» Le réel problème de l’école aujourd’hui, c’est qu’elle est pour une bonne part formatée sur le modèle des catégories favorisées : importance démesurée accordée aux humanités contre les techniques, orientation de plus en plus précoce, qui dirige les enfants (fils et filles de catégories populaires) vers les filières qui leur sont prédestinées, évaluation trop fréquente et peu formatrice qui fragilise les plus fragiles, jusque l’introduction d’une « note de vie scolaire » pour stigmatiser encore plus les enfants en difficulté, inégalité considérable de moyens entre université et grandes écoles, etc. Depuis plus de dix ans, les politiques éducatives vont à l’inverse de l’égalité des chances ». Louis Maurin relativise la portée des dérogations à la carte scolaire et renvoie à un débat plus géneral sur l’Ecole.
« Au sein des élites intellectuelles du pays, ceux qui songent à une réelle transformation restent ultra-minoritaires. Sur fond de lamentation sur la baisse du niveau scolaire (plainte constante depuis un siècle), les catégories favorisées défendent bec et ongles l’école d’avant-hier… Ce faisant, ces couches sociales tentent de maintenir ou renforcer des privilèges scolaires, comme a pu le faire la noblesse au XVIII siècle avec ses titres. Bizarrement, on assiste à une sorte de convergence d’intérêt entre des conservateurs traditionnels de « l’élitisme républicain », défendant clairement un modèle , et un public beaucoup plus large qui craint – à juste titre – la tentation libérale et des effets de l’économie de marché appliquée à l’école sans trop se rendre compte qu’il défend du coup une école inégalitaire. En attendant, l’immense majorité des parents que l’on n’entend pas, ne comprend pas le sens du débat public sur l’école, leur demande n’étant pas de changer d’école, mais d’avoir une meilleure qualité d’enseignement dans un système plus égalitaire ».
Les concertations pour l’assouplissement de la carte scolaire devraient commencer le 20 septembre a annoncé G. de Robien.
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