Selon une étude de la Caisse des dépôts et de l’ARF, la rentabilité des ENT dépend de leur acceptation par les parents.
« Une condition majeure pour la réalisation des gains est donc l’adoption des ENT par la cible Parents. Un élément clé en vue de la réalisation effective des gains est donc l’établissement et la mise en oeuvre de plans de communication efficaces et ciblés vers les parents ». « L’étude du modèle économique de l’ENT et de l’impact pour les régions de sa généralisation » réalisée par Accenture pour la Caisse des Dépôts et l’Association des régions de France avait pour but d’estimer les coûts et les gains d’une généralisation des espaces numériques de travail (ENT). On sait que le ministère de l’éducation nationale et la Caisse des dépôts, avec l’aide des régions, ont engagé un programme de déploiement des ENT. L’étude a utilisé les données collectées auprès des 5 régions les plus avancées : l’Alsace, la Lorraine, la Picardie, l’Ile de France et Midi-Pyrénées.
Elle établit que, pour les collectivités locales, les coûts de ce déploiement représentent, selon la formule retenue, entre 22 et 33 euros par élève. Les frais de fonctionnement se situent entre 5,6 et 7,2 euros hors taxes par élève et par an.
Mais les ENT peuvent aussi générer des gains qu’Accenture a voulu calculer. La généralisation des ENT peut ainsi diminuer les frais postaux, par exemple pour l’envoi des relevés de notes, des notifications d’absences, des informations diverses liées à l’établissement. Au total l’ENT devrait permettre de ramener ces frais de 13,25 euros à 6,23 euros par an et élève.
La dématérialisation des cahiers de textes et des cahiers de liaison devraient faire baisser les coûts d’achat de fournitures générant un gain de 0,92 euros. Enfin l’ENT supprimera les frais liés à des applications locales et diminuera les investissements informatiques, le tout pour 3,20 euros par élève et par an. Au total, les ENT devraient permettre d’économiser 11,54 euros par an et par élève. Un chiffre à mettre en parallèle avec les frais de fonctionnement.
Affaire rentable donc que les ENT ? Oui. Mais « la capacité à réaliser effectivement ces gains dépend de plusieurs facteurs, les plus significatifs étant relatifs à l’adoption par les parents, les enseignants et l’administration des EPLE de la dématérialisation des échanges ».
Les acteurs du déploiement, régions, Caisse et Ministère, sont donc appelés à mettre en place une politique de communication vers les parents et les enseignants.
Or, il faut bien le dire, voilà deux catégories qui communiquent peu entre eux. « Il n’existe pas d’autre pays que la France qui ait construit son système scolaire à ce point contre le système familial » affirme P. Meirieu. Cette fermeture de l’Ecole renvoie à la fois à la conception de l’Ecole sanctuaire, à une posture pédagogique, celle du professeur transmetteur incontesté et finalement à une économie de l’Ecole (l’enseignant payé uniquement pour assurer ce service de transmission). La question du déploiement des ENT n’est donc pas d’abord technique. Elle ne pourra se faire qu’au prix d’une évolution profonde de ces conceptions.
Rappel : L’éditorial du Café 74
Rappel : Les plates formes dans le Café 74