« Que faites-vous si un élève se lève au milieu de votre intervention pour jeter un brouillon dans la poubelle ? Si un élève-boucher prend son couteau et le plante avec rage dans la bête qu’il est entrain de découper ? Si un élève se retourne avec violence vers un voisin qui l’a agacé ? Si l’apprenti frappe son marteau sur une machine-outil ? Si une élève se remaquille ? Si une autre dort sur son banc ? Si un autre encore réagit en vous disant qu’il n’en a rien à faire ? Toutes ces questions évoquent des situations de crise souvent vécues comme des ruptures communicationnelles. Plus encore par l’enseignant débutant qui, en même temps qu’il construit des séquences d’apprentissage, doit négocier un contrat de communication ». C’est à la construction de véritables « contrats de communication » que Christophe Ronzeaux, Olivier Dezutter et Séverine Collet-Decroix nous invitent dans ce dossier un peu ancien (1999). L’ouvrage s’appuie sur de nombreuses séquences vidéo qu’il nous invite à analyser.
« Dans une activité de classe, tout fonctionne comme si les partenaires (élèves et maitres) avaient à respecter des clauses qui n’ont jamais été énoncées … et encore moins discutées « . Elèves et enseignants sont alors amenés à évoluer à la façon des équilibristes sans toujours percevoir ce qui garantit l’équilibre ou au contraire entraîne la chute. Et lorsqu’il s’agit de relation pédagogique, les équilibristes ne sont pas seuls sur le fil. Ils sont au minimum deux (le professeur et un élève) et souvent plus (les professeurs, les élèves, l’institution, les parents) à devoir coordonner leurs mouvements ». L’ouvrage introduit donc la notion de contrat de communication. Il explique comment gérer le tour de parole, conseille sur la façon de communiquer une évaluation ou de questionner et invite même à introduire un peu d’humour dans les cours.
Inutile tout cela ? Le soin que nous apportons à valoriser les contributions des élèves et à marquer notre sympathie avec leurs efforts contribuent positivement au climat scolaire et finalement à la réussite scolaire. Sur ce terrain-là, la culture professionnelle française est souvent en retard sur celle de nos voisins.
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