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L’apprentissage n’est pas une réponse adaptée aux jeunes non qualifiés Un premier apprentissage correspond à des métiers anciens, comme la coiffure, le commerce alimentaire ou l’hôtellerie – restauration. « Centré sur les CAP, cet ensemble se situe à contre-courant de l’évolution générale de l’apprentissage. Ainsi, entre 1995 et 2003, les effectifs d’apprentis ont globalement augmenté mais ils ont diminué de 13 % dans les métiers de l’alimentation et de la cuisine, de 16 % dans l’hôtellerie-restauration. Ces métiers sont pour certains saturés, tel coiffeur ou employé de pharmacie. D’autres sont devenus peu attractifs pour les jeunes qui s’orientent aujourd’hui vers l’apprentissage ». Résultat : pour les jeunes peu qualifiés l’apprentissage n’est pas ,pour le Céreq, une réponse efficace. Mais alors comment expliquer son succès ? C’est qu’il existe deux autres formes d’apprentissage qui fonctionnent mieux. Une seconde forme « relève de la stratégie.. de branches professionnelles – le bâtiment et la mécanique automobile constituent les deux grands exemples – dont l’objectif est la production collective de qualifications négociables sur un « marché professionnel » où puisent des entreprises de différentes tailles… Quand la conjoncture d’un secteur d’activité est favorable, les effectifs d’apprentis progressent… Lorsque le secteur recrute peu, un glissement de l’apprentissage s’opère du niveau CAP et BEP vers le niveau baccalauréat, comme ce fut le cas pour l’électricité et la mécanique automobile entre 1995 et 2003 ». Le troisième ensemble est le territoire du « nouvel apprentissage ». Il est investi massivement par l’enseignement supérieur : les écoles de commerce, universités. Il prépare à des professions qui auparavant étaient alimentées soit par des diplômés ayant suivi un enseignement général ou technologique par la voie scolaire, soit par la promotion interne ou la formation continue des salariés : cadres et techniciens commerciaux, cadres de gestion, métiers de la banque et de l’assurance, ingénieurs de production… C’est cet ensemble qui a connu l’expansion la plus nette ». Mais il n’est pas accessible aux jeunes des banlieues. Le guide du parent délégué Il apporte d’abord beaucoup d’information sur l’Ecole, ses enjeux, son histoire pédagogique. Une cinquantaine de pages décortiquent les thèmes récurrents de la vie scolaire : le civisme, la délinquance, la drogue, les banlieues etc. Pour chacun le Guide fait une mise au point et propose une sélection bibliographique. Malheureusement, certains thèmes, placés sur le devant de l’actualité, comme les méthodes de lecture ou l’apprentissage, ne sont pas abordés : c’est bien dommage. Mais le Guide fait connaître les instances importantes des établissements et montre comment y intervenir et travailler avec les acteurs de l’établissement. On appréciera par exemple celles qui concernent le conseil de classe (comment s’y faire entendre) ou le conseil d e discipline (comment être efficace et objectif). Il donne aussi de sérieuses pistes pour l’animation de réunion ou l’implication dans les instances académiques ou départementales. Maurice Chabannon, Le guide du parent délégué, CRDP de Grenoble, 2005, 235 pages. La roulette au CP (et en 5ème) Sarkozy veut mobiliser l’Ecole pour détecter les délinquants Remis en février 2005, le rapport Bénisti recommandait une détection systématique des déviances chez les enfants de 3 ans accompagné d’un fichage en règle de l’enfant et de sa famille. » Si les actions de prévention veulent être efficaces, elles doivent impérativement commencer dès les prémices de déviances c’est-à-dire dès le plus jeune âge… Les actions à promulguer entre 3 et 6 ans ou entre 6 et 12 ans sont nettement moins lourdes à mettre en oeuvre que celles qui devront être mises en place à l’adolescence » affirmait M. Bénisti dans des termes proches de ceux de N. Sarkozy. En septembre, un rapport de l’Inserm décrivait une nouvelle maladie : » le trouble des conduites ». » Oppositions, désobéissance et colères répétées, agressivité chez l’enfant, coups, blessures dégradations, fraudes et vols chez l’adolescent : ces différents comportements caractérisent le trouble des conduites » pour l’Inserm avec d’autres symptômes : » les agressions physiques, les mensonges ou les vols d’objets »… l’absentéisme, les incivilités à l’école et les situations d’échec scolaire » ainsi que « l’absence de timidité » ou « la recherche de nouveauté ». Sur la base de cet inventaire à la Prévert, l’Inserm proposait « un repérage des familles présentant ces facteurs de risque » et un dépistage systématique, dès 36 mois grâce au système de santé scolaire. Pour l’Inserm, au moins un jeune sur dix relèverait de cette nouvelle maladie. N. Sarkozy a également souhaité la mise en place d’un fichier central sur l’absentéisme permettant aux maires d’effectuer » le croisement des informations sur l’inscription des enfants dans les écoles primaires et maternelles, leur assiduité effective, et les prestations versées aux familles ».. S’il se confirmait que le gouvernement s’oriente vers cette voie, un nouveau pas serait franchi vers la disparition des libertés fondamentales et la surveillance policière de la population. Cela concerne l’Ecole. En effet, c’est le système éducatif qui serait chargé de faire les signalements. L’Inserm envisageait « d’informer les enseignants sur les différentes expressions comportementales du trouble des conduites et de les sensibiliser à une collaboration avec les professionnels de santé pour une intervention plus précoce auprès des enfants et adolescents » et de « généraliser les interventions au sein des structures éducatives existantes (PMI, crèches, écoles…) en formant le personnel éducatif à ces méthodes de prévention (puéricultrices, éducateurs, enseignants…) ».
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