Patricia Cosnefroy, enseigne la physique/chimie depuis 7 ans. Nous sommes allés à sa rencontre pour essayer de comprendre sur quels points prof doc et prof de sciences pouvaient se rencontrer : TPE, travaux divers proposés…
Patricia Cosnefroy enseigne la physique chimie depuis 7 ans dans différents lycées : Qu’ont apporté les TPE ? Est-ce une nouvelle façon d’aborder les connaissances en sciences ?
Patricia Cosnefroy : Les TPE favorisent l’utilisation des connaissances par les élèves sur un sujet choisi par eux, ce qui permet de donner un sens aux notions introduites en cours qui sont parfois très théoriques, les applications pratiques étant généralement peu développées dans l’enseignement de la physique-chimie.
Ils permettent également de travailler en interdisciplinarité, ce qui laisse entrevoir une certaine cohérence dans l’enseignement des différentes disciplines (cohérence qui n’apparaît pas forcément en dehors des TPE, l’enseignement dans les différentes disciplines étant quelque peu cloisonné, les élèves ont du mal à créer un lien entre elles). Le sujet devant être traité à partir de 2 disciplines, les élèves peuvent l’aborder sous différents aspects (scientifiques, historiques, éthiques…) et le rendre le plus complet possible.
Un autre intérêt des TPE est de développer l’autonomie des élèves dans l’organisation du travail et de la recherche du sujet.
Cependant, les TPE ayant lieu actuellement dès le début de la classe de première, les élèves souffrent généralement du manque de notions scientifiques qui les poussent souvent à renoncer à un sujet qui leur plait à cause de la complexité des notions mises en jeu par rapport à leur niveau de connaissances.
Café : Vous avez des 2de, certains font le choix de ne pas poursuivre l’enseignement scientifique : qu’apportent la physique et la chimie à ces élèves ?
Patricia Cosnefroy : Un peu de culture scientifique, le programme étant fait pour permettre à ces élèves de s’intéresser aux sciences, de la rendre accessible autrement que par la connaissance de formules mathématiques.
Café : Que voulez-vous leur laisser avant qu’ils ne quittent l’enseignement scientifique ?
P. Cosnefroy : J’attends de cette année de lycée qu’ils acquièrent un peu d’esprit critique sur certaines questions scientifiques : rôle de la physique dans leur vie quotidienne (nouvelles technologies…), intérêt de la chimie, protection de l’environnement…
Café : Quelle est la part la culture scientifique dans l’enseignement des sciences ?
P. Cosnefroy : …trop peu importante, même si le programme de seconde permet de donner aux élèves des éléments de base de culture scientifique, les programmes de 1ère et de terminale ne le permettent pas par manque de temps, les notions d’histoire des sciences par exemple étant trop souvent reléguées au rang d’anecdotes de 5 minutes en début de chapitre.
Café : La différenciez vous des connaissances ou des compétences ?
P. Cosnefroy : Oui, les élèves ayant peu de culture scientifique peuvent avoir de très bons résultats en sciences et inversement, l’enseignement des sciences, tel qu’il se présente, pouvant être fait en faisant abstraction de son histoire.
Café : Quel intérêt à travailler avec des documentalistes ? Pour les élèves ?
P. Cosnefroy : Les élèves apprennent à faire une recherche documentaire en utilisant différents types de ressources documentaires, à choisir et exploiter les documents de manière critique et pertinente, à délimiter le sujet
Café : Pour vous ?
P. Cosnefroy : Ces types de travaux permettent de choisir un sujet d’activité en fonction des ressources disponibles au CDI, d’organiser cette activité et d’encadrer les élèves.