Depuis 7 ans, le lycée Bougainville de Brie-Comte-Robert a mis en place un groupe adultes relais d’une douzaine de personnes, dans le cadre des incitations qui ont été faites aux lycées agricoles. Cependant le groupe n’est réellement très actif que depuis 3 ans, en réponse aux incivilités et aux dégradations grandissantes et aux difficultés davantage exprimées par les élèves, notamment ceux de l’internat qui, vivant sur place, ont plus l’occasion d’échanges avec le personnel de vie scolaire. Cette détérioration du climat est à mettre à relation avec le changement de modalités de recrutement qui se faisait auparavant sur entretien de motivation, mais est désormais assuré par le logiciel PAM (préaffectation multidossiers), fonctionnant avec des critères automatisés.
Ce groupe de parole s’inscrit maintenant dans un projet « Réussite pour tous », ce qui lui permet de bénéficier d’un soutien financier du conseil régional. Regroupant cette année dix-sept personnels volontaires, dont toute l’équipe de vie scolaire, il est animé par une médiatrice extérieure, psychologue de profession. Chaque nouveau membre bénéficie en début d’année d’une formation de trois heures à l’écoute et tous les deux mois, le groupe se réunit pour échanger et bénéficier des conseils de la médiatrice.
Les élèves sont informés de l’existence du groupe et de sa composition. Ils peuvent soit venir à la permanence, tenue une heure chaque semaine par un binôme différent (la liste des permanences est affichée), soit s’adresser à un membre du groupe pour une demande de rendes-vous, soit dépose un courrier dans la boîte à lettres prévue à cet effet. Une dizaine d’élèves fait l’objet d’un suivi régulier, mais plusieurs dizaines font ponctuellement appel au groupe. Dans l’ensemble, ils se montrent assez satisfaits des réponses apportées. « On sait que certains élèves sont encore là parce qu’on s’est occupé d’eux ». De plus, le climat s’est nettement amélioré.
Cette année, des actions spécifiques de prévention ont été organisées en direction du personnel pour ouvrir le groupe, notamment aux assistants d’éducation et aux maîtres d’internat. Les familles ont été conviées à une information sur la toxicomanie. D’autres thématiques seront abordées.
Le travail du groupe est bien connu de l’équipe éducative et de nombreux enseignants s’y intéressent, car ils prennent conscience qu’ils ne peuvent seulement être là pour dispenser un savoir, « il faut aussi que les élèves aillent mieux ». Le proviseur a soutenu le projet depuis le début, y compris en affectant des crédits à cette action.
Françoise Solliec