Le dossier de rentrée de l’enseignement agricole s’ouvre sur le message optimiste du Ministre de l’Agriculture, soulignant les bons résultats de l’an passé en terme de réussite à l’examen et d’insertion professionnelle. Parmi les grands dossiers de l’année : la mise en oeuvre du nouveau bac technologique STAV (sciences et technologie de l’agronomie et du vivant), désormais unique bac technologique de l’enseignement agricole ; l’insertion du BTS dans la logique européenne universitaire du LMD et la relance de l’apprentissage.
Pour télécharger le dossier de rentrée :
http://www.chlorofil.fr/fileadmin/user_upload/pdf/org/stats/rentrea/rentrea06/rentrea2006.pdf
Les chantiers à venir s’appuient sur différents rapports, déjà en ligne ou en cours de publication. Parmi ces rapports, celui de François Grosrichard, dresse un portrait plutôt flatteur de l’enseignement agricole. Digeste, rédigé dans un style journalistique, il émet des propositions pour l’évolution de l’enseignement agricole en se basant sur les besoins des territoires ruraux et des populations qui y vivent. Le rôle des établissements dans l’espace rural, la contribution de leurs enseignements dans les questions vives de notre société (environnement, développement durable, services aux personnes, sécurité sanitaire, nutrition) et la qualité pédagogique sont mises en avant. Le principal point faible relevé, d’ordre budgétaire, concerne le coût de fonctionnement des petites structures, dominantes dans le maillage territorial. Les recommandations sur l’organisation ou le financement prônent à la fois des regroupements de structures, des mutualisations de moyens, et une participation d’autres Ministères qui traitent des questions du vivant et de l’environnement. Elles soulignent la nécessité d’une meilleure communication à la fois auprès du grand public et des secteurs professionnels non agricoles comme la grande distribution alimentaire par exemple. Les propositions paraissent parfois insuffisamment creusées lorsqu’elles préconisent par exemple un meilleure répartition des établissements publics et privés sur le territoire. Quid de la faisabilité, de l’histoire locale ou encore des politiques régionales ? Le parti pris d’une écriture vive gomme sans doute certaines subtilités d’analyse mais pour une fois qu’un rapport est agréable à lire, ne le boudons pas !
« L’enseignement agricole au coeur de la modernité rurale », François Grosrichard, juin 2006
http://www.chlorofil.fr/fileadmin/user_upload/pdf/org/compub/dger/rapgrosrichard.pdf
Le rapport sur l’enseignement technique agricole de la mission d’audit de modernisation est beaucoup plus copieux. Il analyse l’adéquation formations-enseignants-élèves dans l’enseignement agricole afin de déterminer si son organisation actuelle lui permet de répondre de manière efficace aux objectifs qui lui sont assignés. Outre la mission d’enseignement, les établissements du ministère de l’agriculture ont cinq missions : la coopération internationale, l’insertion scolaire, sociale et professionnelle, la participation au développement local, la contribution à des activités de développement, d’expérimentation et de recherche appliquée. De formations strictement agricoles avec un public composé essentiellement de fils d’agriculteurs, nous sommes passés en quelques années à des spécialités touchant l’ensemble des questions du monde rural (des mondes ruraux ?) pour une majorité d’élèves dont les parents sont employés ou ouvriers. Dans ce contexte, il n’est pas aisé de mesurer l’efficacité et l’efficience d’un système. Par exemple, les classes et sections à faible effectif (moins de dix élèves) sont souvent dans le collimateur des gestionnaires. Pourtant, reconnaît le rapport, elles ont souvent une justification soit parce qu’elles correspondent à une spécialité, un savoir-faire rare, soit parce qu’elles répondent à un besoin d’accompagnement plus fort pour des publics en marge du système scolaire classique . Les spécificités de l’enseignement agricole sont soulignées et la nécessité de conserver un système distinct est mentionnée, sans exclure des passerelles avec l’Education Nationale en terme de mobilité des personnels notamment. Huit recommandations sont émises. Elles visent en particulier à une meilleure structuration administrative, une amélioration du suivi financier et une meilleure communication à destination du grand public. Deux préconisations sont plus sensibles : l’amélioration de l’articulation de la gestion des personnels au niveau régional et la rationalisation de la carte des formations.
« «Analyse de l’adéquation formations enseignants – élèves , Mission d’audit de modernisation de l’enseignement technique agricole »
http://www.chlorofil.fr/fileadmin/user_upload/pdf/org/audit/docfcse.pdf