Où en est la recherche en psychologie de l’éducation : une synthèse de l’INRP
» Quelles sont les propositions de la psychologie ? Dresser un état des lieux de la recherche récente en psychologie de l’éducation sur les apprentissages au primaire amène à lister diverses expérimentations associées tant à la didactique des mathématiques qu’à la didactique de la langue première. Le parti pris de cette synthèse a été de sélectionner quelques-unes des dernières expérimentations menées du point de vue psychologique, en lien avec les apprentissages fondamentaux, et de rendre compte des conclusions proposées par les chercheurs ». Dans cette nouvelle Lettre d’information de la Cellule veille scientifique et technologique de l’INRP, Annie Feyfant tente une synthèse des travaux publiés par les chercheurs en psychologie sur les apprentissages fondamentaux.
Cet important travail couvre tout le champ des recherches en psychologie y compris les sujets d’actualité comme la lecture et le calcul. S’agissant de la lecture, la Lettre conclue que » Les recherches soulignent le fait que l’apprentissage de la lecture n’est pas uniquement une affaire de décodage, il s’agit aussi d’une activité culturelle et langagière, une question de sens. Dans son article « L’accès au savoir-lire de base et la découverte de la culture écrite », G. Chauveau suggère quelques caractéristiques de ce que sont les pédagogies de la réussite en lecture : coopératives (interaction éducateur-, parent- ou enseignant- apprenant), culturelles, conceptuelles (qui stimulent l’activité réflexive et l’intelligence) et interactionnistes (enfants chercheurs de codes mais aussi chercheurs de sens) ».
Les recherches montrent également le lien entre lecture et calcul. » Il n’est pas possible de dissocier la lecture-compréhension de la résolution de problèmes arithmétiques ». S’agissant de l’introduction de la division au CP, une étude estime que » la notion de partage est bien perçue par les élèves mais que pour appréhender la notion de quotient, les élèves (de 8 à 9 ans) usent de stratégies différentes et que des discussions par petits groupes et avec l’enseignant sur ces stratégies et les représentations améliorent la compréhension des fractions ». Cette difficulté de représentation se retrouve dans le dossier calcul du Café.
Mais le dossier interroge également les chercheurs sur les situations d’apprentissage, la motivation, le peer-effect, etc. Une synthèse précieuse, appuyée sur une riche bibliographie et webographie.
http://www.inrp.fr/vst/LettreVST/septembre2006.htm
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lesdossiers/Pages/Lecture_index.aspx
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lesdossiers/Pages/contribs_calcul.aspx
L’OCDE propose une approche prospective pour l’Ecole
« Dans un monde de plus en plus complexe et imprévisible, où les parties prenantes et les nouvelles attentes se multiplient, le système éducatif continue pourtant dans une large mesure d’obéir à une réflexion à court terme – pour résoudre les problèmes urgents du moment ou simplement chercher à maintenir le statu quo avec plus d’efficacité. En l’absence de vision à long terme, il est de plus en plus difficile de relever les défis de la complexité et du changement ». En 2001, l’OCDE rompait avec cette habitude en proposant plusieurs scénarios prospectifs sur l’avenir de l’Ecole. Avec cette nouvelle étude, Repenser l’enseignement : des scénarios pour agir, l’organisation montre à travers des exemples comment cette démarche a pu être mise en pratique dans plusieurs pays.
Parce que, pour l’Ocde, cette démarche permet de débloquer vraiment les systèmes éducatifs, l’organisation a demandé à des experts, Jay Ogilvy, Michael Fullan, Jean-Michel Saussois etc., de réfléchir aux conditions qui permettent de rendre plus efficace l’approche par scénario.
Ainsi J. Ogilvy plaide pour une école qui allie de fortes exigences éthiques avec des mécanismes du marché qui jouent dans l’affectation des ressources. » Certes, le marché a ses limitations. Nous avons appris à ne pas tout privatiser. Les forces du marché ont tendance à créer des gagnants et des perdants. Partout où le service public a une mission sociale à remplir (les systèmes de communication, la sécurité nationale, la santé, et l’éducation), les pouvoirs publics ont un rôle à jouer pour corriger les imperfections du marché. Mais le fait qu’un tel rôle persiste ne devrait pas nous tromper au point de croire que l’exercice d’un monopole éducatif planifié au niveau central vaut mieux que celui des forces du marché sous la supervision des pouvoirs publics ».
