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FJ- Pouvez-vous vous présenter? CP- Je suis professeur de lettres modernes au lycée Marguerite de Navarre à Bourges. J’ai aussi depuis très longtemps un intérêt particulier pour la peinture et notamment l’art contemporain et sa médiatisation . J’ai fait de la peinture et j’écris aussi sur la peinture. J’ai par ailleurs, surtout à partir de l’année 1999, pris conscience des immenses possibilités pédagogiques offertes par les technologies de la communication et Internet . FJ- Votre site image imaginaire est devenu un des hauts lieux des sites éducatifs francophones. D’où est venu le projet de ce travail sur l’image? CP-Peut-être que votre appréciation du site est un peu hyperbolique. Je veux préciser que je ne considère pas qu’image imaginaire soit « mon site » tant il doit son intérêt aux multiples intervenants qui l’enrichissent, que ce soient les artistes, les écrivains, et bien sûr les élèves du monde entier qui participent au concours ou qui écrivent des textes en dehors du concours. Le site Image imaginaire est né dans la continuité d’une action d’initiation à l’art contemporain des classes littéraires dans mon lycée. J’ai pu constater à cette occasion que si les élèves (c’est d’ailleurs vrai pour l’ensemble du grand public) ont parfois du mal à s’approprier les œuvres de notre temps ou même les oeuvres du patrimoine , c’est parce qu’il leur manque tout un dispositif cognitif, et au bout du compte, verbal. Mais quand on essaye de leur fournir les notions et le vocabulaire adéquat (historique, technique, argumentatif etc.) pour parler des oeuvres les choses se débloquent parfois de manière spectaculaire. L’objectif du site est donc de contribuer à donner « Des mots pour voir », c’est à dire des exemples du rapport possible entre texte et image, exemples de nature différentes émanant de sources diverses: ce sont soit des textes où l’imaginaire et la libre inspiration prévalent, dans la rubrique « inventer » : http://www.imageimaginaire.com/ecrire/imaginaire_garde.htm Pour revenir à l’historique du site , l’expérience d’écriture à partir de l’image s’est d’abord manifestée dans mon lycée lors d’une sorte d’atelier d’écriture « sauvage » qui est né en 99 à partir des peintures sur papier du peintre Georges Badin et à la suite d’une exposition consacrée à ce peintre que ma classe de première littéraire avait organisée au musée de Bourges. Après une petite édition papier, notre collègue CPE Michel Parolini a édité les textes et les images sur le site du lycée. D’où l’idée de créer un site consacré à cette activité dès janvier 2000. FJ- Le concours « Des mots pour voir » organisé par ‘image imaginaire est un succès. Répond-il à vos attentes ? CP- Tous ceux qui ont travaillé sur ce concours à titres divers sont heureux qu’il ait eu cette année beaucoup plus de participants puisque nous avons reçu 432 textes de 23 pays, ce qui a eu aussi une incidence sur la très grande qualité de nombreux textes. La consigne n’était pas facile à suivre : « raconter l’histoire d’une image », ce n’était pas raconter une histoire à partir d’une image mais essayer autant que faire se peut de replacer une œuvre dans le contexte de sa production en utilisant le détour de l’imaginaire. Deux éléments entraient donc en compte : la recherche d’une documentation sur le contexte et l’imagination créative . Je dois dire qu’un nombre conséquent de participants au concours ont su se plier à cette consigne, ce qui a rendu si difficile la sélection des textes. Ces éléments positifs ne doivent cependant pas occulter les difficultés rencontrées ou les problèmes qui pourraient survenir . J’en souligne quelques-uns: Par ailleurs, pour pouvoir mieux me consacrer à l’aspect proprement pédagogique du concours, je souhaiterais automatiser au maximum les procédures d’inscription des candidats et d’édition sur le site, par le biais notamment de la technologie PHP que je ne maîtrise malheureusement pas. Je lance donc un appel à ceux qui pourraient nous aider à ce niveau. D’autre part, Il est apparu à plusieurs membres de l’équipe qui s’impliquent dans le concours qu’il pouvait y avoir un risque de sclérose si l’on ne changeait pas certains paramètres. Nous envisageons donc notamment une modification des consignes qui orienterait les participants plus nettement vers la réception des oeuvres et les réactions du spectateur plutôt que vers les conditions de réalisation Une des limites du concours vient sans doute aussi du fait que certains pays ou établissements n’ont pas encore pu intégrer les nouvelles technologies dans leurs pratiques, pour des raisons essentiellement économiques. Par exemple les rares participants