« Sur le fond, la clarté du résultat démontre la volonté de la population genevoise de maintenir un système de notes, de revenir à des moyennes et à des conditions de promotion d’un degré à l’autre. Au-delà de ce message, je constate que les citoyennes et les citoyens ont voulu réaffirmer l’importance des repères traditionnels dans le cadre scolaire. L’application de cette décision entrera en vigueur dans l’ensemble des écoles genevoises le 27 août 2007, sans aucune dérogation ». Après la votation du 24 septembre, quia donné la victoire aux partis de droite qui défendaient l’école traditionnelle, le ministre de l’éducation genevois ne peut qu’annoncer l’application de la loi.
Mais qu’est-ce qui explique cette mobilisation politique sur des sujets, comme le redoublement, la notation ou l’apprentissage de la lecture, qui relèvent du débat scientifique et technique ? Le Café a demandé au sociologue François Dubet d’analyser le phénomène. « Les questions scolaires n’appartiennent ni entièrement aux savants, ni totalement aux familles. Et le problème est celui d’un débat raisonnable. Mais aujourd’hui, les familles ont souvent peur. Peur que leurs enfants ne réussissent pas quand tout paraît dépendre des succès scolaires, et peur aussi d’une perte des repères et de la discipline. Aussi, sommes-nous pris dans un climat assez profondément conservateur car ce qui est connu, fût-il inefficace, rassure ».
Entretien avec F. Dubet
Communiqué