Au-delà des travaux des experts, l’ouvrage donne à voir des expériences concrètes de l’utilisation des scénarios de l’Ocde. Ainsi, dans le système éducatif français de l’Ontario, ils ont facilité les échanges entre les différents acteurs de l’Ecole. Finalement ceux-ci ont élaboré un nouveau scénario, fédérateur et identitaire, le projet Vision 2020. D’autres exemples sont donnés en Angleterre, pour la formation des cadres, aux Pays-Bas, en Nouvelle-Zélande par exemple. Des pays où on ne cherche pas à ressusciter une école d’hier largement mythique mais à construire l’Ecole du futur.
Repenser l’enseignement
http://www.oecd.org/document/27/0,2340,fr_2649_37455_37016731_1_1_1_37455,00.html
Rappel : l’étude de 2001 dans le Café n°3
http://cafepedagogique.studio-thil.com/lemensuel/lesysteme/Pages/2001/actu_3_accueil.aspx
Rappel : L’Ecole du futur sur le blog du Café
http://inter.cafe-leblog.net/
Les défis de l’éducation prioritaire dans le Nouvel éducateur
« Pour des parents de milieu défavorisé, entrer dans l’école n’est pas chose facile… Ce que beaucoup d’enseignants prennent pour désintérêt, manque d’implication, démission n’est que silence lié à l’incompréhension et aux complexes devant les attitudes hautaines de l’école… Permettre aux familles d’apporter leurs inquiétudes, leur culture… en faire des partenaires actifs des décisions éducatives demeure une ambition » écrit Marguerite Bachy dans le Nouvel Educateur (n°181).
Pourtant des écoles Freinet relèvent le défi comme le montre ce second numéro dédié à l’éducation prioritaire. A Montreuil, en maternelle, le partage de contes ouvre les portes des cultures traditionnelles à l’école. A Nanterre les parents participent à des ateliers d’écriture. A Nantes, elles collaborent au règlement intérieur.
Ce n’est pas le seul pari. Gérard Chauveau, INRP, montre « comment réussir en zep ». « Le défi pédagogique des zep est le suivant : comment promouvoir un public scolaire globalement défavorisé ? Comment injecter de l’excellence pédagogique dans chaque école populaire.. Pour répondre à ces interrogations…, il faut au moins retenir un principe : « donner plus à ceux qui ont moins » c’est donner beaucoup plus d’intelligence aux élèves de zep : plus d’activités intellectuelles, plus d’aides aux apprentissages,plus d’apports didactiques,plus de situations de recherche… ».
Commander
http://www.pemf.fr/site/index.php?clef=PEMF_ABONNEMENT_PRESENTATION
En classe de français avec Eveline Charmeux
» La pédagogie traverse en ce moment une zone de turbulences particulièrement graves, qui mettent bien des collègues en grande difficulté. Voici, pour les aider à y voir un peu plus clair, un petit site de pure pédagogie… Nos collègues pourront y trouver à la fois des éléments de réponses aux attaques assénées aujourd’hui contre notre école, ainsi que quelques moyens un peu efficaces d’enseigner le français à l’école primaire ». Eveline Charmeux publie sur son site des réflexions sur l’éducation, le rôle des parents, l’enseignement du français et de l’orthographe, l’école maternelle etc. Un site à visiter !
Le site d’E. Charmeux
http://perso.orange.fr/avecEvelineCharmeux/
L’annuaire statistique de l’éducation
Les enseignants travaillent-ils autant que les autres salariés ? Davantage ! répond le RERS 2006 (Repères et Références statistiques), l’annuaire qui collationne toutes les statistiques produites par l’éducation nationale. Un enseignant travaille en moyenne 39h47, dont 20h27 hors élèves (7h40 de préparation et 6h10 de corrections). On ne sera pas surpris d’apprendre que les enseignantes travaillent davantage que leurs collègues masculins (11 minutes hebdomadaires de plus).
Le RERS nous apprend également que le nombre d’enseignants au primaire et au secondaire a connu une chute sans précédent depuis 2002 : 385 317 profs du secondaire en 2002, 367 012 en 2006. Le Rers c’est aussi des données sur les filières de l’éducation nationale, les établissements (une nouveauté de 2006), l’enseignement des langues, le redoublement, les diplômes, etc. Un annuaire indispensable.
Le sommaire
http://www.education.gouv.fr/pid316/reperes-et-references-statistiques.html