonnement sur mail privé me parviennent régulièrement , alors qu’ils sont, en principe, réservés aux collègues de l’académie.
Pour conclure, la principale satisfaction arrive aujourd’hui … avec cet interview du Café Pédagogique notre modèle et référence, d’autant que son fondateur et ardente cheville ouvrière est notre collègue historien et géographe, François Jarraud.
La lettre du CARIM est en ligne :
http://histgeo.discip.ac-caen.fr/letcarim/infos25mars07.htm
Interview réalisées par JP Raud-Dugal. Un grand merci à Daniel et Gilles pour leur aide rapide et précieuse.