Le B.O. du 8 mars publie la circulaire sur le calcul. Basée sur le rapport de la Commission réunie par l’Académie des Sciences, elle introduit les 4 opérations dès la maternelle. « Très tôt, l’enfant manifeste des compétences relatives aux quantités et à leur expression par des nombres » déclare le texte, faisant allusion à la théorie de S. Dehaene. « L’acquisition de la suite orale des nombres commence dès la petite section de la maternelle et se poursuit en moyenne et grande sections (…) Des problèmes simples peuvent aussi les conduire à déterminer combien d’objets il faut ajouter ou retirer à une collection pour obtenir un nombre donné. Les situations de partage équitable ou de distribution sont aussi l’occasion d’une approche implicite du sens de la division ». Le texte instaure 15 minutes de calcul mental par jour. Pour le calcul posé il recommande une progression. « Comme l’a rappelé l’Académie des sciences, l’enseignement du calcul doit se faire selon une gradation en complexité entre maternelle et fin d’école primaire. Ainsi, au cycle 2, les élèves apprennent à effectuer des additions, des soustractions, des multiplications sur des petits nombres ; dès ce niveau, la division de deux nombres entiers simples est introduite à partir de situations concrètes en liaison avec l’apprentissage de la multiplication. La maîtrise des techniques opératoires des quatre opérations – addition et soustraction de nombres entiers et décimaux, multiplication de deux nombres entiers ou d’un nombre décimal par un nombre entier, division euclidienne de deux entiers – est un objectif important du cycle 3. À ce niveau, une première approche de la division décimale peut être faite en introduisant le quotient décimal d’un nombre entier par 2, 4 et 5 ».
Comme cela a déjà été le cas à propos de l’enseignement de la grammaire en primaire, ce texte suscite des réactions des spécialistes du sujet, qui en critiquent les présupposés. En particulier, l’ARDM (l’Association pour la Recherche en Didactique des Mathématiques) conclut un texte incisif par ces mots : » Quelle est donc l’urgence ministérielle de prendre des décisions pédagogiques dans le domaine mathématique sans connexion avec les rapports de l’inspection générale de mathématiques (un rapport récent traite du cycle trois), sans concertation avec les acteurs (enseignants, formateurs), et en toute ignorance des travaux convergents des chercheurs ? «
À ce propos, on pourra consulter d’une part le débat en cours, sur ce sujet, sur le site Educmath, avec des avis de personnalités qualifiées (dont deux des académiciens ayant participé au rapport sur lequel le Ministre s’appuie), et, d’autre part, le dossier que le Café Pédagogique y consacre. Enfin, nous rappelons l’excellent texte de Gérard Vergnaud, sur le site de Jacques Nimier.