« Je souhaite que, dès le cours préparatoire, les maîtres consacrent 15 à 20 minutes, tous les jours, à des exercices de calcul mental pour construire patiemment ces automatismes qui manquent aujourd’hui à beaucoup trop d’élèves. »
Lors d’une conférence de presse, le 23 janvier, le ministre de l’Éducation nationale a annoncé une circulaire sur l’enseignement des mathématiques à l’école primaire, début mars.
Celle-ci s’appuie sur l’avis d’une commission de l’Académie des sciences (voir L’Expresso du 18 janvier). Elle imposera le calcul mental, déjà largement pratiqué dans les classes. Par contre elle modifiera les programmes de 2002 en introduisant les 4 opérations dès la grande section de maternelle. « Je retiens également la nécessité d’aborder les quatre opérations de façon simultanée… Les opérations doivent être introduites dès la grande section de maternelle pour qu’à la fin du CE1, les élèves sachent additionner, soustraire, multiplier et diviser des nombres entiers simples. »
Le ministre revient donc aux programmes de 1945 et va même au-delà puisque il introduit les 4 opérations avant le CP. Une prise de position qui rappelle ses affirmations sur la lecture ou, plus récemment, sur la grammaire. Celles-ci avaient été largement contestées par les spécialistes et les cadres du système éducatif au point, pour la lecture, d’aboutir à un texte rappelant les programmes antérieurs.
Selon l’AFP, le discours ministériel est vivement critiqué par les syndicats enseignants. « Ce qui nous étonne toujours, c’est que le ministre détient la vérité, ce qu’il dit mérite un débat contradictoire » estime Philippe Niemec, du SE-Unsa. « Travailler les quatre opérations le même jour, c’est impossible, illusoire et dangereux, c’est un peu comme si on apprenait dans la même séquence de l’anglais, de l’allemand et de l’espagnol » affirme Gilles Moindrot, secrétaire général du Snuipp.