Une histoire peut en cacher une autre
« Au nom d’une logique citoyenne, on réécrit une histoire noble où il n’y a eu aucun conflit entre les Anglais et les Français ». Pour Eric Bédard, Télé université de l’Uqam, la réforme de l’enseignement de l’histoire dans le secondaire québécois mettrait en danger la nation et la valeur même de la discipline. Une position défendue par l’opposition qui accuse le ministre d’occulter les conflits entre Anglais et Québécois comme la conscription forcée de 1917 ou la rébellion des patriotes (1837-1838). Derrière cette revendication on entend également ceux qui s’opposent à la réforme pédagogique au Québec en défendant les contenus, un argument bien connu.
A l’origine du tumulte, selon le ministre, un document de travail provisoire préparant les nouveaux programmes pour 2007-2008. Le ministre promet de ne pas gommer certains aspects de l’histoire du Québec. Quant aux cours d’histoire ils devraient passer de 100 à 150 heures. On est loin de l’histoire au rabais…
Article Canoe
http://www2.canoe.com/infos/quebeccanada/archives/2006/04/20060428-054800.html
Communiqué
http://communiques.gouv.qc.ca/gouvqc/communiques/GPQF/Avril2006/28/c9690.html
Les programmes au Québec
http://www.mels.gouv.qc.ca/publications/menu-pub-ped.htm
Le CSE veut intensifier la diffusion de la recherche en éducation
« On ne saurait en effet améliorer les pratiques éducatives ou en introduire de nouvelles sans les appuyer sur les connaissances acquises par la recherche. On ne saurait non plus faire avancer la recherche sans tirer des enseignements des expériences et des innovations qui ont passé l’épreuve du terrain. Il faut donc intensifier le dialogue et multiplier les collaborations entre les chercheurs et les praticiens ». Dans son rapport annuel « sur l’état et les besoins de l’éducation », le Conseil supérieur de l’éducation du Québec appelle l’Etat à renforcer la recherche en éducation et sa vulgarisation.
Le document souligne d’abord l’impact de la recherche auprès des enseignants québécois. « L’enquête que le Conseil a menée auprès des enseignants du primaire et du secondaire révèle qu’une proportion importante d’entre eux s’intéressent à la recherche et qu’un tiers sont même assez actifs en ce domaine. Ils constituent de ce fait des acteurs sur lesquels on peut s’appuyer pour toute entreprise de collaboration entre recherche et pratique ». Ainsi 88% des enseignants lisent des revues professionnelles, un sur deux a accès à des subventions pour participer à des colloques et 43% obtiennent d’être dégagés de leur temps de travail pour cela.
Entre les chercheurs et les enseignants, le rapport met en évidence le rôle clé de la fonction d’accompagnement et des outils de vulgarisation. Il invite l’Etat à accroître le financement de la recherche en éducation et à soutenir les pratiques innovantes. Il demande également que la formation initiale et continue prépare les enseignants à la recherche. « Une meilleure formation des enseignants à la recherche devrait les amener à s’interroger sur leur pratique et à introduire des façons de faire pour l’améliorer. La mise en relation des pratiques enseignantes et des résultats de recherche devrait favoriser le développement du sens critique des enseignants ainsi qu’une plus grande aptitude dans la résolution de problèmes, autant que le souci de se munir d’un répertoire d’outils et de moyens pour améliorer l’apprentissage ».
L’Etat est invité également à soutenir la vulgarisation c’est-à-dire à « instituer une fonction publique de veille et de vigie » en recherche éducative et à « soutenir un mécanisme de réseautage… un outil convivial qui vise à informer les différents acteurs de l’éducation des recherches et des projets novateurs ».
Décidément, que c’est large l’Atlantique !
http://www.cse.gouv.qc.ca/f/pub/rappann/listerap.htm