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Les TICE en enseignement spécialisé- Loïc Lecardonnel
Enseigner les maths dans l’enseignement spécialisé n’est pas une mince affaire. C’est pourtant ce que Loïc Lecardonnel réussit. Loïc est un tout jeune PLP 2 Maths-Sciences. Il exerce actuellement à l’EREA (Etablissement Régional d’ Enseignement Adapté) de Saint-Quentin dans l’Aisne, où il prépare des élèves au CAP. – Loïc votre site a une double originalité par son contenu et son public. – J’ai commencé mon site en décembre 2000 en ayant pour objectif de ne proposer que des exercices interactifs. Actuellement il propose 134 exercices interactifs de maths et de sciences pour les CAP, collégiens et pour certains BEP. L’an prochain, je m’attellerai aux BEP et BAC PRO. Vous pouvez trouver les cours, une banque d’image pour l’illustration des cours ou des devoirs et un tas d’animations flash. – J’ai été frappé par la qualité des animations. L’élève dispose d’un cours animé et très concret et d’exercices interactifs. Cela rend l’apprentissage des maths très attractif. Comment utilisez-vous le site avec les élèves ? – Les élèves peuvent être en totale autonomie sur ce site. Lorsqu’ils sont dans une série d’exercices, ils ont accès au cours qui s’ouvre dans une nouvelle fenêtre et dans lequel ils peuvent trouver de l’aide. J’ai remarqué que les élèves appréciaient les animations flash et y passaient beaucoup de temps ! Dans toutes mes évaluations écrites , j’inclus un exercice qui a été fait en ligne. Cela me permet d’adapter ma façon de faire en salle multimédia à la séance suivante (plus de surveillance sur certains élèves, plus d’aide pour d’autres). Avec mes élèves, je garde 5 minutes en fin de séance pour passer en revue tous les exercices pour faire une synthèse des compétences qu’ils doivent acquérir. Cette année, j’ai la chance de travailler avec au plus 9 élèves (c’est de l’enseignement adapté). L’an dernier, j’avais 16 élèves. J’en disposais 2 par postes, un » bon » avec un » moins bon « , et par affinité bien sur (je tiens au matériel !!). En général, ils prenaient les commandes du PC chacun leur tour, un exercice sur deux. De temps en temps, lorsqu’ils avaient fini un exercice, je demandais les explications à celui qui n’était pas au clavier. Il ne faut pas oublier une compétence primordiale à mon sens : savoir rendre compte. J’utilise également les exercices pour les cours classiques. Mon site est gravé sur cédérom et j’ai la chance de disposer d’un PC mobile avec sortie TV et d’un téléviseur. Mon cours est ainsi illustré d’animations commentées. – Pourquoi avoir créé autant de ressources ? – Mes élèves ont connu l’échec scolaire. Une salle de classe les inhibe. Dans la salle multimédia, face aux difficultés, ils réagissent différemment. Il y a un esprit de compétition: comme s’ils étaient sur un jeu vidéo, ils demandent aux camarades où ils en sont dans la série d’exercices. Mais en même temps, il y a « un esprit d’équipe » : si un élève bloque sur un exercice, le voisin qui a trouvé la réponse se fera un plaisir de lui donner des indices ou de lui expliquer. Pour autant cette pédagogie a des limites : lorsqu’on retourne au « papier crayon » face à une épreuve type examen qu’ils ont pu faire sur PC, ils ne font pas toujours le rapprochement. Il y a un travail à faire à ce niveau là. – On pourrait imaginer un suivi des élèves à distance et des utilisations libres par l’équipe pédagogique ou des collègues d’autres établissements. – Ca me fait grand plaisir de surprendre des élèves au CDI, en autonomie, en train de faire des exercices en ligne ou de se commenter entre eux des animations flash. Certains de mes collèges ,en étude notamment, utilisent mon site. L’équipe pédagogique étant jeune, ils sont tous formés aux NTICE à l’IUFM. Les plus « anciens » de mes collègues suivent sans problème les formations internes à l’établissement. Loïc Lecardonnel Propos recueillis par François Jarraud |
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