venus d’Afrique m’envoient leurs textes par la poste, sur papier, quelquefois écrits au stylo. Dans l’idéal je souhaiterais que dans le cadre du concours nous puissions avoir une relation de partenariat avec des établissements africains avec une possibilité d’apporter une aide au développement informatique des établissements partenaires, peut-être en convergence avec d’autres associations qui se consacrent plus spécifiquement à cette tâche… FJ- Quel lien faites vous entre ce travail et le travail en classe avec vos élèves ? Connaissent ils le site ? L’utilisent ils ? Et avec les parents ? CP- Il est important que les activités du site soient ancrée sur au moins un aspect de mon activité pédagogique concrète au lycée. Cette année je n’ai pu continuer l’activité d’initiation des classes littéraires à l’art contemporain mais dans le cadre de projets annuels que je demande aux élèves de seconde de choisir pour les préparer aux méthodes des TPE, j’ai proposé à mes deux classes de seconde de choisir la participation au concours comme un des projets possibles. La préparation des textes de ceux qui avaient fait ce choix s’est faite lors de séance d’ateliers d’écriture et aussi par le travail d’initiation à la lecture de l’image qui était menée en classe. Les élèves connaissent le site et certains le fréquentent et participent au forum des jeunes francophones qui a été installé sur le site. Ils apprécient que leurs textes soient publiés sur le site et leurs parents aussi. Certains parents informaticiens m’ont aussi proposé une aide technique. J’ajoute que cette année nous avons organisé un concours interne pour les participants du lycée au concours. Un jury interne a donc été réuni avec des personnels de différentes catégories et des élèves de terminale littéraire: sans entrer dans les détails, cette expérience a été très positive. Je pense que l’on devrait la renouveler en impliquant précisément des parents. FJ- Comment voyez-vous l’avenir du site ? CP- Je crois que d’une manière générale et pour simplifier, les internautes attendent deux choses d’un site éducatif : d’une part des ressources qui leur manquent et qu’ils peuvent utiliser : c’est pour nous le cas des textes sur les images, et des images que nous publions dans l’artothèque . Le but et de continuer à enrichir cette dimension. Dans cet esprit nous avons inauguré cette année une rubrique « architecture européenne » qui propose des exemples d’image libres de droits dans un cadre éducatif et non lucratif et une rubrique « lire l’image » qui propose des analyses d’image utilisables en classe ainsi que des liens utiles. La deuxième chose c’est de pouvoir s’impliquer, être acteur et pas seulement visiteur . C’est la proposition qui est faite dans le cadre du concours « Des mots pour voir ». Notre objectif et donc de développer ce concours mais nous songeons aussi pour l’avenir à d’autres propositions pour impliquer les jeunes francophones. Parallèlement, un autre de nos objectifs sera de renforcer la coopération et l’implication de nos collègues étrangers et notamment européens que nous avons commencé à mettre en œuvre à travers le jury du concours et les actions communes que nous avons menées. Tout cela dépendra aussi des moyens que l’on voudra nous accorder. Je profite à cet égard de cette tribune pour remercier nos partenaires et notamment l’Académie d’Orléans-Tours, le PenClub la mission arts et culture, les éditions Hazan et la Région Centre. Christian Perrier Nos derniers articles« Le territoire est dévasté » dit Abal-Kassim Cheik Ahamed, président de l’université de Dembéni. Comme lui, le directeur d’une école Guillaume Dupré Wekesa témoigne de la situation catastrophique de « Des cris de singe en cours », « des remarques sur la peau noire », « le racisme monte doucement, les élèves en parlent depuis ce qui s’est passé Après un premier trimestre bien rempli, le temps de vacances qui arrive est d’abord un temps partagé avec les proches et « en présence ». Alors que l’école sera mise entre parenthèses, Apprendre des scolarités abimées, voilà le défi que proposent de relever les auteurices de cette publication des éditions Quart Monde, coordonnée par Régis Félix, ancien professeur et principal de collège, « Il y a d’un côté les parents qui interviennent trop et mal dans l’école et de l’autre ceux qui ne prennent même pas la peine de venir au collège lors Du samedi 21 décembre 2024 au dimanche 5 janvier 2025, La Monnaie de Paris propose aux familles et aux jeunes des activités originales certaines insolites : visites contées, chasse au
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– Questions à Christian Perrier, animateur du site « Image Imaginaire »