C’est à l’ESEN (Poitiers) qu’a eu lieu l’université d’été «.De l’information à la connaissance ». Organisée par le Ministère de l’éducation nationale du 28 au 30 août 2006, ce temps de travail a privilégié les questions de traitement de l’information au cours de la scolarité tant dans la maîtrise de ses supports que dans son processus de transformation en savoir.
La difficulté, relevée par Jean-Pierre Astolfi (professeur de sciences de l’éducation à l’Université de Rouen), est évidemment de définir ce qu’est l’information. Il importe ensuite de prendre conscience que les objets que créent les hommes pour faire circuler cette information sont à considérer en même temps que l’information elle-même car ils conduisent à des postures spécifiques comme l’a démontré Yves Jeanneret (professeur en sciences de l’information et de la communication à l’université de Paris IV). On n’ira vers la maîtrise de l’information, précise Alexandre Serres (Maître de conférence à l’Université Rennes 2), que lorsque, au-delà de l’appropriation de ces nouveaux outils, on arrivera à créer de nouveaux usages.
La parole des diverses interventions appuie unanimement sur la nécessité de cet apprentissage mais elle oscille en fonction des intervenants sur la question à la fois des notions à maîtriser et des acteurs de cette transmission à l’élève (professeurs documentalistes ? professeurs disciplinaires ? notions info-documentaires ?, maîtrise des outils ? Curriculum info documentaire ? Supports disciplinaires uniquement ?), preuve que les champs de recherches sont ouverts et dynamiques.
La question fondamentale de la différence entre « je sais que » (j’ai l’information sous la main) et « je sais » (transformation de l’information en connaissance) a été reprise en fin de session de cette Université d’été par Claire Bélisle (CNRS Lyon). A travers cette question c’est aussi celle de l’identité professionnelle des professeurs documentalistes qui a été posée ainsi que celle de la légitimité des connaissances info-documentaires. Ces questions restent des champs ouverts mais l’objectif de l’école (Roger-François Gauthier, IGAENR) est bien celui d’apprendre à penser, d’avoir des pratiques critiques.
Laure Endrizzi (Chargée de veille à la cellule de veille scientifique et technologique de l’INRP) et Bernard Pochet (directeur de la bibliothèque de Gembloux -Belgique- et président d’Educoc) ont conduit la réflexion hors de la France en donnant accès à des études étrangères. Pratiques différentes, analyses précises de l’influence de la présence des bibliothèques scolaires et du personnel de bibliothèque sur les apprentissages permettent de relativiser les expériences françaises. Jean-Louis Durpaire (IGEN) rappelle en conclusion à l’ensemble du public (composé principalement de professeurs documentalistes, professeurs disciplinaires et IPR), que l’information n’est pas seulement une question mondiale, c’est aussi une question locale qui dépend du projet d’établissement, du projet documentaire, de la politique documentaire.
Le programme
http://eduscol.education.fr/D0033/ue2006infoconnaissances.htm