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Emploi : Quelles sont les attentes des lycéens ? On s’est pourtant peu intéressé aux attentes des jeunes, aux valeurs qu’ils veulent défendre au travail ou aux métiers qui les font rêver. Des sujets sur lesquels une récente publication de la Dep (ministère de l’éducation nationale) sur la formation et l’emploi apporte des éclairages nouveaux. Une des premières révélations d’une recherche menée par Emmanuelle Nauze-Fichet, c’est que 8 jeunes sur dix terminent le lycée avec un projet professionnel précis en tête et des attentes précises. Ils espèrent à la fois bien gagner leur vie et travailler dans un domaine passionnant. La garantie de l’emploi, le temps libre viennent bien après ces deux revendications, portées, pour la première, plutôt par les lycéens technologiques et professionnels et les apprentis, l’autre plutôt par les élèves des lycées polyvalents. L’enquête montre un sérieux décalage entre les métiers projetés et ceux qui sont réellement attribués aux jeunes. Ainsi ils sont 16% à envisager de travailler dans la santé et le social pour moitié moins d’emplois. L’écart se creuse pour les métiers de la communication et du spectacle: 9% d’aspirants pour 1% de reçus ! Inversement la gestion administrative, le tourisme, et surtout les industries sont peu sollicités alors qu’ils offrent des emplois. Mais c’est dans le secteur professionnel que les désillusions sont les plus fortes. Henri Eckert (Céreq) met en évidence les désillusions des lycéens de bac pro. « ils ont le sentiment d’avoir été floués » nous dit H. Eckert. « Ils ont l’impression de ne pas y retrouver leurs mises précisément, c’est-à-dire toute l’énergie, toute la bonne volonté tous les efforts qu’ils ont mis dans leur formation professionnelle. Ils ont poursuivi, avec souvent donc beaucoup de bonheur, cet effort-là. Ils ne retrouvent pas, au bout du compte, ce qu’ils comptaient en retirer. Et là, du coup, pour eux, l’insertion professionnelle se passe dans des conditions particulières ». Formés au lycée à concevoir des projets,ils se retrouvent le plus souvent dans la simple exécution. « Ces bacheliers professionnels désouvrièrisés par la formation qu’ils ont eu au lycée professionnel se retrouvent contraints de se réouvrièriser à travers de l’expérience de l’entreprise. Alors, cette situation a des répercussions diverses puisqu’elle peut créer de l’embarras, du doute ». Pour H. Eckert, elle alimente l’idée de ne rien avoir appris à l’école et un sentiment de dévaluation. Alors l’apprentissage serait-il la réponse aux difficultés des jeunes ? On sait que le gouvernement entend doubler le nombre des apprentis et y orienter le plus tôt possible les élèves. On sait aussi qu’il attire de plus en plus de jeunes. Pour Gilles Moreau (université de Nantes) ce succès s’explique paradoxalement par le succès du modèle lycéen. Pour les familles populaires qui n’ont pas les moyens d’assurer la charge de ce que représente ce modèle, l’apprentissage permet de prolonger les études et d’entrer dans ce modèle tout en gagnant en indépendance financière. Est-ce à dire que l’apprentissage fournit une formation bien liée à l’emploi ? « Bien sûr je confirme que, pour un secteur donné, l’insertion des apprentis est meilleure à court terme que celle des lycéens professionnels…. C’est ce que j’appelle l’effet du « capital d’autochtonie ». Cela a été déjà signalé, cela a été précisé à propos du bâtiment, les apprentis se voient souvent offrir des places pour lesquelles ils ne sont pas mis en concurrence avec d’autres demandeurs d’emplois où avec d’autres jeunes qui sont sur le marché du travail ou qui sortent des filières scolaires… Mais attention ce capital ne joue pas pour tout l’apprentissage. (Il) fonctionne dans le bâtiment, dans la pharmacie. Il ne joue pas (ou moins) pour l’hôtellerie-restauration ou les métiers de la bouche, parce que dans ces secteurs-là, notamment dans l’hôtellerie-restauration, l’apprentissage a une fonction économique autant que de formation. Donc cet effet d’autochtonie est un effet qui fonctionne dans l’apprentissage mais qui n’est pas systématique ». Encore faut-il rappeler que « l’effet d’autochtonie » est poussé très loin dans l’apprentissage puisqu’une sélection féroce rend l’accès des CFA difficile aux minorités et aux filles. Que tirer de ces quelques exemples ? Peut-être l’occasion de dénoncer le mythe d’une Ecole conçue pour fournir de la main d’oeuvre et qui ajusterait parfaitement l’offre de diplômés et les besoins de l’économie. Alors que les parents affirment toujours attendre de l’Ecole une bonne préparation professionnelle, les attentes des jeunes et de leurs familles, les représentations sociales suffiraient à rendre l’objectif inatteignable. Il faut y ajouter que l’Ecole ne saurait perdre de vue un autre but : favoriser l’épanouissement des jeunes qu’on lui confie. Les filières scientifiques ne donnent plus un accès aisé à l’emploi Les auteurs relèvent que » tous les résultats obtenus convergent pour démontrer les conditions d’insertion professionnelle plus difficiles et la moindre valorisation – en termes de qualification et de rémunération – des sortants diplômés d’une formation en sciences fondamentales comparativement aux sortants diplômés d’une formation en sciences appliquées ». Ils estiment que « l’insertion des scientifiques est très sensible à la conjoncture. Lorsque celle-ci est mauvaise, les étudiants de deuxième cycle en sciences ont un taux de chômage supérieur à ceux de droit – sciences économiques et même supérieur à ceux de lettres – sciences humaines et sociales ; c’est encore partiellement vrai pour les diplômés de troisième cycle. Alors qu’autrefois, le coeur de métier de l’emploi scientifique était accessible avec des formations bac + 3 ou bac +4, aujourd’hui ce sont seulement les docteurs et les lauréats des concours d’enseignement passés par les IUFM qui accèdent à ce type de métiers… Les concurrences entre diplômés en sciences fondamentales et sciences appliquées tournent toujours à l’avantage des seconds sauf pour les docteurs lors de l’accès au secteur public de recherche et aux postes d’enseignement du supérieur ou du secondaire. S’ils n’accèdent pas à un emploi scientifique, les diplômés en sciences fondamentales connaissent aujourd’hui des difficultés d’insertion et sont nettement pénalisés par rapport aux diplômés de sciences appliquées. Or les diplômés en sciences fondamentales ont des difficultés d’accès aux métiers scientifiques… » Le Salon de l’éducation carrefour des formations et des métiers Pour les enseignants c’est aussi un lieu de contacts et de réflexions. Les débats et conférences au programme de cette édition relaient en grande partie des sujets plus que jamais d’actualité. Par exemple, la mobilité en Europe est-elle finalement en passe de devenir une réalité ? L’école est-elle toujours un droit pour tous ? Enseigner est-il impossible ? Des écrivains, des sociologues, des enseignants, des chercheurs ouvrent des pistes… Sections internationales : admission et évaluation Le concours de l’Onisep
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