Mercredi 11 octobre, les trois associations ADBEN de la région Ile de France (Paris, Créteil et Versailles), ont proposé une Journée professionnelle à Paris.
Monsieur MONGENIE, proviseur du lycée Voltaire, a accueilli le public pour cette journée. Le questionnement retenu par les organisateurs comme thème d’étude pour cette journée, illustre l’importance accordée à des savoirs faire réfléchis et à la nécessité d’une éducation à l’information et aux médias. La question d’un curriculum en éducation reste plus que jamais d’actualité. Les TICE promettent beaucoup. Elles sont le symbole, via l’Internet, d’une démocratisation de l’accès au savoir. Cette réalité oblige à une certaine vigilance : celle de la « fracture numérique » dans la société du savoir.
M. LEFEUVRE, IA-IPR Etablissements et Vie Scolaire de l’académie de Paris a développé toute la dimension de la pratique raisonnée. Il recense quatre cadres : juridique, pédagogique, la nécessité de « faire culture », la construction de valeurs communes. Le professeur documentaliste doit considérer Internet à la fois comme outil d’apprentissage et comme objet d’apprentissage.
Mme RABANY, IA-IPR EVS de l’académie de Versailles a insisté sur la didactisation de l’information sur Internet, indispensable à l’acte d’apprendre. L’élève doit pouvoir faire le lien entre ce qu’il sait et ce qu’il lit. Les outils grammaticaux, la pertinence du lien hypertexte, sont autant de balises pour le sens. Internet participe à la modélisation de la pensée. On n’est plus dans l’éducation à l’information mais dans la culture de l’information.
Annaïg MAHE, maître de conférence à l’URFIST de Paris note qu’il est évident qu’il est contre-productif d’interdire blogs, wikis, … Il vaut mieux introduire une médiation ponctuelle ou créer un véritable habitus informationnel. La responsabilité est au final transférée au niveau de l’élève. Internet a des aspects négatifs : il donne l’illusion de la proximité intuitive des outils. L’étudiant ou l’élève confondent information récente et information pertinente. Le savoir numérique collectif créé est hétérogène, mouvant. Quels sont les critères d’une information fiable ? Le schéma sur les indicateurs de confiance de Joffrey Bilder en propose un exemple (à retrouver sur le site FADBEN Paris).
Claude BALTZ, professeur des universités – sciences de l’information et de la communication, Université Paris 8, reprend le thème de la cyberculture (voir congrès Fadben de Nice, avril 2004) introduit par Pierre Lévy. Ce terme se substitue à celui de culture informationnelle. La cyberculture propose un corpus de connaissances (qui s’acquiert à l’université), corpus qui va permettre à chacun de mieux s’orienter dans la société moderne. Sa légitimité épistémologique est très peu assise. Pourtant, face à la saturation informationnelle, la cyberculture paraît relever d’une nécessité citoyenne.
Pour Pascal FROISSART, maître de conférences en sciences de l’information et de la communication, à l’Université Paris 8 la rumeur sur Internet est un objet de fascination. Tchats, spams, scams, et toutes les formes de « nouveaux envahisseurs » en sont les vecteurs. La proportion de ces rumeurs augmente dans la même proportion que le volume mondial des échanges électroniques. Internet est également un terrassier de la rumeur : outils de recherche d’information omniprésents (ex : fils RSS). Le réseau est très structuré, contrairement à ce que l’on peut croire.
Michelle ARCHAMBAULT, professeur documentaliste et présidente de l’Adben Alsace recentre les discours sur le CDI. Il est souvent cité dans les programmes de différentes disciplines : uniquement comme lieu de référence, sans que soient précisées les notions à enseigner, ni la progression envisagée. Les collègues eux-mêmes n’ont pas toujours de la recherche d’informations sur Internet une vision claire. La démocratisation de l’accès s’est faite sans instruction officielle. Il faudrait que les enseignants documentalistes profitent de cet outil pour bousculer les pratiques pédagogiques.
Les échanges d’Isabelle FRUCTUS, présidente de la Fadben nationale, avec l’assistance ont montré que deux sortes de questions préoccupaient actuellement les professeurs documentalistes : d’une part l’avenir de la profession et d’autre part l’évolution du métier. Elle y a répondu en prenant en compte la réalité du terrain, avec toutes les inquiétudes qu’un état des lieux de la rentrée peut donner dans certains cas.
D’après les notes de Mazyvonne Zanaglia.
Diaporama d’Annaïg Mahé
http://fadben.free.fr/11octobre/Fadben2.ppt
Congrès national de la FADBEN, Nice, avril 2005
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lesdossiers/Pages/Fadben05_index.aspx
Site de la FADBEN Paris, compte rendu