En 2004-2005, j’ai observé Radio C.Ly.P.E dans le cadre d’un DEA d’information et communication préparé à l’université Paris III-Sorbonne Nouvelle sous la direction du Professeur Jacques Gonnet, fondateur du CLEMI.
J’ai accompagné Gwenaële Guillerm lors de ses visites dans les écoles pour rencontrer les classes qui souhaitaient participer au projet et j’ai également pu assister aux enregistrements au studio du lycée Lurçat.
J’ai pu observer que les classes qui n’avaient pas de difficulté voyaient la radio scolaire comme un moyen de s’initier au journalisme et de communiquer sur des événements culturels comme par exemple un prix littéraire lycéen.
En revanche, il m’est apparu que les enseignants de classes en difficulté plaçaient d’autres espoirs dans la radio scolaire et c’est cela que j’ai souhaité voir de plus près.
C’est pourquoi, j’ai décidé d’étudier le parcours radiophonique de trois classes de niveaux différents que sont :
– la classe de CM1 de l’école Maurice Genevoix située en Zone d’éducation prioritaire dans le 18ème arrondissement de Paris,
– la classe de 4ème d’aide et de soutien du collège Raymond Queneau dans le 5ème arrondissement,
– la classe de Terminale-BEP du lycée Barrault dans le 13ème arrondissement.
Les thèmes évoqués lors des émissions de radio sont variés : il s’agissait pour la classe de CM1 d’impressions sur la catastrophe en Asie et de la présentation d’un livre. Pour la classe de 4ème, les élèves ont fait la lecture d’une pièce de Eugène Durif et ont également écrit une émission entière sur le thème de la radio. Quant aux élèves de la classe de Terminale-BEP, ils ont travaillé avec un poète sur leurs propres productions et les ont ensuite lues à l’antenne.
Les observations que j’ai pu faire ainsi que les questionnaires et les entretiens menés avec les principaux participants et instigateurs du projet souhaitent mettre en évidence le rôle spécifique de Radio C.Ly.P.E qui propose à toutes les classes de l’académie de Paris de participer à un projet radio pour un temps relativement court comparé aux projets classiques de radio scolaire (un professeur passionné monte un projet dans un établissement…). Nous entendons montrer que cette spécificité ne contrarie en rien les objectifs de la radio scolaire qu’ils soient pédagogiques (maîtrise de la langue…) ou civiques (écoute de l’autre…) car nous avons pu constater de réels progrès et une certaine remotivation des élèves en difficulté. De plus, la simplicité d’accès de radio C.Ly.P.E – présence d’une technicienne et d’un stagiaire qui réalisent l’émission, mobilité de la coordinatrice qui se déplace dans les établissements pour enregistrer les classes qui ne souhaitent pas venir en studio – devraient perduader les enseignants encore frileux (…et qui pensent que la radio est un outil complexe), de participer. Ainsi, cette nouvelle forme de radio scolaire qu’est Radio C.Ly.P.E pourra redonner à la radio scolaire cette nouvelle impulsion qu’elle attend depuis quelques années.
Anne-Caroline FIEVET